Reda Kateb, Costa-Gavras, Alexandra Lamy, Rodrigo Sorogoyen : le Cinemed va nous en mettre plein la vue
|Oulava Amamra dans “Animale” d’Emma Benestan, projeté en avant-première. JUNE FILMS – FRAKAS PRODUCTIONS – FRANCE 3 CINÉMA – WILD BUNCH – RTBF
Invités, avant-premières, hommages, sélections… la 46e édition du Festival international du cinéma méditerranéen (Cinemed), à Montpellier du 18 au 25 octobre, promet d’être un très grand millésime.
1 – Alba Rohrwacher, le visage de l’affiche
Honneur à Alba Rohwacher, la comédienne dont le visage (sublime) orne l’affiche (idem) de la 46e édition du Cinemed. Appréciée dans la série Il miracolo de Niccolò Ammaniti, et les films Sous le ciel d’Alice de Chloé Mazlo, Les Merveilles ou La Chimère de sa sœur Alice Rohrwacher et, l’an dernier ; dans Hors-saison de Stéphane Brizé, l’actrice italienne brille des deux côtés des Alpes, et au-delà, dans tous les registres. On verra treize de ses films et elle sera là le 22 octobre.
2 – Reda Kateb, notre belle gueule
"Sa popularité tient, je pense, au fait qu’il correspond vraiment à ce qu’il dégage : c’est quelqu’un de profondément généreux, humain, honnête." Le directeur du Cinemed, Christophe Leparc, ne tarit pas d’éloges au sujet de son invité d’honneur, Reda Kateb. Mieux qu’un beau gosse, une belle gueule, une élégance racée et une modernité sympa. On reverra dix de ses films et présentera en avant-première son premier long métrage en tant que réalisateur, Sur un fil, sur les clowns d’hôpital le 24 octobre.
3 – Rodrigo Sorogoyen, le surdoué madrilène
Depuis son premier film, Stockholm, présenté au Cinemed, en 2013, le réalisateur madrilène Rodrigo Sorogoyen ne laisse pas d’éblouir par la virtuosité de sa mise en scène mais aussi (et autant) par l’acuité de son point de vue. En enchaînant le polar sombre Que dios nos perdone (2016), la farce politique El reino (2018), le drame intimiste Madre (2019) et le thriller rural As bestas (2022), il s’est imposé comme un des cinéastes les plus importants d’aujourd’hui. On l’attend (tellement !) les 24 et 25 octobre.
4 – Luigi Comencini, l’incompris ?
"Le caractère inclassable de Comencini, sa propension à être à l’aise dans tous les genres ont peut-être nui à sa réputation, le privant d’être considéré comme un maître du cinéma italien comme Fellini ou Visconti", s’interroge Christophe Leparc. Une des vocations du Cinemed étant de dessiller notre cinéphilie, il nous invite cette fois à redécouvrir – et réévaluer – l’œuvre de Luigi Comencini (1916-2007) grâce à une rétrospective de 24 de ses trente longs-métrages, dont… l'ô combien remarquable L’incompris (1967). En outre, c’est Prima la vita, le nouveau film de sa fille Francesca Comencini, dans lequel elle lui rend un hommage direct, qui ouvre le festival le 18 octobre.
5 – La relève du cinéma marocain
"Il nous a paru important cette année de nous pencher sur la nouvelle génération de cinéastes marocains, assez iconoclastes, qui ont su s’affranchir d’une forme d’autocensure… et qui ce faisant n’ont pas forcément été bien vus par les vieux barons du cinéma de leur pays", plaide Christophe Leparc. Le Cinemed va présenter la relève cinématographique du royaume chérifien en six courts et sept excellents longs métrages récents, plus deux films de Faouzi Bensaïdi, aîné et modèle de ces audacieux, et La mer au loin de Saïd Benlarbi en avant-première. La table ronde du 23 octobre promet !
6 – Costa-Gavras a du souffle
À 91ans, Costa-Gavras continue de porter le fer dans la plaie du réel ! Avec Le dernier souffle, il adapte avec Kad Merad et Denys Podalydes, l’ouvrage éponyme de Régis Debray et Claude Grange sur la fin de vie. Outre l’avant-première de ce film, son épouse Michèle Ray-Gavras et lui accompagnent la projection de trois épisodes d’un portrait documentaire que lui ont consacré Yannick Kergoat et Edwy Plenel.
7 – Du fantastique bien gratiné
Avec la complicité d’Artus Films, indispensable maison d’édition vidéo héraultaise, on reverra trois giallos de Sergio Martino avec Edwige Fenech : L’étrange vice de Madame Wardth (1970), Toutes les couleurs du vice (1972) et Ton vice est une chambre dont moi seul est la clé (1972). Quant à la “Nuit en enfer”, le 25 octobre, à l’Utopia, elle propose cinq perles, dont La maison aux fenêtres qui rient de Pupi Avati (1976) et en avant-première, The Surfer de Lorcan Finnegan (2024) avec Nicolas Cage.
8 – Des avant-premières événements
La sélection d’avant-premières s’avère très relevée ! Citons Louise Violet d’Éric Besnard avec Alexandra Lamy (qui sera enfin présente au Cinemed !) ; À toute allure de Lucas Bernard, le film français le plus drôle qu’on a vu cette année, et Tardes de Soledad d’Albert Serra, une œuvre plasticienne sur le torero Andrés Roca Rey. Le Proche-Orient sera évoqué dans deux docs, No other land et Voyage à Gaza, et une fiction Le quatrième mur de David Oelhoffen qui voit Laurent Laffite monter Antigone à Beyrouth en 1982.
Et on verra enfin Animale d’Emma Benestan : un film de genre dans le milieu de la course camarguaise réalisé par une Montpelliéraine bourrée de talents, si ça n’est pas une promesse de bonheur… Mais cette édition nous semble en regorger plus que d’ordinaire. Vivement !
La compétition officielle pour l’Antigone d’or compte cette année huit longs métrages. Tout le détail sur le site cinemed.tm.fr
Je m’abonne pour lire la suite