“Montrer que tous les Calédoniens de Montpellier peuvent défiler ensemble pour la paix” : une marche organisée ce jeudi

"Montrer que tous les Calédoniens de Montpellier peuvent défiler ensemble pour la paix" : une marche organisée ce jeudi

Luana Bonfiglio organise la marche blanche à Montpellier. DR – DR

Une marche blanche pour la paix en Nouvelle-Calédonie est organisée ce jeudi 23 mai, à partir de 18 heures sur la Comédie, à Montpellier. Ce sera l’occasion de porter un message d’unité face aux événements qui secouent le Caillou depuis quinze jours.

20 000 kilomètres les séparent mais ils n’ont jamais été aussi proches les uns des autres. Depuis que des émeutes ont éclaté en Nouvelle-Calédonie, faisant six morts, leurs proches qui se trouvent en métropole vivent dans l’angoisse.

Luana Bonfiglio est une jeune femme qui a grandi sur l’île du Pacifique et qui se trouve actuellement à Montpellier pour ses études. Pour manifester sa solidarité avec son île natale, elle organise une manifestation dédiée à la paix, ce jeudi 23 mai, à partir de 18 heures, sur la place de la Comédie.

Quel est votre sentiment ?

Tous les Calédoniens qui vivent en France sont très inquiets. En fait, on n’a jamais été aussi angoissés. On est sidérés par l’extrême violence, et il y a aussi une grande impuissance. On est tout le temps au téléphone avec nos familles et nos proches pour savoir ce qui se passe là-bas.

Quelles sont les nouvelles de votre famille ?

Mon père ne travaille plus depuis deux semaines, comme beaucoup de Néo-Calédoniens. Ils ont des gilets pare-balles et se relaient sur les barrages pour sécuriser leurs maisons. Il y a des coupures de courant et l’inquiétude de ne pas savoir ce qui peut arriver.

Vous attendiez-vous à vivre cela ?

Non, pas du tout, on se sentait en sécurité. Même le Covid, on ne l’avait pas ressenti comme en métropole.

D’où est venue l’idée d’organiser une manifestation ?

L’idée d’organiser des marches blanches pour la paix, un peu partout en France, est née sur les réseaux sociaux. On veut montrer que tous les Calédoniens de Montpellier peuvent défiler ensemble pour la paix. C’est pour cela qu’il n’y aura pas de slogans ni de drapeaux français ou kanaks. On est apolitiques et il n’y aura que des drapeaux blancs.

N’est-ce pas difficile de ne pas prendre parti ?

Si, bien sûr, chacun a son opinion. Mais ce défilé tous ensemble, c’est ce qui fera la force de notre message. On a aussi envie que les gens en Nouvelle-Calédonie voient ce qui se passe ici. Et on invite les habitants de métropole à se joindre à nous.

La Case, rendez-vous des Calédoniens

Environ 400 Calédoniens vivent à Montpellier. C’est l’association La Case Calédonienne qui est leur relais en ville depuis plus de cinquante ans. Mais le bâtiment du Plan des 4 Seigneurs acquis par le gouvernement de Nouvelle-Calédonie, qui leur sert de base, souffre de l’usure du temps.

Présidente de l’association depuis 2021, Lydia Galuola a raconté au Monde l’histoire de ce bâtiment. "La Nouvelle-Calédonie a acquis cette bâtisse pour accueillir les jeunes Calédoniens à la fin de leur année de service militaire, puis des étudiants."

"La Maison a alors été confiée à l’Association des étudiants de Calédonie (AEC), qui était dirigée par des Caldoches. En 1984, l’association est devenue AETK, le k de Kanak remplaçant le c. Depuis les années 2000, on est revenu à quelque chose de plus neutre, l’Association des étudiants du territoire calédonien (AETC)."

Dimanche dernier, la Case a accueilli une cinquantaine de Néo-Calédoniens qui ont partagé "un moment de recueillement (et) d’écoute", afin de "se soutenir mutuellement".

Les Calédoniens de Montpellier échangent-ils entre eux ? 

Oui, on essaie de garder le contact entre nous. Cette marche est aussi l’occasion de se retrouver. Il y a beaucoup d’étudiants calédoniens à Montpellier, notamment en médecine et droit. J’étudie moi-même ici depuis près de trois ans. 

Est-ce facile de vivre si loin de sa terre natale ?

Non, quand on arrive en métropole, on a parfois du mal à se familiariser avec l’ambiance. C’est moins familial ici. Mais au moins, il n’y a pas le fossé culturel.

Rendez-vous ce jeudi 23 mai à 18 h sur la Comédie. Manifestation en ville à partir de 18 h 30. Je m’abonne pour lire la suite

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