Soupçons de blanchiment dans des commerces de Montpellier : des relaxes et jusqu’à dix ans de prison ferme
|Me Jean-Robert Phung, l’un des avocats de Mourad Dhrif, avant l’audience lundi. MIDI LIBRE – François Barrère
Huit personnes étaient jugées à huis clos depuis lundi matin dans cette affaire où d'importants mouvements de fonds suspects avaient été détectés par le juge d'instruction, au terme d'une longue enquête. Mais la défense du principal prévenu, un commerçant gérant des bureaux de tabac et des épiceries, qui contestait les charges, a convaincu les juges de son innocence sur ce point.
Le tribunal correctionnel de Montpellier a rendu un jugement contrasté vendredi, dans l’enquête sur un soupçon de blanchiment de trafic de drogue dans des commerces, qui était jugée à huis clos depuis lundi.
Mourad Dhrif, gérant de plusieurs épiceries et tabac a été totalement relaxé de ce chef, et a été condamné à 18 mois de prison ferme et 10 000 € d’amende, pour un blanchiment de simple fraude fiscale et travail dissimulé, et une détention d'arme. Il était détenu depuis deux ans, pour ces faits qu’il contestait totalement depuis son incarcération, et le parquet avait requis à son encontre une peine de sept ans ferme.
"Nous avons enfin été entendus" se félicitent les avocats de Mourad Dhrif
"Nous avons enfin été entendus", s’est félicité Me Florian Medico, qui assurait sa défense avec Me Jean-Robert Phung et Me Hugo Ferri. L’une de ses filles, qui avait été soupçonnée d’avoir servi de prête-nom dans l’achat perçu comme frauduleux d’un tabac, a été relaxée. Côté trafiquants, Mohamed Labidi a lui écopé de 6 ans ferme pour trafic, Hassen M’Hamed, récidiviste, de 10 ans et 150 000 € d’amende.
Enfin Nicole Derouineau, une quinquagénaire qui avait avoué avoir transporté pendant des années de l’argent sale pour les trafiquants, et qui avait été arrêtée au viaduc de Millau avec une centaine de kilos de cannabis dans la voiture qu'elle conduisait, a été condamnée à cinq ans avec sursis. Elle comparaissait sous la protection du Raid, à cause de menaces qui auraient été émises à son encontre.