Les réactions après l’access-match Grenoble-MHR : “On fait chier beaucoup de monde avec cette victoire”, “un soulagement indescriptible”, “on a évité la casse”
|Patrice Collazo était soulagé en conférence de presse. Midi Libre – SYLVIE CAMBON
Après la victoire de Montpellier à Grenoble en access-match de Top 14 (20-18) ce dimanche 16 juin, staffs et joueurs se sont présentés en conférence de presse.
Patrice Collazo (manager de Montpellier) : "On est fier. On fait chier beaucoup de monde avec cette victoire. Ce qui nous a manqué toute l’année, le money-time, on est allé le chercher ce soir. J’avais une prémonition, en avant-match, je leur ai dit que ce groupe deviendra une équipe après ce match.
Tout au long de la saison on a été dans le dur dans les derniers quarts d’heure, aujourd’hui c’est ce qui a fait la différence.
On a été impatient en première mi-temps et une fois que Grenoble était devant, il fallait aller le chercher ce match. Tout était réuni pour que Montpellier chute et finalement ce qu’on n’a pas eu toute la saison, on l’a eu là.
Quand on a vu qu’on n’arrivait pas à concrétiser, les vieux démons ont failli revenir. Le dernier match c’est souvent la synthèse de toute notre saison. Il y a une logique au rugby. Il faut "en avoir" pour inverser la tendance et dire : "Stop ça ne se passera pas aujourd’hui !"
Jouer l’access-match ? Ça fait partie du sport, on y est passé, d’autres y sont passés et d’autres y passeront. Le club n’a pas encore 40 ans, ce sont des passages obligés pour réenclencher le truc, vivre les choses différemment.
Quelle est la suite pour moi ? Quand on est arrivé on nous a donné un objectif : le maintien, pas la qualif'… Le plus important c’est ça. Laisser Montpellier dans l’élite.
Je ne suis pas pour oublier les choses, au contraire je suis pour les ancrer. C’est un bon départ pour réécrire un nouveau chapitre."
"C’est pire qu’une finale de Top 14"
Julien Tisseron (arrière de Montpellier) : "En termes de joie, c’était il y a deux ans, là c’est du soulagement. On n’a pas sauté de partout, c’était un poids qui s’enlevait.
On a eu du mal à sortir de notre camp, c’est ce qui nous a fait défaut. C’est un match qu’on ne voudra pas revivre. On y a cru jusqu’au bout. Avant le match on s’imaginait ce scénario, on a misé sur notre banc et notre fraîcheur. On commence mal la seconde mi-temps parce qu’on est mis sous pression.
On pensait avoir fait le plus dur en menant à la 20e minute. Mais ils n’ont rien lâché, on fait des fautes de main, on perd des ballons en conquête, mauvaises sorties de camp… Tout le monde veut voir perdre le gros. Tout le monde voulait nous voir perdre.
C’est pire qu’une finale de Top 14, on a évité la casse. Les dernières rencontres nous ont resserré et ce soir on en ressort grandi.
On en a un peu marre qu’il y ait cette valse, on veut créer quelque chose de stable, à nous de le faire pour la suite. Il y avait l’avenir d’un club en jeu, on l’a fait et on est très content."
Lenni Nouchi (troisième ligne et capitaine de Montpellier) : "On a vécu une saison tellement intense que de pouvoir gagner, c’est un soulagement indescriptible. Je ne voulais pas être le capitaine qui fait descendre Montpellier, comme tous les joueurs. Je n’ai pas réussi à célébrer sur le moment, c’est un soulagement. Je vais célébrer ce soir, avec modération.
Il fallait rester sur nos basiques, on a dit "pas de fautes et on ne joue pas chez nous". On le fait bien en début de match, et derrière on a peu perdu le fil. Il fallait se remobiliser et on a pu le faire tous ensemble.
On a subi toute la saison, eux aussi. Ça nous a fait plaisir, ils nous attendent devant le bus pour chanter avec nous."
Steeve Blanc-Mappaz (troisième ligne et capitaine de Grenoble) : "On donne tout, on lâche tout, je voulais que ça finisse sur une montée pour marquer le club. C’est dur de finir à deux points mais je suis fier des mecs.
Ce match, ce n’est pas un hold-up, les Montpelliérains sont pragmatiques. On n’a pas su tuer le match. Ils ne sont pas venus souvent dans notre camp mais quand ils sont venus ils nous ont mis à la faute et ont mis des points. Même si on a mis de belles choses en place pour les mettre en difficulté.
Ça devient de plus en plus dur pour le club de Pro D2 de gagner cet access-match. Il n’y a plus l’effet de surprise, les clubs de Top 14 arrivent à le préparer un peu plus à l’avance, gèrent mieux le contexte du match."