JO Paris 2024 : le gigantesque BMX Park des Jeux a été conçu et réalisé dans l’Hérault… en secret !

Cette gigantesque zone de jeu pour les riders du monde entier a été imaginée et conçue dans l’Hérault, à Baillargues. MAXPPP – YOAN VALAT

L’entreprise héraultaise Hurricane a imaginé la zone installée à La Concorde, théâtre ce mardi 30 juillet des premières épreuves de BMX Freestyle.

Place de la Concorde, peu avant 14h ce mardi 30 juillet. Les athlètes féminines du BMX Freestyle – dont l’Héraultaise Laury Pérez – prennent leur envol pour la phase qualificative des Jeux Olympiques de Paris 2024. Si les spectateurs scrutent l’enchaînement des figures, Hervé André-Benoît garde, lui, un œil plus périphérique sur l’immense structure installée au bout de l’avenue des Champs-Élysées. "On accompagne ce sport depuis tellement longtemps… C’est impressionnant de voir le cheminement de cette discipline", confie le patron du Fise – le festival montpelliérain des sports extrêmes – et de l’entreprise Hurricane.

Hervé André-Benoit était à Paris, ce mardi, pour assister aux épreuves. D.R.

À Baillargues, des plans à la construction

Cette gigantesque zone de jeu pour les riders du monde entier a été imaginée et conçue dans l’Hérault, à Baillargues, où la société est implantée. L’appel d’offres a été remporté il y a plus de deux ans. Il a ensuite fallu dessiner les plans des modules répartis sur 1 800 m2, "une zone immense, encore plus grande que ce que nous mettons en place à Montpellier pour le Fise".

"Dessiner les plans d’un BMX Park, c’est penser des courbes et des modules qui permettront aux compétiteurs de laisser s’exprimer leur talent et leur créativité. C’est un travail très technique, qui est soumis à la validation de l’Union cycliste internationale, et qui demande une certaine expertise de ces grands événements", confie Hervé André-Benoit, dont l’entreprise, l’un des leaders sur le marché mondial de la construction de modules, est aussi en charge d’équiper le championnat et la coupe du Monde.

Garder le secret pour conserver l’équité sportive

Un travail technique réalisé dans le plus grand secret. Lors des jeux de Tokyo 2020 (pour lesquels Hurricane était déjà à la manœuvre), les plans avaient été dévoilés trop tôt par l’organisation, permettant à deux nations de réaliser des répliques à taille réelle et de prendre ainsi un sérieux avantage sur la concurrence. "Pour ces jeux, le COJO voulait une équité parfaite. Les équipes ont toutes reçu les plans début juillet pour imaginer leur programme, et n’ont découvert le parc qu’à quelques jours de la compétition pour la phase d’entraînement. Il a donc été nécessaire de renforcer la sécurité !"

Pendant des mois, trois personnes seulement ont été en possession des précieux documents, conservés sur des ordinateurs sécurisés. La fabrication, réalisée en trois mois à Baillargues par une quinzaine de salariés, s’est faite de façon cloisonnée. "La phase d’assemblage finale a eu lieu directement à Paris il y a trois semaines."

Un nouveau coup de force pour Hurricane, qui imagine et réalise des modules et des parcs depuis 25 ans. Celui de Paris 2024 devrait continuer à voir passer des riders bien après la fin des jeux. "Toute la structure est démontable et réutilisable. Elle sera ensuite entre les mains de la Fédération Française de Cyclisme, qui aura la charge d’en faire profiter d’autres athlètes."

À la manœuvre sur le site de la Concorde

Dès la phase de candidature, Paris 2024 avait fait le choix de sortir les sports urbains des stades traditionnels. Et de leur offrir un site dédié du côté de la place de la Concorde. Un écrin pour accueillir le BMX, mais aussi le skate, le basket 3×3 et le breaking. Là encore, l’implantation et l’architecture du site ont été confiées à Hurricane.

"L’organisation voulait un site qui allie la partie compétition avec des gradins payants, et une zone accessible gratuitement avec des initiations et des écrans géants, sous la forme d’une fan zone. Allier compétition et découverte, ça nous parle. C’est notre credo depuis 27 ans avec le Fise", conclut Hervé André-Benoît.

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