“J’ai perdu 75% de mon chiffre d’affaires” : la gérante d’un restaurant interpelle les agriculteurs qui bloquent Cap Costières, à Nîmes
|Echange entre une agricultrice et la gérante d’un restaurant de Cap Costières : “Vous allez nous bloquer jusqu’à quand ?” midi libre – K. H.
Nouvelles actions ce mardi matin sur les ronds-points du centre commercial Cap Costières.
Il est 8h30. Le centre commercial n'est pas encore ouvert mais une cinquantaine d'agriculteurs et une dizaine de tracteurs lancent l'action du jour, après celles d'hier où des centrales de grande distribution ont été bloquées par des feux de pneus. Dans leur collimateur toujours : la grande distribution et ses marges qui les étranglent. La circulation n'est pas bloquée, juste ralentie mais l'accès au parking du centre commercial est compliqué. "Ce matin, la directrice de Géant Casino est venue nous apporter les croissants", assure Naïs, dans la mobilisation depuis le premier jour.
Mais ces actions font aussi grincer des dents. "Vous allez bloquer jusqu'à quand ?", lance Sandrine Riom, la gérante du restaurant le Bistrot dans la galerie marchande, inquiète de voir son établissement vide depuis des jours. "On vous comprend mais ce n'est pas juste pour nous. Moi, je vends du vin local, de la viande française…" Vendredi, elle a perdu 75% de son chiffre d'affaires, jeudi 50%, "ce midi ce sera vide encore", prédit-elle même si les manifestants lui assurent lever les barrages avant. "J'ai des charges, 15000€ de loyers, 10 employés, 3800€ d'électricité le mois dernier", énumère-t-elle sur le barrage des agriculteurs. "Nous aussi on a des charges, répond une agricultrice. Un arboriculteur m'a dit que sa facture d'électricité a été multipliée par 18 sur an…"
Echange, où chacun entend – et comprend – les arguments de l'autre mais qui pourrait tourner au dialogue de sourds. "Si ça dure trop, prédit un viticulteur sur le rond-point, on n'aura plus la population avec nous. Il faut qu'on tienne, on est à quelques jours d'un résultat."