JO Paris 2024 : le Gardois Frédéric Matan sera le premier “Meilleur ouvrier de France” à porter la flamme
|Frédéric Matan vient de restaurer les pilastres du cinéma Gaumont, place de la Comédie, à Montpellier. Midi Libre – JEAN-MICHEL MART
Nîmois de naissance, ce tailleur de pierre, installé au Pouget depuis 2007, portera la flamme dans Montpellier ce 13 mai. Choisi par La Banque Populaire du Sud, il avait déjà participé à la cérémonie des Jeux d’Albertville en 1992.
Il y a des histoires qui ne s’inventent pas. Et des destins taillés dans les roches les plus antiques. Celui de Frédéric Matan restera intimement lié aux anneaux olympiques, lui qui portera la flamme de Paris 2024, ce 13 mai, 32 ans après avoir participé à la cérémonie d’ouverture des JO d’hiver d’Albertville avec les Chasseurs alpins.
"Nous avions animé la cérémonie avec des drapeaux, le stade s’était soulevé dans une ola énorme, un souvenir inoubliable", lâche ce Nîmois de naissance dont l’arrière grand-père – Emile Matan – fut résistant puis adjoint aux sports de François Delmas à la mairie de Montpellier.
Pour les cent ans du concours de Meilleur ouvrier
Pour Frédéric Matan, cet incroyable retour de flamme éclaire son parcours avec une lueur aux éclats de reconnaissance. "Je serai le premier Meilleur ouvrier de France à porter la flamme, énonce-t-il fièrement. Il y en aura d’autres d’ici Paris mais comme Montpellier se situe en tout début de parcours, c’est un privilège que j’apprécie car le concours de Meilleur ouvrier de France fête ses cent ans cette année."
De quoi graver l’instant dans le marbre pour ce tailleur de Pierre qui s’était essayé au bois avant de changer de matériau "pour travailler au grand air". Depuis la maison des compagnons de Nîmes, un parcours volontariste récompensé par ce titre de Meilleur ouvrier en 2004, à 34 ans, avant de créer en 2007, au Pouget, près de Clermont-l’Hérault, un atelier aujourd’hui labellisé "entreprise du patrimoine vivant".
"Transmettre le goût de l’excellence made in France"
"Mon travail c’est de revaloriser les sites historiques", explique-t-il devant les pilastres du cinéma Gaumont Comédie auxquels il vient de redonner vie. Un écho aux chantiers fabuleux qui ornent sa galerie des souvenirs, de l’aile Richelieu du Louvre au pilastre de l’Assemblée nationale, en passant par le fenestrage de l’église Sainte Eustache ou le socle de la Statue de Louis XIV devant la Pyramide du Louvre.
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Cette fierté de pratiquer "un des plus vieux métiers du monde" côtoie aujourd’hui celles de "faire entrer un peu Montpellier dans l’Histoire du relais" et de "transmettre le goût de l’excellence "made in France" aux sportifs, en tant qu’ambassadeur des ouvriers et d’un savoir-faire".
"Prendre du plaisir et donner une bonne image du métier"
C’est ce goût de la transmission qui a permis au profil de Frédéric d’émerger parmi 2000 candidats au sein des heureux élus de la Banque Populaire du Sud, sponsor des JO, avec la bénédiction de la Chambre régionale des métiers. "Lors de la journée, olympique, 50 enfants de l’école du Pouget sont venus dans l’atelier s’initier à taille de la pierre. Je leur ai fait graver les anneaux olympiques", raconte, avec des étoiles dans les yeux, celui qui encadre aussi des bénévoles pour la restauration du château de Montferrand, près du pic Saint-Loup.
Frédéric n’oublie jamais cette passion originelle du sport, héritée de ses ancêtres, et qui l’avait poussé à endosser le costume d’entraîneur de jeunes footballeurs à Caissargues. Un profil d’éducateur qui lui fait décidément cocher toutes les cases, "parce que la gagne et la réussite sont étroitement liées avec le sport et l’éducation."
Lui qui œuvre aussi dans l’ombre, y compris en tant que jury du concours de Meilleur ouvrier, va savourer ces 200 mètres et près de 4 minutes en pleine lumière, auréolé du feu sacré. Avec pour seul objectif de "prendre du plaisir et donner une bonne image de notre métier du bâtiment, moi qui aie démarré de rien". Avant de faire le tour de tant de choses, comme la plupart des Compagnons.
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