Pourquoi le projet de mille logements très contesté au Coteau de Malbosc, au nord-ouest de Montpellier, est abandonné

Pourquoi le projet de mille logements très contesté au Coteau de Malbosc, au nord-ouest de Montpellier, est abandonné

Le haut du coteau sera pr̩serv̩. Midi Libre РJEAN-MICHEL MART

Dans le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI), seuls 150 à 250 logements sont mentionnés, ainsi que l’artificialisation partielle du parc Henri Lagatu, qui reste classé "à urbaniser".

Étendu sur 26 hectares, le Coteau de Malbosc est un poumon vert au nord de Montpellier. Depuis près de treize ans, il fait régulièrement l’objet de projets d’urbanisation. Le dernier, appelé ZAC du Coteau, prévoyait d’y implanter un millier de logements.
Mais le 14 août, les membres du Collectif Coteau de Malbosc ont découvert que cette ZAC n’était plus mentionnée dans le projet de Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) de la Métropole. Elle est remplacée par le parc Henri Lagatu, sur une surface de 19,8 hectares.

"La mobilisation a payé, se réjouit Pierre Deltour, membre du comité d’animation du Collectif. Nous avons lancé deux pétitions qui ont recueilli 7 340 signatures. Nous avons interpellé Michaël Delafosse à plusieurs reprises et insisté sur le besoin de zones naturelles au nord-ouest de la ville, qui est suffisamment urbanisé à nos yeux."

L’objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) à l’horizon de 2050, affiché dans la Loi Climat et Résilience, et visant à diviser par deux de la consommation d’espaces naturels d’ici 2030, a-t-elle joué un rôle dans ce revirement ?

Toujours est-il que si victoire il y a, le Collectif estime qu'elle n’est pas complète. "Le parc Henri Lagatu est en effet classé UA («â€…à urbaniser ») dans le projet de règlement du PLUI", déplore Pierre Deltour.

Michaël Delafosse : “Il fallait répondre à un double enjeu”

Pourquoi avoir abandonné le projet de 1 000 logements ?

Au printemps, nous avons beaucoup échangé sur ce dossier avec le Collectif du Coteau de Malbosc, le Collectif Ravas, le comité de quartier… Nous étions partis sur une ZAC (zone d’aménagement concerté) mais ce n’était pas satisfaisant. Il nous a paru essentiel de partir sur un nouveau projet qui réponde à un double enjeu : celui de la réduction de l’artificialisation des sols, et celui du logement, notamment des salariés. Pour ce qui est du bâti, il nous a paru adapté de construire à proximité du lycée Jean-Monnet et du tramway.

Et en ce qui concerne les espaces naturels ?

Il n’y aura pas de construction sur la partie haute du coteau. Il faut en effet préserver la rue Lagatut et ses abords. On ne va pas toucher à ce patrimoine historique. Cet espace a vocation à devenir un lieu de loisir ouvert à tous. Si on veut travailler à créer des lieux pour le vivre ensemble, celui-là est tout désigné. Le site pourra aussi accueillir des infrastructures sportives pouvant créer du lien, mais ce ne sera pas pour y mettre un bâti très imposant. Il pourra enfin être un lieu de compréhension du vivant. Pourquoi ne pas y implanter une tour d’observation, par exemple ? Ce qui est sûr, c’est qu’on fera de cette zone une des premières pour la biodiversité.

Sa situation au nord-ouest de la ville en fait elle un site particulier ?

Oui. Avec la rénovation de la Mosson, le plan de reconquête de Celleneuve, le travail que nous allons mener sur le chemin de l’Aqueduc, cela en fait un axe prioritaire. Je précise que comme pour l’Agriparc des Bouisses, nous travaillerons en concertation. Et à l’issue de la phase d’échanges, j’écrirai aux habitants du quartier pour leur préciser le projet.

Pourquoi laisser le parc Henri Lagatu en catégorie "AU" ("à urbaniser") ?

Parce que cela nous permettra d’y mener des projets. Si nous le mettons en zone naturelle «â€…N », on ne pourra strictement plus rien y faire, même pas un petit théâtre de verdure.

Quel est le calendrier du Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) ?

Le vice-président de la Métropole Stéphane Champay effectue actuellement un très gros travail. L’objectif est que ce PLUI puisse être voté en conseil de métropole, en octobre prochain.

La "crainte" d’un complexe sportif sur le site

"Cela signifie qu’il pourrait être modifié pour être rendu constructible dans cinq ans. C’est incompatible avec “une des ambitions pour le devenir du site (qui) est de préserver au maximum les espaces naturels existants, les structures végétales et la biodiversité”."

Mais un autre objectif affiché dans le PLUI pour cette zone “est d’offrir de nouveaux équipements pour tous les habitants du nord-ouest de Montpellier”.

Le Collectif craint notamment la réalisation d’un "véritable espace sportif d’envergure", comme cela avait été annoncé en conseil municipal.

Autre "crainte" : 6,2 hectares de l’ex Zac du Coteau ont été transférés "dans une OAP (Orientation d’aménagement et de programmation) Quartier Jean Monnet, prévoyant la réalisation de 150 à 250 logements, constate le Collectif. Le document indique que 30 % de la surface devra rester perméable, ce qui autorise donc 4,3 ha d’artificialisation."

Enfin, des "incertitudes" demeurent sur le futur Parc Henri Lagatu. "Il est indiqué que 80 % de la surface devra rester perméable, soit près de 4 ha d’artificialisation." Un chiffre qui reste à préciser.

Selon le Collectif, qui avait rencontré le maire le 23 mai dernier, "la municipalité devrait engager un processus de concertation pour définir la configuration à venir du Coteau et les aménagements nécessaires."

Je m’abonne pour lire la suite

Add a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

(function(d,s){d.getElementById("licnt2061").src= "https://counter.yadro.ru/hit?t44.6;r"+escape(d.referrer)+ ((typeof(s)=="undefined")?"":";s"+s.width+"*"+s.height+"*"+ (s.colorDepth?s.colorDepth:s.pixelDepth))+";u"+escape(d.URL)+ ";h"+escape(d.title.substring(0,150))+";"+Math.random()}) (document,screen)