Saint-Affrique : quarante participants au stage national de bozendo, art martial “sur la voie du zen”
|Deux pratiquants de bozendo en pleine démonstration. MIDI LIBRE – MARILYN BEAUFOUR
Comme chaque été, le stage national de bozendo se déroule à Saint- Affrique, cette année au gymnase Blanchard du 3 au 12 août.
Quarante personnes participent au stage national d’été de Bozendo, un art martial signifiant La voie du Zen par la pratique du bâton. Dix jours pour améliorer sa pratique et pour certains pour s’élever au grade supérieur. Pierre Mahauden, directeur technique du club de Bozendo de Saint-Affrique et organisateur du stage précise : "Le bozendo est un art martial qui se pratique avec un bō, un bâton de 1,50 mètre en micocoulier, ce qui permet une certaine souplesse."
"Trois stages par an sont planifiés, deux de quatre jours et un de dix jours, celui qui se déroule ici en ce moment, le plus important de tous. Depuis 21 ans, la commune l’accueille et nous prête des infrastructures, comme le gymnase. Les bozendokas sont hébergés à la cité scolaire Saint-Gabriel". Pour le déroulement, le matin échauffement et techniques de respiration, l’après-midi échanges entre les professeurs (ceintures noires et au-delà) et les élèves.
Bandeau blanc
Venus de toute la France, Lille, Paris, Montpellier… les voici sur le tatami, évoluant en cognant leurs bâtons et en virevoltant, un bandeau blanc ceignant leurs têtes et vêtus de la hakama, le pantalon large provenant de la tradition des Samouraïs. Concentration, vigilance et attention sont les maîtres mots de leurs déplacements très codifiés.
Lucien est indien, de Pondichéry. Étudiant en économie à Besançon, il se souvient : "c’est à l’université en septembre 2023 que j’ai découvert la discipline. Depuis je kiffe et j’ai intégré un club en avril. J’arrive ici avec la ceinture jaune. Pour moi c’est un sport cool, non bruyant. Le corps et l’esprit vont de pair et je développe mon énergie intérieure. Après mon boulot partiel, je pratique chez moi et ça me repose".
Le club de bozendo de Saint-Affrique
Fondé en 2002 par Jean-Marie Ramel, le club de Bozendo Saint- Affrique compte une trentaine d’adhérents, de 7 ans à 65 ans. Ses cours se déroulent au dojo des 12 Étoiles, trois pour ados et adultes, mardi de 10 h 30 à 22 h, jeudi de 20 h 15 à 22 h 15 et samedi de 10 h à 12 h, et un pour enfants le samedi de 9h à 10h. Outre les séances, le club organise des ateliers d’ikebana (art du bouquet), de haïku (poème de forme courte), de création de bannières… et des sorties culturelles. Contact : 05 65 49 42 72, 06 22 01 62 71, bozendo@wanadoo.fr et le site bozendo.com (page de Saint-Affrique).
Même passion chez Alizée, 36 ans, ceinture noire 3e dan et directrice technique du club d’Aubagne. "Je suis tombée dans la marmite toute petite car toute ma famille a toujours pratiqué le bozendo et continue aujourd’hui." La jeune femme a commencé à 14 ans et conserve depuis une ardeur intacte. "Le bozendo m’apporte une autre manière de regarder le monde, d’avoir une attention aux autres quand ils sont face à moi, s’enthousiasme-t-elle, de maîtriser mes émotions, ma peur, ma timidité… Notre particularité, notre bâton, créé une conscience plus large de notre environnement car il est le prolongement de nos corps."
Étiquette japonaise
Le marin français Francis Vigoureux a séjourné en Chine et au Japon au début du XXe siècle. Il y a découvert l’art ancestral du bâton et l’a agrégé à divers arts martiaux japonais appelés budō, dont le judo puis l’a adapté au monde occidental. Le bozendo est né. Tout en conservant l’étiquette japonaise, ce qui fait de cet art martial sans compétition un enseignement très ritualisé tant pour les déplacements que pour les saluts ou les échanges. Une autre facette de la discipline touche à la pédagogie, la transmission. Car pour son concepteur, cet art s’acquiert par l’enseignement.
Ainsi, les ceintures noires doivent enseigner leur savoir-faire aux ceintures jaunes, oranges, vertes, bleus et marron en s’appuyant sur un programme d’exercices très précis. Une vision très humaniste qui perdure.
Cérémonie de clôture publique et remise des grades lundi 12 août à 8h au gymnase Blanchard. Entrée libre.