Quand les Cévennes se racontent, et se rencontrent, par la pierre
|Au pied du Finiels, c’est le granit et ses surprenantes formations qui étonneront le randonneur… Stéphane BARBIER – STEPHANE BARBIER
La cité et ses alentours offrent une diversité minérale prétexte à d’enrichissantes excursions.
Et si la nature tourmentée de l’histoire des Cévennes trouvait un élément de réponse au regard de sa géologie.
Au sein des locaux du service régional de l’archéologie (SRA), à l’ouverture d’une carte de géologie d’Alès, les couleurs se multiplient, les formes se complexifient dans une alternance formant un camaïeu de roches… Élisabeth Hébérard, présidente du groupe alésien de recherche archéologique, détaille la situation : " On voit ici tout un bouillonnement de matière qu’un craquement très puissant entre le socle hercynien, au nord, et là, la plaque sédimentaire de calcaire, a fait naître. Ces deux éléments subissent la poussée très intense des Pyrénées qui fait tout craquer… "
Par la force de l’eau comme le rappelle le mont Aigoual, traduction du terme eau en occitan, des serres et des valats achèvent de donner cet aspect typique de la Cévenne schisteuse. Aujourd’hui, deux grandes masses se distinguent. Schiste et granit d’un bord de la faille d’Alès, calcaire et gneiss de l’autre. Au centre, une mosaïque minérale…
Une diversité propice à la découverte de secteurs bien marqués. À commencer par le schiste, secteur géologique le plus vaste à l’ouest d’Alès. En remontant la vallée du Galeizon depuis Cendras, l’occasion est donnée de découvrir cette roche feuilletée, sombre et parfois brillante, marquée de filon de quartz. "C’est avec cela que les premiers hommes du néolithique forment leurs tombes ", précise Élisabeth Hébérard. En empruntant la RD 32 au-dessus de Soustelle, la nécropole de Peyraube en offre un témoignage saisissant.
À l’ouest, le calcaire du mont Bouquet donne l’occasion d’une ascension au sommet de celui que l’on appelle le “guidon”. Le matériau calcaire creusé par les eaux de pluie chargé en gaz carbonique a formé des cavités, dont la grotte des Trois ours sur la commune de Seynes. Vaste formation sédimentaire, la balade est aussi l’occasion de scruter le sol à la recherche de fossiles…
La géologie n’est pas une chose fixe
Avec une heure de voiture en direction de Génolhac, le granit s’offre au visiteur avec l’ascension depuis le mas de la Barque, à Vialas (48), du pic de Cassini et, plus loin encore, du col de Finiels, point culminant des Cévennes. Un paysage sévère constellé de formations géologiques surprenantes, dont la célèbre Cham des Bondons, 154 menhirs dressés sur le plateau… calcaire de cette commune de Lozère.
Retour à Alès avec le paysage plus tendre dit du bassin alésien. Situé sur un axe Méjannes, Potelières, Barjac, traversé par la Cèze, le secteur offre des randonnées au cœur des vignes et du chêne vert. L’occasion de joindre Barjac en son extrémité. Pays qui a vécu une secousse sismique d’une magnitude de 3,7 sur l’échelle de Richter en 2011.
" La géologie n’est pas une chose fixe, cela bouge, conclut Élisabeth Hébérard. On sait que le bloc sardo-corse s’est détaché du continent à l’époque du Miocène (de -23 à -5 millions d’années, NDLR) et progresse toujours à raison de 2 cm par an en direction de Nice… "
Cela vous laisse cependant le temps de visiter le secteur…
Gratuite, l’application “Alès Agglo Évasion” propose une large sériede randonnées à pied, à vélo… Je m’abonne pour lire la suite