Les Salins d’Aigues-Mortes : une terre de vie au milieu de “l’or blanc”

Les Salins d’Aigues-Mortes : une terre de vie au milieu de "l’or blanc"

Le sel se crée dans les étangs du salin. Midi Libre – MiKAEL ANISSET

À Aigues-Mortes commence le domaine des salins. Les sauniers récoltent le sel au milieu d’une multitude d’espèces sauvages.

Les salins, ses multiples décors naturels qui ont séduit Julien Doré pour l’un de ses clips, un shooting Cartier ou encore un défilé Jacquemus. Surtout, ce sont 200 000 visiteurs à l’année qui viennent (re) découvrir ces installations d’extraction du sel. Mais nul ici n’en oublie la fonction principale : la récolte. Car ce salin, qui débute à Aigues-Mortes pour s’allonger jusque dans les Bouches du Rhône pèse 250 000 tonnes de sel à l’année. "Il s’étend sur plus de 8 500 hectares, soit à peu près la superficie de Paris intra-muros", annonce Franck Heurtebise, directeur commercial et marketing des salins du Midi.

Une organisation bien ficelée

"Le salin est une coquille d’escargot où l’on fait passer l’eau d’étangs en étangs. La circulation des eaux se fait par gravité, ce sont les sauniers qui les font circuler entre les divers étangs. Il y a 15 km entre la prise d’eau de mer et l’entrée du salin", poursuit celui qui travaille ici depuis 38 ans.

La couleur rose de certains marais est dû à une algue, dépourvue de prédateurs à un certain seuil de salinité : la dunaliella salina. Ici le taux de salinité est le plus élevé et le sel récolté. Les autres sont des étangs de concentration. Après la récolte, les algues sont réutilisées pour ses propriétés en cosmétique. "Lorsque l’on fait du sel, il faut emmener l’eau à une extrême teneur en sel et donc évaporer 90 % de l’eau que l’on pompe. Chaque année, ce sont 50 millions de mètres cubes qui sont pompés", annonce notre guide du jour.

Les Salins d’Aigues-Mortes : une terre de vie au milieu de "l’or blanc"

Franck Heurtebise travaille dans les salins depuis 38 ans. Midi Libre – MiKAEL ANISSET

L’eau commence à être pompée dès le mois de mai, "période de production du sel qui se dépose". Entre juillet et août, a lieu la récolte de la fleur de sel, mince couche de cristaux blanc qui se forme à la surface. Vient ensuite la collecte du sel jusqu’à fin octobre pour éviter les pluies automnales et profiter de l’évaporation. Cette année sera un petit peu particulière et il y aura un "retard de récolte, à cause de la pluie au printemps dernier".

"Une fois cette étape effectuée, le "gâteau de sel" recouvre le fond du bassin, nous espérons une couche de 12 cm de sel", poursuit Franck. L’or blanc est ensuite stocké dans des camelles de 21 mètres de hauteur, semblables à des dunes de neiges. Il est désormais possible pour les touristes de grimper sur l’une de ces camelles et admirer l’étendue du domaine, digne d’une peinture.

Les Salins d’Aigues-Mortes : une terre de vie au milieu de "l’or blanc"

Les camelles surplombent les lieux. Midi Libre – MiKAEL ANISSET

Un écosystème parfaitement rodé

Les rois des salins, ce sont eux. Les flamants roses profitent de leurs vies de stars dans les étangs sous les regards des touristes conquis. Mais les oiseaux ne garnissent pas tout l’espace des salins et se cantonnent à certains étangs. Il est bien connu que les flamants se nourrissent de crevettes, qui elles-mêmes se nourrissent de la fameuse algue responsable de leurs couleurs roses. "Lorsque la salinité de l’eau dépasse les 100 g de sel par litres, les crevettes meurent et le flamant n’a donc plus de quoi se nourrir. Dans les étangs où l’eau de mer est rose, on atteint les 260 g/l donc il n’y a rien à manger pour ces oiseaux", explique Franck Heurtebise. Les flamants roses se cantonnent donc à une eau à maximum 90 g/l. Pour rappel, l’eau de mer est en moyenne à 30 g/l.

Les Salins d’Aigues-Mortes : une terre de vie au milieu de "l’or blanc"

Les flamants roses profitent des salins d’Aigues-Mortes. Midi Libre – MiKAEL ANISSET

Si le Salin d’Aigues-Mortes est la première réserve de flamants rose d’Europe, ils sont loin d’être la seule espèce à avoir élu domicile dans les lieux depuis des siècles. Deux cents espèces, dont plus de 150 protégés garnissent les lieux et profite du large espace que cette terre camarguaise peut leur offrir.

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