La vice-bâtonnière Iris Christol dénonce “un colossal manque de moyens” aux affaires familiales à Montpellier
|Iris Christol. Midi Libre – MICHAEL ESDOURRUBAILH
Vice-bâtonnière de l'Ordre des avocats de Montpellier, Iris Christol détaille les conséquences du manque de greffiers et du non remplacement d'une juge aux affaires familiales au tribunal à Montpellier.
Dans quel état se trouve la justice aux affaires familiales ?
Elle souffre d’un colossal manque de moyens. À commencer par le greffe où il manque une trentaine de personnes, sur un effectif de 220. Et tout ce qu’on nous dit, c’est qu’on aura peut-être une personne en mars !
Quelles sont les conséquences ?
Il faut quinze ou seize mois pour qu’une décision soit rendue, hors divorce, au lieu de sept ou huit mois. Alors que des décisions ont été rendues il y a plusieurs mois, les délibérés attendent toujours d’être notifiés par manque de greffiers. Ceux-ci doivent faire des choix en permanence. Des justiciables qui n’ont pas dormi pendant une semaine à cause de leur affaire deviennent fous quand ils apprennent qu’ils devront encore attendre. Tout cela est destructeur pour les personnels, pour les justiciables, pour la confiance dans l’institution judiciaire…
Il y a aussi un juge aux affaires familiales en arrêt…
Les magistrats placés sont affectés à des postes permanents, et ne sont donc pas remplacés. Mais c’est sur le greffe que la pression est la plus importante. On est dans le creux de la vague, en attendant des renforts en 2025. Avec la surcharge de travail, le taux d’absentéisme augmente. C’est un vrai cercle vicieux. On n’avait jamais connu une situation aussi grave à Montpellier.