Nîmes s’illustre, un festival de rencontres avec le monde de l’illustration
|Le projet “Energies désespoirs” autour de la crise climatique à Carré d’art.
Une déambulation à travers la ville de Nîmes, pour découvrir les multiples visages de l'illustration.
"Revenir à l’essentiel et valoriser l’illustration avec toutes ses formes et tous ses supports", c’est l’ambition que se sont donnée Margot Arrault et Sarah Dubois, avec la quatrième édition du festival Nîmes s’illustre qui vient d’ouvrir ses portes et se prolonge jusqu’au 7 juillet, avec quatre expositions pour la première fois de façon entièrement gratuite.
Un banquet pour déguster l’illustration
L'illustration s'invite à table avec un banquet ! Le festival Nîmes s'illustre invite la cheffe sétoise Micky Backam et l'illustratrice Eva Roelofs pour un banquet estival et coloré. Une expérience culture et artistique. Dimanche 23 juin, 13 h à l'Hôtel Dieu, 25 rue Jean-Reboul. 25 €, 35 € tarif solidaire.
À l’image des visages de Pierre Jeanneau qui illustrent les affiches, les propositions prennent plusieurs directions différentes, toutes réunies par un soin méticuleux des accrochages. Le hall de Carré d’art accueille l’exposition "Énergies désespoirs", qui avait été montrée pour la première fois au 104 à Paris. Le projet a été conçu par les architectes d’Encore heureux, commissaires du pavillon français de la biennale d’architecture de Venise en 2018. Avec l’illustrateur Bonnefrite, qui a travaillé à partir de faits de données de l’anthropocène, ils évoquent la crise climatique.
Balade dans un paysage contemporain
Sur des portants de bois, dos à dos, figurent deux images, l’une en noir et blanc évoque la catastrophe en cours, l’autre en couleur préfère les initiatives, créant un paysage contemporain. Avec un trait immédiat, entre caricature, affiche et slogan de manif, se percutent la disparition des bocages, l’artificialisation des sols, la fonte des sols gelés et l’éclosion de microforêts, la préservation des semences paysannes ou le développement des monnaies locales.
Changement d’ambiance avec le projet "Flore & Faune" de la dessinatrice de bande dessinée suédoise Emelie Östergren, au café La Serre du centre Pablo-Neruda. L’exposition est née d’une rencontre avec la maison d’édition Hoochie Coochie, puis d’un coup de cœur pour l’univers très particulier de l’artiste, coloré, tout en finesse. Pour le festival, elle présente une série de planches originales foisonnantes et sensibles. "J’ai imaginé une espèce de conte de fées, avec un enfant triste et insatisfait, qui va partir dans la forêt. On ne sait pas si c’est la réalité ou un rêve", explique l’artiste. Au fil de "cette lutte", il va faire des rencontres et plonger en lui-même, se découvrir.
Le goût du flou du duo Alexis Jamet et Manon Cozaro.
A l’Hôtel-Dieu, qui devient le QG du festival au fil des projets, Nîmes s’illustre accueille le duo Alexis Jamet et Manon Cezaro pour une exposition riche et parfois déroutante, mais finalement à l’image du travail de ce duo hyperactif, qui multiplie les projets, les résidences, les commandes… La diversité que défend le festival se trouve résumée avec cette exposition "Touche à touche". Chaque projet semble un nouveau départ, avec un goût pour le flou de l’aérographe et surtout pour les objets, qui racontent parfois mieux les identités que les visages.
“Faire campagne !”, les affiches des illustrateurs des Agents associés.
La balade se termine avec le projet "Faire campagne !". Le festival avait prévu d’investir les panneaux électoraux après les élections européennes pour des expositions en plein air. La dissolution a modifié la donne. Mais les affiches réalisées suite à l’appel à projet des Agents associés ont finalement trouvé une place sur les grilles de l’école des Beaux-arts, dans la cour de l’Hôtel-Dieu et au Spot. Une quinzaine d’artistes ont créé des affiches politiques, mais pas politiciennes. Chacun avec sa pâte graphique et son univers délivre son message personnel, invitation à la tolérance, à la procrastination, à la pensée positive ou… à la libération d’un crocodile au jardin de la Fontaine !
Jusqu'au 7 juin. Mardi au dimanche, 10 h-19 h. "Touche à touche" à l'Hôtel Dieu, 25 rue Jean-Reboul ; "Flore & Faune" au Café La Serre, centre Pablo-Neruda ; "Energies Désespoirs" à Carré d'art, place de la Maison Carrée ; "Faire Campagne !", au Spot, 8 rue Enclos-Rey, grilles de l'école des Beaux-arts, rue du Chapitre et Hôtel Dieu. Programme détaillé sur le site de nimessillustre.fr