“Je ne peux pas imaginer que l’extrême droite gouverne la France” : très émue Carole Delga reste en mode combat pour les législatives

"Je ne peux pas imaginer que l’extrême droite gouverne la France" : très émue Carole Delga reste en mode combat pour les législatives

La présidente de la Région Occitanie reste en mode combat et se dit optimiste. Midi Libre – MICHAEL ESDOURRUBAILH

Très affectée parfois, Carole Delga plaide pour un Front populaire dont le programme républicain s’inspire des propositions de Raphaël Glucksmann quitte à sacrifier des circonscriptions aux Insoumis.

Elle a fini par apparaître sincèrement très affectée, au bord des larmes lorsqu’elle imagine que le 7 juillet au soir, les dirigeants du Rassemblement national aux commandes du pays. Carole Delga a bien tenté de se convaincre de l’inverse mais l’émotion a fini par la submerger alors qu’elle répondait aux questions des journalistes dans son bureau de l’hôtel de région de Toulouse ce mercredi 12 juin : "Je ne peux pas l’imaginer, lâche-t-elle dans un sanglot. Je ne peux pas accepter que l’idéologie gouvernante de mon pays, celui des Lumières, de la déclaration des Droits de l’Homme, soit raciste et xénophobe. C’est abject et contraire à l’histoire de la France. Au moment où on commémore la Libération je ne peux pas me résoudre que l’on célèbre la peste brune".

"La ligne mélenchoniste ne peut pas être majoritaire"

Les mots sont forts. Durs, même. Peut-être pas franchement maîtrisés tant elle est bouleversée. Qu’importe. Elle pense sincèrement au "déclassement du pays si le RN le gouverne". Puis la présidente de la Région Occitanie se reprend et redevient la combattante, "la passionaria de la République comme disent les journalistes parisiens". Celle qui a décidé, à son corps défendant, de rejoindre un Front populaire "sans suivre, ni la ligne macroniste, ni la ligne mélenchoniste", répète-t-elle. Deux voies qui ont mené "le pays à l’impasse. De cela, elle ne déroge pas. Oui à l’union de la gauche, Insoumis compris, mais il faudra appliquer un programme "très largement inspiré de celui de Raphaël Glucksmann qui est arrivé en tête dimanche soir… La ligne mélenchoniste ne peut pas être majoritaire".

Ce programme, "c’est redonner confiance aux Français, concilier social et écologie sans aucun repli communautaire". Le message est à l’attention des Insoumis. Si Carole Delga est prête à faire des concessions sur la répartition des circonscriptions, qu’elle refuse d’aborder considérant ces calculs comme n’étant pas à la hauteur "de la gravité de la situation", elle ne transigera pas sur le cœur du programme : "Aujourd’hui on ne peut pas manquer de lucidité sur la situation politique de la France pour amener les bonnes réponses".

Prête au combat

Le programme, ce sont les états-majors des principaux partis qui l’élaborent : elle suit les tractations de près, en lien régulier avec les socialistes Boris Vallaud et Aurore Lalucq et le communiste Fabien Roussel, avec qui "on a posé les grands principes". "On veut un programme ferme sur la sécurité et sur la laïcité notamment sur le refus du port des signes religieux à l’école. À l’international, on veut un total soutien au peuple ukrainien, la reconnaissance d’un État palestinien, d’une solution à deux états et la libération des otages détenus par le Hamas… Mais aussi un front républicain sans limite". C’est-à-dire qu’en cas du risque d’élection "d’un candidat d’extrême droite, on vote pour le candidat opposé quel qu’il soit, République en marche, de droite ou Insoumis". C’est aussi simple que cela. À ceci près que Carole Delga souligne que la gauche a déjà appliqué ce principe depuis longtemps mais pas LFI. En particulier en Occitanie, lors des dernières élections législatives… Las, cette fois elle s’accroche à d’autres personnalités qui trouvent grâce à ses yeux : Raquel Garrido, Alexis Corbières ou François Ruffin… "Je n’ai ni haine, ni problème de positions avec les personnes. J’ai une opposition, un désaccord majeur avec les idées d’extrême droite. C’est tout". La position de Kamel Chibli, son vice-président à la Région, très hostile à ce Front populaire ? "Il a juste rappelé qu’il ne fallait aucune hégémonie. Que LFI devait savoir rester à sa place".

Quant à trouver quelqu’un pour conduire la campagne, quelqu’un qui pourrait être un bon Premier ministre pour la France : "Raphaël Glucksmann a proposé Laurent Berger, c’est une bonne idée", dit-elle. Sur le fait que son nom circule, elle balaye l’idée dans un rire : "Je savais que la question arriverait. Mais non, je n’ai aucune ambition personnelle". Puis plus sérieuse : "Je suis meurtrie de ce qui arrive à la France". Mais elle se dit malgré tout "optimiste" dans la réussite de cette union fragile et assure qu’elle ne cédera rien "sans combattre"… 

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