Robert Ménard : “La Feria de Béziers restera gratuite, c’est une certitude”

Robert Ménard : "La Feria de Béziers restera gratuite, c’est une certitude"

Robert Ménard : “J’aimerais que l’on garde un état d’esprit positif”. Midi Libre – Dorian Cayuela

À la veille du coup d’envoi de la Feria de Béziers 2024, le maire Robert Ménard espère bien un événement "positif" dans l’esprit des Jeux olympiques. Sécurité, affiche, projets… Il répond à nos questions.

Dans quel état d’esprit êtes-vous à quelques heures du début de cette Feria ?

Positif. Je sors, comme tous les Français, de 15 jours de Jeux olympiques, où je me suis dit qu’il y en avait ras-le-bol des grincheux, des rabat-joie, des pisse-froid qui annoncent toujours que tout va mal se passer… Tous ces gens se sont trompés, on a été formidablement ensemble, on a donné une merveilleuse image de la France, on a montré une autre face de la France. Je me suis régalé à la cérémonie d’ouverture, je ne veux pas choisir entre le Puy du Fou et la cérémonie d’ouverture, j’aime l’un et l’autre […] J’aimerais que l'on garde cet état d’esprit pendant 5 jours, qu’on ait envie de se voir, de se parler. On peut ne pas être d’accord sans s’arracher les yeux. J’ai envie qu’on se retrouve. On a toutes les raisons d’être fier d’être Biterrois et Français.

Ce serait quoi une Feria réussie, lundi prochain, au moment du bilan ?

D’abord, on était peu plus d'un million en 2023, j’espère qu’on sera dans ces eaux-là. Même si on a vu que durant cette saison touristique, il y avait un peu moins de monde. Le deuxième critère, c’est la sécurité, cela fait des années qu’il n’y a aucun problème. On a multiplié les contrôles d’alcoolémie au volant : et il y a moins de contrevenants à la sortie de la Feria qu’en temps normal. Ensuite, je suis très attaché à ce que ce soit une Feria familiale et que tout le monde y trouve son compte, on a multiplié les animations en journée comme la course de garçons de café, le lancer de tongs… La Feria ne commence pas à 18 h avec la corrida, elle est toute la journée. Enfin évidemment, je serai aux quatre corridas et j’espère qu’elles seront belles. Et là encore, les anti-corrida ont le droit de ne pas aimer la corrida, mais juste, qu’ils foutent la paix aux gens. Et qu’on salue le courage de ceux qui risquent leur peau. C’est une ode au courage, la corrida.

Sur l’aspect sécurité, le dispositif est-il inchangé par rapport aux éditions précédentes ?

On a failli ne pas avoir de CRS. Donc merci au préfet et au sous-préfet, je sais qu’ils se sont battus pour qu’on ait cette compagnie. C’est d’ailleurs pour cela qu’on a déplacé les dates qui ont été choisies en fonction des JO. Malgré ce changement, on ne savait pas si ça marcherait jusqu’au dernier moment. Et il y a dix jours, le préfet a appelé pour dire que c’était réglé. Une compagnie de CRS sera donc présente (60 hommes), les Sentinelles, 100 agents d’Altea (société privée NDLR), 200 policiers municipaux et nationaux à l’intérieur du périmètre et des gendarmes autour pour les contrôles d’alcoolémie. Il y a donc autant d’hommes en uniforme que l’année dernière. La sécurité c’est la lutte contre tout ce qui tourne autour de l’alcool. Dans le périmètre : on ne peut pas rentrer avec de l’alcool, les bouteilles sont cassées à l’entrée. Et on n’a pas de problème. Au moindre début de bagarre, il y a tout de suite des gens qui interviennent. La fermeture est à 3 heures. Et dès 2 heures, l’alcool n’est plus vendu. (Tous les soirs, sauf le dimanche où la fête se termine une heure plus tôt). Et si on n’avait pas eu les forces de sécurité suffisantes, la conséquence, c’était une Feria qui fermait plus tôt. C’est donc une bonne nouvelle en termes de sécurité et pour les gens qui vivent de la Feria.

Quel est votre moment préféré durant la Feria ?

Je ne vais pas dire la messe pour ne pas être une caricature de moi-même. J’adore le dernier jour avec les peñas et bandas dans les arènes ; le village de la 3e mi-temps, je vais y applaudir Ricoune, je l’adore. Et j’aime le paquito géant sur les Allées et celui des enfants, ça me touche. Honnêtement, je me régale, je ne le vis pas comme une obligation, j’ai hâte d’y être. Une partie de mon temps sera aussi d’être avec les employés municipaux chargés de remettre la ville au propre à 3 heures du matin. C’est une partie de mon boulot : je ferai le tour des forces de sécurité, j’irai à l’hôpital, voir les pompiers et tous ceux qui font que ça se passe bien. Un million de personnes à Béziers en cinq jours, ce n’est pas rien, c’est un tour de force.

On est dans un bon état d’esprit et je rêve de continuer à notre manière ce qui s’est passé pendant 15 jours, de garder le même plaisir. Sur la corrida, je le répète, tu aimes ou tu n’aimes pas. Mais on ne va pas se disputer pour ça.

Avec un peu de recul, des regrets par rapport au retrait de l’affiche de la Feria qui représentait un dessin de Jean Moulin ?

J’ai compris que les anti-corrida étaient prêts à faire feu de tout bois pour servir leurs idées. À Béziers, la corrida est hyper populaire mais dans le reste de la France, ce n’est pas toujours le cas. Et donc je n’ai pas eu envie de m’entêter. On l’a retirée pour apaiser les choses. La famille de Jean Moulin ne me l’a pas demandé, c’est moi qui les ai appelés, je pense qu’ils étaient soulagés au regard de la pression qu’ils subissaient.

Quelle direction prendra la Feria de Béziers pour l’avenir ?

La Feria est inimaginable sans les corridas. Même si cela ne représente que 5 % des personnes qui fréquentent la Feria. Cela reste l’ADN. Et je le dis facilement car je ne suis pas fou de corrida, je ne plaide pas pour mes propres goûts. Ensuite, il faut que la Feria réponde à l’ensemble de la population, on essaie d’année en année, de l’ouvrir à tous les âges. J’y suis attaché, c’est une belle tradition et les traditions, c’est pas forcément ringard, c’est ce qui t’inscrit dans une histoire. Notre Feria n’est pas la même que celle de Bayonne. Il y a des spécificités. La Feria, par exemple, restera gratuite, c’est une certitude, à la différence de Bayonne (depuis 2018, 15 € pour les non Bayonnais NDLR). Et même si ça coûte de l’argent à la Ville, plus d’un million d’euros. C’est un choix.

Quant au projet de mettre en place une encierro (un lâcher de toros dans les rues)…

Il faut plus de forces de l'ordre. Avec les JO, c’était impossible cette année. Ce sera à l’ordre du jour pour 2025. Si on y arrive, si on est capable d’assurer la sécurité.

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