“Le seul levier que l’on aura, sera fiscal!” : une coupe budgétaire de 150 000 € des aides de l’État inquiète les maires de l’Agglo de Sète
|“Cela fait deux ans que l’on perd de l’argent et il n’y pas que nous, tout le monde perd”, a alerté le maire de Frontignan, Michel Arrouy. Midi Libre – SYLVIE CAMBON
En conseil de Sète Agglopôle, le maire de Frontignan a tiré la sonnette d'alarme sur la dégradation des budgets des communes et évoqué des conséquences inquiétantes pour les administrés.
"Nous ça fait deux ans qu’on perd de l’argent, […] il n’y a pas que nous, tout le monde perd". Michel Arrouy, le maire de Frontignan, a une nouvelle fois pris la parole en conseil de Sète Agglopôle du 26 septembre, avec un ton solennel, pour tirer la sonnette d’alarme, auprès de l’intercommunalité.
Le 30 juillet dernier, il a pris la plume pour pointer la baisse du Fonds national de péréquation de l’Etat alloué aux collectivités, l’une des sources les plus importantes de leurs subsides. Ainsi, la ville de Frontignan se voit amputée depuis deux ans, de la somme de 35 000€ par an au titre de ce fonds, selon ses calculs.
"Ce ne sont pas de petites sommes", a poursuivi Michel Arrouy, alors que les municipalités voient déjà leurs recettes baisser par ailleurs. L’élu frontignanais s’est montré d’autant plus insistant pour que le dossier soit discuté au plus vite, que l’enveloppe destinée à l’Agglo, est, elle, plutôt en hausse. En effet, le fonds de péréquation s’élève au total à 4,136 M€ pour 2024, en baisse de 151 827 € par rapport à 2023. La part reversée à l’Agglo a été augmentée de 38 144 € de plus qu’en 2023. Alors que dans le même temps, la part destinée aux treize communes chute de 189 970 € par rapport à 2023 pour tomber à 1,7 M€.
"Il faut voir au plan budgétaire comment on peut faire"
"Ce que je sollicite, c’est que l’on puisse revoir cette répartition entre l’Agglopôle et nous, pour qu’on ne perde pas sur nos budgets communaux", réclame l’élu frontignanais, dont la question déjà posée en conférence des maires, n’avait pas non plus reçu de réponse.
Au conseil d’Agglo, le président François Commeinhes, a d’abord précisé que la répartition du fonds de péréquation relevait d’une décision de l’Etat. Quant à revoir les arbitrages financiers au sein de l’intercommunalité : "Si tout le monde demande davantage, l’Agglo aura, elle, un petit peu moins quand même, a-t-il fait remarquer. Je ne suis pas opposé, mais il faut voir au plan budgétaire comment on peut faire".
Le président a, par ailleurs, soulevé la question du calendrier du débat budgétaire. "Il faut trouver une solution rapidement. Soit on organise un conseil exceptionnel avant le débat budgétaire du 23 octobre, pour ce soit efficient cette année. Soit il faudra attendre 2025 !" En tant que maire de Sète, il s’est dit favorable à ouvrir cette discussion. "Il y a un équilibre à trouver. La solidarité des communes (envers l’Agglo, NDLR) a des limites. À force de ponctionner les communes, le seul levier que l’on aura sera fiscal. Mais je ne souhaite pas l’activer", a prévenu Michel Arrouy.
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