“Le partage reste possible” : le Thau Kite Club convaincu d’une cohabitation avec les pêcheurs sur l’étang d’Ingril, à Frontignan

"Le partage reste possible" : le Thau Kite Club convaincu d'une cohabitation avec les pêcheurs sur l’étang d’Ingril, à Frontignan

Malgré les événements récents, Delphine Termignon et Marc Anthérieu (Thau Kite Club) croient en une cohabitation apaisée sur l’étang d’Ingril. Midi Libre – Patrice Espinasse

Après le coup de sang d'un pêcheur, le Thau Kite Club croit toujours à l'efficacité de l'arrêté préfectoral, au respect des usages et à la cohabitation avec les pêcheurs sur l'étang d'Ingril, à Frontignan.

Zone de pêche et milieu naturel sensible, l’étang d’Ingril est-il voué à connaître des tensions ? Le coup de sang d’un pêcheur, condamné à 18 mois de prison, dont 8 avec sursis probatoire, sous bracelet électronique, et l’interdiction de paraître sur l’étang après avoir foncé sur des véliplanchistes le 22 juillet dernier, acte-t-il l’impossibilité de cohabitation sur la petite lagune frontignanaise, théâtre de frictions depuis près de 20 ans ?

Le Thau Kite Club (TKC) ne le pense pas. Forte de 350 membres et actrice de la gestion, l’association veut croire à l’apaisement entre pêcheurs et adeptes des sports de glisse.

Un métier historique et un usage de 30 ans

Aujourd’hui, plusieurs familles de pêcheurs vivent toujours de leur activité historique sur l’étang. Et la pratique de la glisse, présente depuis près de 30 ans, s’y est développée. Kitesurf, wingfoil et paddle se sont ajoutés aux planches à voile.

Pour tenter de mettre un terme aux tensions, l’État et la Ville de Frontignan avaient réuni l’an dernier tous les acteurs. Un arrêté réglementant la navigation dans la partie sud de l’étang avait été pris, avec des périodes et des horaires de pratique spécifiques pour les adeptes de la glisse, hors paddle.

Dix mois après sa mise en place, le Thau Kite Club estime que ce partage des usages entre professionnels de la pêche, écoles et pratiquants va dans le bon sens. "Gendarmerie maritime, police municipale et brigade nautique viennent régulièrement contrôler. Il n’y a eu que quatre amendes dressées pour non-respect des horaires", rappelle Delphine Termignon, présidente du TKC.

On a même une corne de brume pour faire sortir les gens quand c’est l’heure !

L’association assure s’être pleinement associée à la mise en place de la réglementation. "Nous avons été moteur pour installer la signalétique avec des panneaux d’information et des bouées pour délimiter la zone sur le plan d’eau. Nous relayons les informations auprès de nos adhérents mais nous aidons également à prévenir l’ensemble des navigants."

"On essaie de faire respecter la règle et les horaires de pratique, à hauteur de nos moyens, ajoute Marc Anthérieu, responsable de l’antenne TKC de Frontignan, qui navigue depuis 30 ans sur l’étang. On communique dessus. On a même une corne de brume pour faire sortir les gens quand c’est l’heure !"

Les écoles et les moniteurs travaillant sur site ne sont pas en cause. En revanche, les personnes extérieures méconnaissant le site et ses usages… "95 % des usagers respectent un arrêté officialisant la coexistence et que personne n’a remis en cause. On parle d’un pêcheur qui a dérapé et de deux ou trois kiters qui n’ont pas respecté la zone", note Marc Anthérieu.

TKC prête à s’investir davantage dans la gestion du site

L’association reste donc persuadée "qu’un modus vivendi peut être trouvé" et propose même de "s’investir davantage dans la gestion du site". Elle suggère par ailleurs d’améliorer l’arrêté "en le rendant plus précis", notamment sur la notion "d’entrave à la navigation, trop floue".

"L’arrêté est une avancée importante. Il fallait réglementer. Même s’il y a eu encore des excès, le partage est possible", assure TKC, qui estime que son spot en mer est "complémentaire" mais ne peut se substituer à celui de l’étang, peu profond, qui "permet de naviguer en toute sécurité par tramontane".

Rendez-vous à l’automne pour un bilan de l’arrêté, un an après

Signé le 21 septembre 2023, l’arrêté fera l’objet d’un bilan cet automne, entre toutes les parties. "On s’est donné un an pour faire le point", confirme Loïc Linarès, adjoint au maire de Frontignan, qui reconnaît "un développement des usages loisirs générant plus de contraintes", une "problématique avec les gens arrivant de l’extérieur qui ne connaissent pas les règles" et "une difficulté de compréhension des contraintes des uns et des autres".

"L'an dernier, on a franchi un pas avec les services de l’État. Mais si l’étang est trop petit pour absorber toutes les activités, on sera amené collectivement à faire des choix", estime Loïc Linarès.

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