Pour Michael Stange, directeur de la Maison de l’Europe à Nîmes : “L’Europe ce n’est pas un extraterrestre, ça a des conséquences sur notre quotidien”
|Michael Stange : “Nous bénéficions de la double casquette Maison de l’Europe et Centre Europe direct.” Midi Libre – Pierre Meuriot
À moins d’une semaine des prochaines élections européennes (les 8 et 9 juin) Michael Stange, directeur de la Maison de l’Europe depuis 2015, détaille les différentes missions de l’association nîmoise. On fait le point.
La Maison de l’Europe à Nîmes a été créée en 1966, quelle est sa mission principale ?
Notre volonté première est d’informer les citoyens sur les questions européennes. Nos objectifs se concentrent en différents services qui sont d’informer, d’animer et de permettre la mobilité européenne. Nous sommes rémunérés pour informer les entreprises et les jeunes sur toutes les questions relatives à l’Union européenne. Nous animons de nombreux groupes de langues pour apprendre l’anglais, l’espagnol, l’allemand, le grec et bien d’autres. Il existe même des cours intensifs de français du 24 juin au 26 juillet dans le cadre de notre programme "Apprendre le français en un mois". Il faut savoir qu’ici nous accueillons 120 personnes par semaine pour apprendre sept langues à raison de groupes de 5 à 10 personnes. Enfin, nous accueillons et envoyons de nombreux jeunes chaque année à l’étranger. Nous bénéficions de la double casquette Maison de l’Europe et Centre Europe direct qui est un réseau créé par les institutions européennes pour rapprocher l’Union européenne des citoyens.
Comment est-ce que votre association s’intègre au réseau européen des Maisons de l’Europe ?
Il y a 37 Maisons de l’Europe à l’échelle nationale. En France, nous avons une approche très associative. Nous nous appuyons sur les différents centres Europe direct pour répondre aux demandes si bien qu’environ 40 % de notre travail se fait à l’échelle européenne. Sans mauvais jeu de mots, je voudrais que l’on soit considéré comme "la maison de l’Europe".
Comment est financé le budget de l’association ?
Une grosse part provient des subventions de la commission européenne, environ 60 %, puis viennent les cofinancements régionaux (Ville, département, agglomération) qui représentent 30 % de notre budget, et, en dernier lieu, nos propres recettes, à hauteur de 10 %. C’est à peu près comme ça que fonctionne le budget de l’association.
Vous déclariez trouver un manque d’engouement des Gardois à l’égard des prochaines élections européennes. Pourquoi ?
Selon moi, l’intention de vote reste trop faible par rapport à l’enjeu de ces élections. Il est crucial que les citoyens comprennent l’importance des élections européennes. Il faut savoir qu’environ 65 % des lois votées en France sont issues des directives européennes. l’Europe ce n’est pas un extraterrestre, ça a des conséquences importantes sur notre quotidien. Je suis né en Allemagne de l’Est et notre vote ne comptait pas, il est important de se rendre compte de la chance que l’on a de pouvoir s’exprimer et d’avoir une influence à l’échelle européenne en tant que citoyens. Selon moi, il y a tellement d’enjeux aujourd’hui qu’il n’y a aucunes excuses pour ne pas prendre quinze minutes et se rendre au bureau de vote ce dimanche.
Diriez-vous que Nîmes est une ville tournée vers l’Europe ?
C’est difficile à dire, mais de mon point de vue, non, ce n’est pas une ville européenne. On peut faire mieux sur de nombreux points. En revanche, il y a beaucoup d’acteurs dans la ville qui eux sont très européens. C’est notamment le cas de certains établissements comme les lycées Hemingway et de Saint-Vincent de Paul. J’ai bon espoir, je suis en poste depuis neuf ans et je vois les progrès qui sont faits.
Soirée européenne au Sémaphore
Ce mardi 3 juin, à 18 heures, le Sémaphore propose une projection gratuite du dernier film de İlker Çatak La salle des profs. Récemment couronné du prix Lux, le prix cinématographique européen du public décerné par le Parlement européen et l’Académie européenne du cinéma, la projection du long-métrage allemand sera suivie d’un débat autour de l’éducation en Europe.
Je m’abonne pour lire la suite