Les tisseurs de liens du Samu social en maraude d’été à Alès
|Moment de réconfort avec Hacène Laidi pendant la maraude du Samu social à Alès. – Jenny Bernard
Rose-Marie Frignet, bénévole depuis quatre ans au Samu social d’Alès. – Jenny Bernard
Le Samu social de la Croix-Rouge intervient tous les jours durant la période estivale pour apporter réconfort. Le sous-Préfet de l’arrondissement d’Alès, Emile Soumbo, a assisté à l’une d’entre elles.
Ce mercredi 21 août, rue Edgar-Quinet à Alès, Loan, tee-shirt vert, pantalon de survêtement, cheveux bruns attachés, fait la manche. Il est l’une des premières personnes rencontrées dans la maraude de l’après-midi de la Croix-Rouge suivie par le sous-préfet de l’arrondissement d’Alès Emile Soumbo. À 23 ans, ce jeune homme est père d’un petit garçon de six mois et s’apprête à l’être une deuxième fois dans quelques mois. Il raconte : "Ils nous ont demandé si on avait des dettes par rapport à la justice. On a expliqué que oui et on avait des papiers qui n’étaient pas faits donc on ne pouvait pas trouver un appartement et ils en ont profité pour nous retirer notre enfant. Il est en pouponnière. Cela me fait pas plaisir en tant que père de ne pas pouvoir m’occuper de mon enfant", termine celui qui aimerait devenir brancardier.
Dans les véhicules blancs arborant le logo de l’association d’aide humanitaire, Noémie Weber et Hacène Laidi, tous deux salariés, sont accompagnés de Rose-Marie Frignet, retraitée et bénévole depuis quatre ans. "Je m’occupe de la banque alimentaire et vais chercher la nourriture à Nîmes pour préparer les colis de la semaine. J’aime bien aussi faire des maraudes pour aller à la rencontre des gens. La nourriture permet une première approche."
Entre 1 000 et 1 300 bouteilles d’eau distribuées en juillet
"Pendant les deux mois d’été ainsi que pendant les fêtes de fin d’année, les maraudes se font sept jours sur sept", explique Noémie Weber."La différence avec l’hiver est qu’on propose des bouteilles d’eau et non de la soupe." Distribution de bouteilles mais également de repas, préparés dans des sacs, que les bénéficiaires peuvent manger quand ils le souhaitent. Une "quinzaine de sacs tous les jours avec respect de la religion", précise la bénévole. Noémie Weber continue : "On n’a pas de points fixes. On maraude et on s’arrête quand on voit une personne dans le besoin ou qui nous appelle". Les lieux de présence des personnes en difficulté sont néanmoins bien connus comme le bureau de poste ou le parking municipal du bas Gardon.
Puis les véhicules s’arrêtent dans la rue Saint-Vincent. Hacène Laidi descend et prend dans ses bras les deux habitués de l’angle avec la rue Beauteville. Les sacs plastiques blancs leur sont tendus. Un échange. Un sourire. Un réconfort pour ces deux hommes. L’un d’eux, le téléphone à la main, explique qu’il n’arrive pas à joindre le 115, le numéro d’urgence sociale que les personnes en difficulté ou que les citoyens souhaitant faire un signalement, peuvent composer. Mais il insiste, car, comme tous les soirs, il souhaiterait dormir ailleurs que dans la rue.
En plus des maraudes, le Samu social intervient sur sollicitation de la Clède (association d’insertion sociale), du centre communal d’action sociale (CCAS), de la police municipale et du système intégré d’accueil et d’orientation (SIAO) qui gère les appels au 115. "C’est une équipe qui évalue sur le terrain la nécessité de mise à l’abri", explique Charlotte Bourgine, coordinatrice au SIAO. " Elle va tisser un lien avec la personne pour l’accompagner ensuite dans les démarches administratives. Il y a une relation quotidienne entre le Samu social et le SIAO."
Côté chiffre, Renaud Morin, directeur adjoint de la direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS) détaille : "Pour le mois de juillet, soixante-sept maraudes ont été réalisés à Alès et entre 1 000 et 1 300 bouteilles d’eau ont été distribuées." Un nombre qui risque de ne pas diminuer au vu des épisodes réguliers de canicule chaque été.
La Croix-Rouge recherche des bénévoles toute l’année. Plusieurs types de missions sont proposés (communication, maraude, secourisme, action sociale…). Plus d’informations sur le site internet. Je m’abonne pour lire la suite