La Méditerranée s’expose au MO.CO. Panacée à Montpellier

Dernière salle de l’exposition “Être Méditerranée” au MO.CO. – MO.CO. / Pauline Rosen-Cros

L’exposition estivale de la Panacée met en avant 22 artistes qui ont un lien avec la Méditerranée. De nombreuses œuvres s’attachent à la mémoire ou à l’histoire de la région comme aux savoir-faire en utilisant des tissus ou de la broderie.

La nouvelle exposition du MO.CO. Panacée, qui a débuté vendredi dernier et qui s’achève le 22 septembre prochain, s’ancre dans notre espace. Prenant le nom d'"Être Méditerranée", elle convoque 22 artistes et une quarantaine d’œuvres dont les liens avec la sphère méditerranéenne n’apparaissent pas toujours comme une évidence.

La diversité

Cela tient au parti pris de la commissaire d’exposition Rahmouna Boutayeb qui a davantage imaginé l’exposition en interrogeant le mot "être". "La Méditerranée est une façon d’être, assure la commissaire. Habiter autour du bassin Méditerranée, s’en inspirer, traverser cette mer, c’est aussi une question d’attitude, une façon d’être au monde". Ce qui anime cette exposition, conviant autant des artistes vivant sur les rives de la Méditerranée que des artistes qui y ont vécu un jour, c’est la diversité des approches, les identités multiples, mais aussi les points communs et le témoignage sur la longue histoire d’un bassin qui a vu naître et se défaire différentes civilisations.

Trois grandes thématiques

Beaucoup d’œuvres à base tissage et de broderie.

Trois thématiques se dégagent et s’interpénètrent : tout d’abord, l’histoire, l’archéologie, le patrimoine matériel et immatériel, ensuite les mémoires et les héritages autour des récits, et enfin les savoir-faire et leurs transmissions. Sur ce dernier point, de nombreux artistes utilisent la céramique (Elif Uras), le textile et la broderie. C’est l’occasion de voir une nouvelle direction prise par la Montpelliéraine Sanaa Mejjadi qui a découvert le tissage avec sa grand-mère. Teresa Lanceta élabore une tapisserie avec le motif de la mer et des vagues. De son côté, Zoë Paul a conçu une anguille avec des perles assimilées à des pixels. Nour Jaouda dispose des tissus et rideaux directement sur une toile alors que dans les couloirs, Adrien Vescovi tend ses immenses assemblages de tissus s’apparentant à des pages.

Une œuvre à moduler

Andreas Angelidakis, Post Ruin Bentivoglio, 2021.

L’archéologie, elle, domine dans l’œuvre d’Andreas Angelidakis qui a disposé 20 modules en plastique imitant le marbre rose, nous laissant penser que nous foulons les vestiges d’un lieu antique. Une œuvre sur laquelle on peut s’asseoir et qu’il est possible de moduler. Elias Kurdy a choisi de travailler sur la ruine et le fragment en copiant des pièces existantes de sarcophages et de temples. Son œuvre est dans la dernière salle, la plus nourrie de toutes. C’est là qu’on trouve l’essentiel des œuvres figuratives. Il y a la statue d’un être étrange façonné par Ali Cherri, le triptyque d’Aïcha Snoussi qui, dans une ambiance musicale a créé des tableaux avec l’idole de sa grand-mère mêlée aux traits de celle-ci quand elle était jeune. On touche là aux récits.

Plusieurs centaines de personnages décédés

Détail de l’œuvre de Mladen Miljanović, où figurent plus de 250 personnages.

Dans ce même registre, l’œuvre la plus fournie est incontestablement celle de Mladen Miljanović qui s’intéresse à la mémoire. Son œuvre en granit noir fourmille de personnages, la plupart issus de la pop culture, décédés en 2020 et 2021. Une œuvre, comme beaucoup d’autres, qui réclament de l’attention.

Jusqu’au dimanche 22 septembre, du mardi au dimanche, de 11 h à 19 h. MO.CO. Panacée, 14 rue de l’École de Pharmacie, Montpellier. Entrée libre. Je m’abonne pour lire la suite