Projet de téléphérique à Sète : le sujet donne toujours le vertige !

Le projet de funiculaire à Sète donne lieu aux montages les plus extravagants. Capture écran Facebook Jean Claude Gadenne

Ancien, le sujet inspire autant les craintes que les railleries. à travers l’histoire récente, il a été évoqué de façon plus ou moins sérieuse.

C’est un vieux serpent de mer. Un téléphérique à Sète ! Fantasme pour certains. Cauchemar pour d’autres. Le projet, ancien, a bien existé. Sous forme de “dossier sur la table”. Comme une idée jetée en l’air. Il y a une poignée de jours, sur les réseaux sociaux, un Sétois a osé partager un photomontage illustrant cette vieille chimère. On y voit des “œufs” suivre l’escalier menant vers le Saint-Clair. La photo a déclenché une avalanche de commentaires. Tantôt hilares, tantôt farouchement opposés à une telle folie.

"Comment placer les câbles ? Ce n’était pas le sens que j’avais de l’esthétique…"

Avant même de discuter de la faisabilité d’un tel projet, il faut bien avouer qu’il aurait un impact incontestable sur le paysage. Pour autant, les téléphériques, ou funiculaires, ne se contentent plus d’occuper les stations de ski. Ils prennent progressivement possession des villes, le plus souvent pour des raisons environnementales liées aux déplacements doux et/ou au désengorgement urbain. C’est dans l’air du temps. Aujourd’hui, en France, plusieurs téléphériques urbains sont déjà en service. À Brest, à Saint-Denis de La Réunion, à Grenoble (l’un des premiers téléphériques urbains au monde), ou encore à Toulouse, où il achemine jusqu’à 8 000 passagers par jour. D’autres sont en projets, comme à Créteil, Nice, Bordeaux ou Ajaccio…

Un projet apparu dès le début des années 1970

Et à Sète ? L’idée d’un téléphérique serait apparue “sérieusement” au début des années 1970. À l’époque, un projet de restaurant panoramique au sommet du mont Saint-Clair émerge. L’idée s’accompagne d’un téléphérique pour y grimper… Yves Marchand, maire de Sète entre 1983 et 1996, se souvient de l’anecdote. "Dans mes souvenirs, cette idée est émise en 1971 par un candidat à la mairie de Sète qui s’appelait Barthas. C’était un notaire de Castres, j’étais sur sa liste. J’étais jeune !" Le projet n’ira pas plus loin. Mais il marquera durablement les mémoires. 

Plus tard, le sujet reviendra aux oreilles d’Yves Marchand durant son mandat. "Je ne l’ai jamais considéré comme très sérieux, dit-il aujourd’hui. Je ne voyais pas comment on pouvait le rendre compatible avec le site. Saint-Clair est partout à Sète ! Comment placer les câbles ? Ce n’était pas le sens que j’avais de l’esthétique…" Lui, aurait plutôt imaginé désengorger Sète en creusant un tunnel du pont de Tivoli jusqu’à la Corniche. Mais c’est une autre histoire…

Une mention dans le plan de déplacement urbain 2020-2030 de Sète Agglo

Le sujet de téléphérique à Sète revient de façon cyclique. Il y a toujours un peu de politique derrière tout ça. En 2019, dans le cadre des élections municipales, le comité LREM de Sète lançait une consultation en ligne pour connaître l’avis des Sétois sur "la mise en place de funiculaires et/ou d’ascenseurs pour desservir les points hauts". Comme une bouteille jetée à la mer.

Et aujourd’hui ? L’équipe municipale en place trouve l’idée comique. En 2018, pourtant, un atelier de concertation, dans le cadre du plan de déplacement urbain 2020-2030 sur Sète Agglo, suggérait à la Ville de "mettre en place un funiculaire du centre-ville jusqu’au mont Saint-Clair, à l’usage des PMR, mais aussi des touristes"… La proposition n’avait rien d’une plaisanterie. Elle n’a pas connu de suite. Mais qui sait si elle ne pourrait pas atteindre à nouveau des sommets lors des municipales 2026…

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