Stimulants sexuels illicites : un Gardois installé en Thaïlande et ses parents condamnés en correctionnelle

Stimulants sexuels illicites : un Gardois installé en Thaïlande et ses parents condamnés en correctionnelle

Stimulants sexuels illicites : un Gardois installé en Thaïlande et ses parents condamnés en correctionnelle

Les gendarmes de l’EDSR ont saisi les stimulants sexuels. DR

Un Gardois, installé en Thaïlande, et ses parents étaient jugés en correctionnelle ce mercredi pour des ventes illicites de stimulants sexuels et des contrefaçons. Les gendarmes de l’escadron départemental de sécurité routière (EDSR) avaient contrôlé un van à la sortie de l’A9 avec à son bord des pilules de Kamagra.

Étonnant "trafic" de pilules pour faciliter les érections. L’affaire démarre par un contrôle des gendarmes qui au péage de Gallargues décident de vérifier le contenu d’un van avec à son bord, trois membres d’une famille dans la nuit du 5 juillet dernier. Les parents accompagnent leur fils qui vient de rentrer de Thaïlande où il travaille comme restaurateur. Le trentenaire s’apprête à venir passer les vacances dans le Gard. Mais les congés prennent une tout autre tournure quand les gendarmes découvrent des contrefaçons de toutes sortes dans le véhicule mais surtout des pilules Kamagra destinées à favoriser les érections. Les gendarmes découvrent aussi des faux vêtements de luxe (Vuitton, Dior, Chanel, Céline) mais aussi 14 montres fausses montres Rolex.

L’affaire donne lieu à une enquête et à des perquisitions à Milhaud, au domicile familial, où les enquêteurs découvrent des pilules Kamagra mais aussi d’autres contrefaçons. Les vérifications des gendarmes permettront au total de saisir près de 14 000 pilules de Kamagra, des pilules qui ont les mêmes vertus que le Viagra, vendu sur prescription médicale.

Ainsi, le Kamagra, qui serait fabriqué en Inde, est vendu sans ordonnance sous le manteau ou en commande sur internet et il n’est pas autorisé en Europe. Juridiquement, les infractions reprochées à ce trentenaire sont des faits d’importation illicite de substance inscrite sur les listes I et II ou classée comme psychotrope commis le 5 juillet 2024 à Gallargues-le- Montueux et cession illicite du 1er janvier 2023 et jusqu’au 5 juillet 2024 à Gallargues le Montueux. Les parents du trentenaire étaient pour leur part jugés pour cession illicite de produits classés comme psychotrope et vente de marchandises contrefaites.

Ce mercredi, l’affaire est venue devant le tribunal correctionnel lors d’une audience de comparution immédiate où le trentenaire et ses parents, âgés d’une soixantaine d’années, sont venus s’expliquer sur ce dossier de trafic de médicaments contrefaits, doublé de ventes de contrefaçons en provenance de Thaïlande.

Pour le procureur de la République, un problème "de santé publique"

Le fils pour importation de médicament illicite et pour vente de marchandises contrefaites, les parents étaient poursuivis pour avoir écoulé ce médicament illicite et des contrefaçons de vêtements. Pour le procureur adjoint de la République, Frédéric Kocher, l’élément le plus grave, « c’est le problème de santé publique » d’un produit dont les principes actifs « sont interdits sur le marché européen. Les stimulants sexuels sont obtenus sur ordonnance, ils savent très bien que le Viagra s’obtient sur ordonnance. Ce type de médicaments peut avoir des effets sur la tension artérielle, les principes actifs ne sont pas à négliger, les gens qui ont des fragilités cardiaques sont en danger », assure le magistrat du parquet pour qui ce dossier pose problème à la fois par les possibles conséquences sanitaires mais aussi parce que l’enquête des gendarmes montre une organisation de ces trafics de produits.

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Mes Hélène Mordacq et Margaux Expert, les avocats de la défense ? HOCINE ROUAGDIA

En effet, les investigations ont montré que fils envoyait notamment des colis à ses parents avec des contrefaçons et que dans certains cas, les clients venaient récupérer les marchandises à Milhaud. Parfois les sommes étaient déjà payées par internet et parfois les parents encaissaient l’argent contre la remise du colis. L’enquête a aussi montré que le couple de Gardois envoyait régulièrement des sommes à leur fils via des transferts d’argent à raison de 800 à 1 000 euros par mois. Schématiquement, ce Gardois installé à Ko Samui en Thaïlande a expliqué qu’il avait connu des déboires financiers en raison du Covid qui avait totalement anéanti ses efforts et ses investissements car le blocus sanitaire avait empêché toute activité touristique. À l’audience, il a réitéré à plusieurs reprises ses regrets et d’avoir embarqué ses parents dans cette affaire. Les parents ont reconnu les infractions tout en indiquant ne pas s’être rendus réellement compte de la gravité de la situation et avoir agi sous forme de solidarité familiale.

Rolex se constitue partie civile et demande des dommages et intérêts

Pour sa part, le représentant de Rolex qui s’est constitué partie civile a indiqué que la marque était confrontée à une marée de contrefaçon contre laquelle, elle devait lutter car ces fausses montres portaient atteinte à l’image du fabricant de montres. Chanel, Dior, Céline ont également décidé de réclamer réparation. Au total, les marques réclament plus de 60 000 euros.

Prison avec sursis réclamée contre les parents et peine mixte contre le fils

De son côté, le procureur a estimé que les infractions étaient constituées tant sur les importations illégales de Kamagra que de produits de contrefaçons (désormais, il est utilisé le terme contrefaisant) mais aussi sur le rôle des parents dans la cession des deux marchandises prohibées. Il a requis 18 mois avec sursis et 4 000 euros contre les parents.

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Me Margaux Expert défendait les parents de ce trentenaire installé en Thaïlande. HOCINE ROUAGDIA

Prison avec sursis et amendes

Contre le fils (déjà condamné en 2009 et 2010), il a demandé 24 mois dont 10 mois assortis d’un sursis probatoire ainsi qu’une amende de 10 000 euros ainsi qu’une obligation de payer les amendes. Me Margaux Expert a rappelé que les parents n’avaient jamais été condamnés et n’ont pas tiré profit de cette affaire. Me Hélène Mordacq pour le trentenaire a noté qu’il n’avait pas conscience de mettre sur le marché un produit dangereux. Elle a aussi évoqué le contexte économique de son client et ses ennuis en Thaïlande. Après délibéré, Nicolas J. écope de 18 mois avec sursis simple et 4 000 euros d’amende. Ses parents écopent de 4 mois avec sursis et 1 000 euros d’amende. La partie indemnisation des marques sera traitée lors d’une audience sur intérêts civils en novembre.

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