Les miels chinois dans le viseur des apiculteurs au Leclerc de Saint-Aunès
|Eric Lelong, président de la commission apicole de la FDSEA, contrôle les miels du Leclerc de Saint-Aunès. ML – E.L.
Une vingtaine d'exploitants ont répondu à l'appel de la FDSEA de l'Hérault pour contrôler les miels vendus dans les rayons de l'hypermarché de Saint-Aunès.
Ils sont venus avec leur tenue d'apiculteurs et des drapeaux de la FDSEA. Direction le rayon miels du supermarché Leclerc de Saint-Aunès. Chacun a en main des autocollants avec le drapeau chinois.
"L'Office européen de lutte anti fraude a réalisé l'an dernier une grande enquête sur les miels importés en UE. 74 % des miels chinois contrôlés sont suspectés d'être adultérés c’est-à-dire de comporter du sucre", explique Éric Lelong, président de la commission apicole nationale du syndicat et apiculteur à Aspiran.
"On demande à Leclerc de les retirer, le consommateur va payer 4 € du miel chinois ou indien qui a été acheté 0, 74 € le kilo !, s'étranglent Christian et Julien Thene, père et fils, apiculteurs professionnels à Montlaur, dans l'Aude. Il nous faudrait un prix rémunérateur de 6 à 7 € le kilo pour vivre." La concurrence à bas coûts de ces miels asiatiques a eu pour conséquence du stockage de la production 2023 en chambre froide pour la famille Thene.
Une origine européenne bien floue
Jérémy et Marina Edo de Frontignan mettent en avant la pollinisation des abeilles : "On transhume en petite Camargue, sur 1 000 hectares de terres maraîchères. Des fraises, des melons qui se retrouvent sur les marchés du Grand Montpellier. On parle du miel mais les abeilles, c'est bien plus que le produit final !"
Les milieux qui se referment, les incendies qui en découlent, sont évoqués pendant l'opération "stickage". Des confitures avec des logos bleu blanc rouge affichent, en regardant de près, une origine européenne bien floue.
Pour la FDSEA, un accord trouvé fin janvier sur la directive miel pour lutter contre la fraude est une avancée, de même que le plan d'action de crise pour la filière annoncée par le ministère en février "va dans la bonne direction. Mais les moyens proposés restent insuffisants."
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