La sécurité du site de Marcoule jugée “globalement satisfaisante” par le gendarme du nucléaire malgré des points de vigilance

La sécurité du site de Marcoule jugée "globalement satisfaisante" par le gendarme du nucléaire malgré des points de vigilance

Deux incidents, à Atalante, suscitent la vigilance de l’ASN. Midi Libre – MiKAEL ANISSET

L’autorité de sûreté du nucléaire pointe tout de même des "axes de progrès", et veille notamment sur les installations d’Atalante et de Melox.

C’était son dernier rapport annuel, avant la fusion avec l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) qui sera effective au 1er janvier 2025, réforme promulguée en mai malgré de nombreuses contestations. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le gendarme de la filière, a dévoilé en ce mois de septembre son bilan de l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2023 à l’échelle de chaque région. Les sites du Languedoc-Roussillon, situés à Marcoule dans le Gard, sont régulièrement inspectés par la division territoriale de Marseille.

Son chef Mathieu Ranson a ainsi qualifié le niveau de sûreté des différentes entités présentes sur Marcoule (CEA, Atalante, Melox, Centraco) de "globalement satisfaisant". "Cela signifie, a-t-il détaillé, que les activités nucléaires sont bien tenues mais avec des axes de progrès bien identifiés". Il a notamment été demandé aux exploitants "une tierce-expertise portant sur l’évaluation de l’impact sur la santé et l’environnement occasionné par les rejets liquides et gazeux de l’ensemble des activités nucléaires du site de Marcoule". Les résultats de ce travail devraient être rendus publics fin 2024.

Vigilance sur le plan d’action de Melox

Si l’ASNa par ailleurs relevé une amélioration des dispositions mises en œuvre pour assurer le suivi de la surveillance des intervenants extérieurs, elle dit rester vigilante sur certains points particuliers. Au sein de l’usine Melox, qui fabrique du combustible Mox pour les centrales nucléaires, elle dit veiller à la consolidation du plan d’action d’envergure lancé en 2022 pour surmonter les difficultés de production. "Celui-ci porte ses fruits avec une amélioration significative de la quantité de combustible fabriqué et du volume de rebuts générés, des éléments qui contribuent à stabiliser le fonctionnement du cycle du combustible mais cette situation est encore fragile", prévient Mathieu Ranson. La stratégie de renforcement de la maintenance de l’outil de production a par ailleurs des conséquences en matière de radioprotection, "avec un appel croissant à des intervenants extérieurs et une dosimétrie collective importante".

Deux incidents à Atalante

Un autre point de vigilance est apparu à Marcoule en février de cette année après deux incidents au sein de l’installation du CEA Atalante- qui mène des expériences sur le traitement du combustible usé – "concernent le non-respect de règles relatives à la préparation de mouvements de matière fissile". L’ASN évoque des "lacunes importantes […] qui ont mis en évidence des défauts d’adaptation aux postes dans la réalisation de ces activités importantes pour la protection". Cet événement n’a pas eu de conséquences sur les installations, les personnes et l’environnement et le CEA a pris "sans délai" des dispositions correctives pour rétablir la gestion du risque de criticité et lancé un plan d’actions, mais le gendarme du nucléaire en analysera les suites. Même sous sa nouvelle casquette d’autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR).

La fin des tours de Tricastin

La fin d’une époque. Sur le site voisin de Tricastin, à Pierrelate (Drome), les deux tours hautes de 123 mètres – largement visibles sur l’A7 – vont disparaître du paysage. L’Autorité de sûreté nucléaire a donné son feu vert à leur démolition. Elles ne font pas partie de la centrale nucléaire d’EDF, elles contribuaient à l’enrichissement de l’uranium, activité d’Orano – à l’époque Areva. Depuis 2012, un nouveau système de refroidissement qui consomme 98 % d’électricité de moins et émet moins de chaleur, avait mis ces deux tours à la retraite. Elles vont être grignotées de l’intérieur dès cet automne.

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