Six vignerons auditionnés pour s’être introduits au domicile du président des vins Pays d’Oc, la colère monte d’un cran

Six vignerons auditionnés pour s’être introduits au domicile du président des vins Pays d’Oc, la colère monte d’un cran

La colère monte chez certains vignerons. Illustration Midi Libre – RICHARD DE HULLESSEN

Plusieurs vignerons s’étaient présentés, début avril, devant le domicile de Jacques Gravegeal pour "réclamer des explications". Mais celui-ci est aussi maire du petit village de Campagne et bénéficie de la loi renforçant la sécurité des élus. Deux des viticulteurs pourraient être déférés au parquet ce mercredi 22 mai.

Six vignerons gardois et héraultais ont été auditionnés ce mardi 21 mai dans plusieurs brigades de gendarmerie héraultaises. Il leur est reproché de s’être introduits, le 6 avril au matin, au domicile du président du syndicat des vins Pays d’Oc IGP.

L’affaire est sensible. Car sous une autre casquette, Jacques Gravegeal est également maire, depuis 1971, de la petite commune héraultaise de Campagne. Or, dans le contexte national de recrudescence des violences contre les élus, la récente loi du 21 mars 2024 renforce leur sécurité, avec des sanctions aggravées en cas d’agression. Le process prévoit par ailleurs une rapide remontée d’informations place Beauvau, sur le bureau du ministre de l’Intérieur.

"Tout a été cordial"

Les vignerons incriminés et leurs soutiens – qui s’affichent non syndiqués –, réfutent l’idée d’avoir voulu s’en prendre à un élu. "M. Gravegeal joue sur ses différents statuts. Mais c’est bien le président de l’IGP que nos collègues sont venus voir. De toute façon, tout a été cordial. Il était absent, comme son épouse l’a indiqué, tout le monde est donc reparti sans insulte, ni menace", assure Freddy Paulet, vigneron à Moussac, dans le Gard.

D’après Martial Bories, président des Vignerons de l’Occitane à Servian, qui était convoqué par les gendarmes dans l’après-midi – alors qu’il ne faisait pas partie du groupe qui s’est présente à Campagne, dit-il –, l’objectif était de réclamer des explications à Jacques Gravegeal "après la décision sans fondement d’écarter le secrétaire général (Gérard Bancillon) du conseil d’administration de l’IGP. Mais ils n’ont rien cassé. Ce sont des jeunes raisonnables qui veulent juste vivre de leur travail", a-t-il plaidé avant de répondre à sa convocation. Son fils, auditionné depuis le matin, était toujours ce mardi soir face aux enquêteurs.

Quelles suites ?

Selon le Gardois Jean-Marie Tremoulet, ils étaient encore deux à être en garde à vue à 19 h, afin d’être déférés ce mercredi matin au parquet de Montpellier. "Nous serons nous aussi devant le tribunal", promet-il, notamment pour décider des suites à donner à ces événements "inédits". Ils s’inscrivent dans une période de crise agricole et de fortes tensions en particulier dans le monde viticole.

Le 18 mars déjà, une trentaine de ces vignerons s’étaient invités au conseil d’administration du syndicat des vins de Pays d’Oc pour exprimer leurs griefs, profitant de la présence au même endroit de représentants viticoles régionaux, "car on refusait jusque-là de nous entendre". La discussion avait été très animée. Selon nos informations, d’autres manifestations de colère auraient eu lieu depuis, ciblant en particulier Jacques Gravegeal. Lui, préfère pour l’instant ne pas s’exprimer.

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