“Je ne me paye pas encore” : à Villeveyrac, les difficultés d’Emile Dorques pour vivre de son agriculture bio

"Je ne me paye pas encore" : à Villeveyrac, les difficultés d’Emile Dorques pour vivre de son agriculture bio

"Je ne me paye pas encore" : à Villeveyrac, les difficultés d’Emile Dorques pour vivre de son agriculture bio

Le maraîcher sème ses patates grâce à une technique apprise de ses aînés. Midi Libre – Baptiste Ansé

"Je ne me paye pas encore" : à Villeveyrac, les difficultés d’Emile Dorques pour vivre de son agriculture bio

"Je ne me paye pas encore" : à Villeveyrac, les difficultés d’Emile Dorques pour vivre de son agriculture bio

Emile Dorques et son chien Limbo. Midi Libre – Baptiste Ansé

"Je ne me paye pas encore" : à Villeveyrac, les difficultés d’Emile Dorques pour vivre de son agriculture bio

"Je ne me paye pas encore" : à Villeveyrac, les difficultés d’Emile Dorques pour vivre de son agriculture bio

La serre y verra grandir les fruits d’été comme des tomates, des courgettes, …. Midi Libre – Baptiste Ansé

Alors que le printemps arrive, les maraîchers commencent à semer les légumes de saison comme la pomme de terre, le navet ou le panais. Focus à Villeveyrac sur Emile Dorques, un jeune producteur persévère dans le bio malgré les difficultés.

Le printemps arrive, les températures douces aussi. Accompagné de son border collie, Limbo, le jeune maraîcher, Emile Dorques, commence à planter des patates dans son champ à Villeveyrac. Sur son hectare de terre cultivable, l’équivalent de huit piscines olympiques, l’homme de 33 ans sème aussi dans l’année des salades, des légumes d’été (tomates, poivrons…) et des abricotiers. Installé depuis 2020 sur des terres plus petites, l’agriculteur aux dreadlocks n’arrive pas encore à vivre de son métier.

Investissements personnels et financiers

Son tempérament calme et apaisé semble paradoxal face à la situation. "Je ne me paye pas encore, déclare-t-il. D’ici un an ou deux, ce sera bon." Le maraîcher de Villeveyrac se rassure en pensant au soutien de sa compagne salariée et le fait qu’ils ne meurent pas de faim grâce à sa production "qui les nourrit en partie".

Debout au rythme du soleil, son métier demande beaucoup d’investissements personnels et financiers. L’année dernière était une étape clé pour sa carrière. Son oncle, Denis Dorques, lui a vendu ses surfaces agricoles. Une exploitation d’un coup multipliée par quatre.

Les terres cultivées de manière biologique par l’ancien propriétaire le sont toujours par Emile, qui tient à garder cette démarche saine pour la terre et la santé des consommateurs. Celle-ci augmente néanmoins les frais du trentenaire, puisqu’il doit payer l’analyse de son terrain et le contrôleur pour le labelliser. "C’est au minimum 400 € et ça augmente en fonction de la taille." De plus, le métier souffre des tendances, puisque depuis deux ans, le bio semble moins séduire les Français.

"De la team Bio"

La fibre écologique reste en Emile, notamment grâce à son parcours. Formé à l’Inra (Institut national de la recherche agronomique), il reprend à la base les terres à l’abandon de son grand-père vigneron. Aujourd’hui, il est fier d’être entre les plaines de Villeveyrac, "un sol qui n’est pas sec grâce aux lacs alentour".

Le retour du distributeur automatique de fruits et légumes bio à Villeveyrac ?

Le distributeur automatique de fruits et légumes bio pourrait revoir le jour dès cet été à Villeveyrac. C’est l’un des prochains défis du jeune maraîcher. Après avoir repris les terres de son cousin, Emile Dorques a aussi récupéré sa machine. Disponibles 24 heures sur 24, les vingt casiers de la machine proposeront à nouveau des fruits de saison, des salades, des concombres et bien d’autres, tous les jours. Ainsi, l’agriculteur pourra assouvir son objectif suprême, nourrir les gourmands et à toute heure.

Puis, parce qu’Emile se considère "de la team Bio", il dépend de peu d’intrants, ce qui stabilise son modèle économique. Sur ses terres, tout est naturel, comme ses engrais ou l’argile blanche des abricotiers qui va créer une barrière physique sur l’arbre. En l’observant, c’est un voyage dans le temps. Sans machine, Emile plante ses patates sur un sol nourri grâce à un broyat d’herbe coupé ultérieurement. À l’aide d’un tuyau modifié artisanalement mais adéquat, il glisse les germes sur la terre qui les recouvriront ensuite.

Si un ami lui demande s’il est heureux dans son métier malgré les difficultés, Emile répond qu’il "ne s’ennuiera jamais dans ce métier indispensableC’est un métier évolutif, tu fais souvent des erreurs mais tu te vois constamment progresser."

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