Pourquoi les plages privées ne pourront plus s’installer sur les plages du Grand Travers à La Grande-Motte ?

Pourquoi les plages privées ne pourront plus s'installer sur les plages du Grand Travers à La Grande-Motte ?

Le Grand Travers ne pourra plus accueillir de plages privées. Midi Libre – Archives RICHARD DE HULLESSEN

La cour administrative d’appel de Toulouse a tranché : les paillotes ne pourront plus s’installer au Grand Travers, plage classée espace remarquable.

"C’est une énorme satisfaction. Et un désaveu tout aussi énorme pour la commune qui, depuis 2021, essaye de faire comme si installer des concessions de plage au Grand Travers était possible." Victoire, ce jeudi matin à Toulouse, pour Me Pierre Jean-Meire, avocat de l’association Grande-Motte Environnement et de l’association des Riverains et Amis du Grand Travers. La Cour administrative d’appel a en effet confirmé le jugement en première instance du tribunal administratif de Montpellier, rendu en décembre dernier. Les permis précaires de trois concessions de plages (La Voile Bleue, l’Effet Mer et la Paillote bambou) installées au Grand Travers ne sont pas légaux.

Feuilleton judiciaire

C’est la fin d’un feuilleton judiciaire entamé devant la juridiction montpelliéraine en septembre 2021. Le 30 septembre 2021, le tribunal estimait en effet que les plages et dunes situées à l’ouest de la commune, au Grand Travers, étaient des espaces remarquables du littoral. Un classement particulièrement contraignant ne permettant absolument pas l’installation de plages privées, fussent-elles temporaires et formées d’aménagements légers.

En octobre 2022, une mission gouvernementale sur les concessions de plage dans l’Hérault allait dans le même sens : les trois paillotes devaient être déplacées. La commune tentait malgré tout d’obtenir une dérogation, mais en décembre 2023, le tribunal administratif de Montpellier estimait qu’une telle dérogation ne pouvait être justifiée que par une "nécessité particulièrement élevée" et jugeait que tel n’était pas le cas. Dernier round en appel à Toulouse – le jugement de ce jeudi 11 avril – où la commune demandait cette fois un sursis à exécution. Ce qu’elle n’a pas obtenu, les permis précaires sont donc purement et simplement annulés.

La commune a anticipé

Le maire de la Grande-Motte avait cependant anticipé en faisant voter en conseil le 25 mars dernier une délibération pour relocaliser les trois établissements en zone plus urbaine. Mais Stéphan Rossignol en demeure très mécontent. "Il va donc falloir regrouper toutes ces concessions à proximité immédiate des habitations et des autres restaurants de front de mer, dans une incohérence totale". L'élu met en avant l’activité économique générée par les plages privées, allant jusqu’à souligner leur manière de s’approvisionner,"un maillon fort des circuits courts", et même la "mise à disposition des sanitaires à destination du public, y compris hors clientèle". Un argument sans doute un peu excessif, mais il faut dire que le maire est passablement agacé par cette "poignée de chantres de l’écologie punitive contre nos paillotes" et déclare "nous nous battrons pour que les textes réglementaires incohérents soient modifiés."

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