“Ne rien laisser au hasard !” : exercice en zone à risque pour les pompiers de Sète, sur la station d’épuration
|Les agents de Suez et les pompiers de Sète ont simulé une intervention en plein cœur de la zone de méthanisation. Midi Libre – NICOLAS ZARROUK
Les agents de Suez et les pompiers de Sète ont simulé une intervention en plein cœur de la zone de méthanisation, ce mardi 16 janvier, sur le site de la Step Thau Maritima.
Les sapeurs-pompiers de Sète se sont déployés en nombre ce mardi 16 janvier en début d'après-midi sur le site de la station d'épuration Thau Maritima de Sète. Une intervention déclenchée par Suez, le gestionnaire du site, à la suite d'un incendie dans la zone de méthanisation, concomitant à la chute d'un agent au fond d'une fosse difficilement accessible située à proximité. Fort heureusement ce mardi, le scénario catastrophe était bien celui d'un exercice, le premier du genre sur la Step mise en service en septembre 2022.
En pleine zone "à risque d'explosion"
Ce qui n'a pas empêché l'ensemble des acteurs de la chaîne d'alerte et de secours d'évoluer en conditions réelles, sur un site industriel à risque que les pompiers sétois découvraient pour la première fois. "Ce type d'exercice répond à trois objectifs pour nos équipes, détaille le lieutenant Nicolas Bec, en charge de l'organisation pour le Sdis34. Le premier, c'est de nous permettre de nous exercer sur des sites industriels qui présentent pas mal de spécificités. Dans le cas de cette nouvelle station d'épuration, l'enjeu est aussi de repérer les lieux pour ne pas perdre de temps en cas de vrai sinistre. Et la finalité, ce sera de débriefer et de produire des documents opérationnels, pour faciliter les futures interventions."
EN IMAGES. Incendie, risque d'explosion et évacuation de victime : exercice de secours grandeur nature à Sète
Le scénario retenu pour l'exercice a placé les secours dans une position délicate, au milieu du digesteur de boues, du gazomètre – énorme ballon contenant les biogaz – et des conduites reliés au réseau de biométhane de GRDF. L'incendie (matérialisé par un marquage lumineux) et l'agent blessé (une équipière de Suez s'était portée volontaire) se trouvaient au cœur d'une zone Atex, soit un secteur "à risque d'explosion". Un secteur duquel doit être banni tout appareil électronique, du smartphone à la montre connectée et jusqu'à la clé de voiture.
"On se prépare toujours au pire, c'est le principe du préventif"
"C'est une difficulté supplémentaire, mais on se prépare toujours au pire, c'est le principe de l'exercice préventif, explique Maxime Comte, préventeur Santé Sécurité chez Suez. Nous sommes sur un site déjà très sécurisé, avec des procédures d'alerte et une astreinte nuit et week-end pour réagir au plus vite. Nous avons deux agents sauveteurs secouristes au travail, et toute l'équipe a reçu une formation. Mais nous devons être dans l'amélioration continue de nos procédures, et affiner notre communication avec les pompiers."
La station d'épuration dernière génération de Sète est exposée à plusieurs risques industriels. Le risque environnemental, en cas de rejet d'eau polluée sans traitement directement dans la nature, le risque chimique, principalement lié à la manipulation de produits dangereux, et le risque d'explosion au gaz. Dans ce dernier cas, le scénario catastrophe pourrait détruire partiellement le site, mais ne menacerait pas les habitants de Sète. "On est loin des sites classés Seveso de Frontignan ou du port de Sète", confirment les sapeurs-pompiers.
Mais la prudence reste de mise sur la station d'épuration, qui injecte 525 000 normaux mètres cubes de biométhane par an dans le réseau GRDF, soit de quoi alimenter 800 foyers. Comme le confirme Mathilde Le Roux, directrice adjointe d'agence Suez sur le territoire de Thau : "Ces exercices sont amenés à se reproduire, pour mettre à l'épreuve notre réactivité et nos procédures d'urgence. En gestion de crise, on ne laisse rien au hasard !"
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