Moo Deng, Choupett, Grumpy Cat… ces animaux influenceurs deviennent des marques à part entière

Moo Deng, Choupett, Grumpy Cat… ces animaux influenceurs deviennent des marques à part entière

Moo Deng est devenue un véritable phénomène sur la toile depuis sa naissance, le 10 juillet dernier. Lillian SUWANRUMPHA / AFP

Les animaux ne sont pas seulement mignons. Ils peuvent également être de redoutables machines à cash. Certains comme Moo Deng, Grumpy Cat ou Choupette sont devenus des influenceurs à part entière, pour le plus grand plaisir des internautes qui aiment les suivre sur les réseaux sociaux, mais surtout de leurs propriétaires. Décryptage.

Avec ses yeux expressifs et sa silhouette potelée, Moo Deng a tout pour plaire. Rien d’étonnant donc à ce que cet hippopotame pygmée soit devenu le chouchou des internautes depuis que le zoo de Khao Kheow, en Thaïlande, a commencé à partager des vidéos de lui sur les réseaux sociaux. Sur certaines, on voit cet animal, dont le nom signifie "cochon bondissant", en train de prendre un bain ou de passer du temps avec sa mère, Jona.

Le zoo qui a vu naître Moo Deng a vite perçu le potentiel hautement viral de l'hippopotame et a décidé d’en faire l’une de ses mascottes. La BBC affirme que 128 des 150 dernières publications du zoo de Khao Kheow sur les réseaux sociaux concernent Moo Deng. L’établissement a également créé une gamme de produits vestimentaires à l’effigie de ce mammifère semi-aquatique pour ses très nombreux fans.

Car les visiteurs affluent en masse pour voir Moo Deng en chair et en os, et non à travers un écran. "Le nombre de visiteurs thaïlandais et étrangers a atteint la barre des 15.000 samedi 14 septembre, contre 2000 à 3000 l'année dernière à la même époque", a déclaré Attaporn Sriheran, directeur de l’Organisation des parcs zoologiques de Thaïlande, au Bangkok Post.

Des marques ont également surfé sur la vague "Moo Deng" à des fins commerciales. La filiale thaïlandaise de l’enseigne de cosmétiques Sephora a récemment diffusé une campagne publicitaire autour d’une gamme de fards à joues qui, selon ses dires, permettait à ses clients de "porter leur blush comme un bébé hippopotame". Un clin d'œil aux joues roses de Moo Deng.

Le business des "petfluencers"

L’engouement autour cet hippopotame pygmée rappelle celui suscité, avant lui, par d’autres animaux stars. Citons, par exemple, Grumpy Cat. Cette chatte à la mine grincheuse, en raison d’une malocclusion dentaire liée à son nanisme, est devenue un véritable phénomène durant les années 2010. Elle est apparue sur un nombre incalculable de mèmes sur Internet, mais aussi de produits dérivés. Tee-shirts, chaussures, mugs, coussins, cartes de vœux…

On a vu la tête du matou partout, pour le plus grand plaisir de Tabatha Bundesen, sa maîtresse, et du frère de cette dernière, Bryan. La fratrie a fondé l'entreprise Grumpy Cat Limited pour gérer les droits à l’image de la chatte et récolter des royalties. À elle seule, Grumpy Cat aurait généré des millions de dollars depuis la publication de ses premières photos sur la toile en 2012.

Certains animaux sont devenus des vedettes à part entière grâce à la célébrité de leur maître. C’est le cas de Choupette, la chatte birmane du regretté couturier Karl Lagerfeld. Avec plus de 264 000 abonnés sur Instagram, la féline est assise sur une petite fortune (plus de 3 millions d’euros, selon diverses sources) grâce aux nombreuses campagnes publicitaires auxquelles elle a participé. Olivia Benson, l’un des trois chats de la chanteuse américaine Taylor Swift, vaudrait, elle, 97 millions de dollars, d’après l’Ultimate pet Rich List.

Mais pour un animal, nul besoin d’avoir un physique hors du commun ou un maître connu pour accumuler les followers sur les réseaux sociaux et attirer l’attention des publicitaires. Internet regorge de "petfluencers", c’est-à-dire d’animaux influenceurs. Les marques raffolent de ces égéries à poils et à plumes qui arrivent à susciter l’intérêt des internautes grâce à leurs mignonneries.

Dans une étude parue dans la revue Psychology & Marketing, des chercheurs de la Luiss (Libera Università Internazionale degli Studi Sociali) affirment que les "petfluencers" engagent davantage les consommateurs que les autres créateurs de contenu parce qu’ils sont jugés comme étant plus crédibles qu’eux.

Autrement dit, les animaux font de bons vendeurs. Si leur potentiel business est indéniable, l’utilisation des animaux comme ambassadeurs doit faire l’objet d’une réflexion attentive de la part des marques. Car les "petfluencers" doivent être protégés, au même titre que leurs homologues humains.

Moo Deng a été victime de comportements cruels de la part des visiteurs du zoo de Khao Kheow, certains lui jetant des coquillages ou l’éclaboussant d’eau pour tenter de la faire réagir. Pour protéger sa poule aux œufs d’or, le directeur du parc zoologique a installé des caméras autour de son enclos. Il a également menacé de poursuivre en justice ceux qui maltraiteraient l’hippopotame.

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