“La situation sur le plan pénal est désastreuse” : c’est la “gifle” de trop pour un prévenu au lourd passé judiciaire

"La situation sur le plan pénal est désastreuse" : c’est la "gifle" de trop pour un prévenu au lourd passé judiciaire

Le procès s’est déroulé ce jeudi 20 juin, dans la salle correctionnelle du palais de justice d’Alès. MIDI LIBRE – CHARLES LEDUC

Un quinquagénaire, notamment condamné à 18 ans de prison pour viol avec violences dans les années 90, a comparu ce jeudi 20 juin, devant le tribunal correctionnel d’Alès, dans le Gard, après s’en être pris à sa compagne.

Cet individu âgé de 51 ans se retrouve dans le box des prévenus du tribunal d’Alès, ce jeudi 20 juin, après que la fille de sa conjointe, domiciliée à Cassagnoles, un petit village du nord du Gard, a alerté les gendarmes, au début du mois, parce que celui-ci, ivre, était en train de tout casser dans l’appartement et venait de frapper sa mère. Une altercation qui a débuté parce que le quinquagénaire avait insulté les deux enfants de sa compagne, laquelle avait alors pris leur défense. Interpellé et placé en garde à vue, le mis en cause, en raison d’un manque d’alcool, était tombé dans le coma et avait même vu son pronostic vital engagé.

"Si j’avais les moyens de vous expliquer, je le ferais…"

Devant ses juges, il reconnaît ce qui lui est reproché, se souvient de tout ce qui est dit, "en dehors de la gifle en elle-même". Il parle d’"addiction" et peine à justifier un comportement qui lui est d’ailleurs reproché depuis le début de l’année : "Si j’avais les moyens de vous expliquer, je le ferais…" La victime, pour sa part, ne se constitue pas partie civile et assure que celui qu’elle connaît depuis qu’ils ont 15 ans est "quelqu’un de bien, mais pas sous alcool". À la stupéfaction du tribunal, elle se montre d’ailleurs prête à lui rouvrir sa porte, même s’il s’en est pris à ses filles…

17 condamnations inscrites au casier judiciaire

"Vous allez devoir réfléchir aux peines", lance Quentin Larroque, le substitut du procureur de la République, en direction des magistrats du siège. "La situation (du prévenu) sur le plan pénal est désastreuse." Pour cause, son casier judiciaire compte 17 condamnations, dont une pour viol avec violences dans les années 90, qui lui avait valu une peine de 18 ans d’incarcération. De plus, il a 18 mois de prison avec sursis au-dessus de la tête suite à un procès pour violences et dégradations en 2020… et le juge d’application des peines (JAP) est partisan de la révocation. Comme le ministère public, d’ailleurs, qui réclame également trois ans de cellule et un maintien en détention.

Une "réquisition d’une extrême sévérité"

Avocat de la défense, Me Karim Derbal pointe une "réquisition d’une extrême sévérité. Il faut raison garder […] On en est à vous demander trois ans pour une gifle." Il s’arrête sur la personnalité de son client et martèle que "Madame n’était pas en danger ; elle l’a toujours maîtrisé. Le seul à avoir été vraiment en danger, c’est Monsieur, par son alcoolisation." Le conseil se bat pour décrocher une "peine mixte", voire "la peine la plus légère possible", en étant néanmoins conscient que le prévenu, qui "doit être soigné, accompagné", sera certainement incarcéré à l’issue de l’audience.

Une incarcération et une interdiction de séjour

La sanction finalement prononcée est mixte. Cet homme au lourd passé judiciaire est condamné à deux ans de prison, dont un avec sursis probatoire. Il devra aussi purger les 18 mois qu’il avait au-dessus de la tête et est interdit de séjour dans le Gard. Son maintien en détention est ordonné.

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