Un père de famille accusé de viol, devant la cour d’assises du Gard, les premiers signalements en 1996
|La jeune femme a porté plainte, une fois adulte, à la gendarmerie du Vigan. Midi Libre – ARCHIVE MiKAEL ANISSET
Deux familles s'affrontent devant la cour d'assises du Gard, depuis cette semaine. La belle fille de Jean-Louis était une jeune adulte lorsqu'elle a porté plainte pour viols contre son beau-père. Mais les premiers signalements datent de1996
Depuis ce lundi, Jean-Louis C., un sexagénaire comparait devant la cour d'assises du Gard. Accusé d'avoir violé sa belle-fille qui n'était alors qu'une enfant dans les années 1990, le sexagénaire, défendu par Me Aurélien Vergani, nie les faits qui lui sont reprochés. Ses trois autres enfants, sa femme et d'autres témoins le soutiennent et assurent que cet homme n'est pas le violeur présenté par l'accusation. En face, sa belle-fille, défendue par Me Laure Mattler est soutenue par son compagnon, des amis, son parrain qui l'a accueillie, un temps, chez lui à Montpellier lorsqu'elle a quitté sa famille.
Le temps a été long pour que ce dossier sensible – comme souvent dans ces affaires de viols – arrive devant la cour d'assises du Gard. Beaucoup trop long. Elle était âgée d'une dizaine d'années lorsque son beau-père l'aurait violée. C'était le 26 mars 1996, le lendemain de la naissance de son petit frère, troisième enfant né de cette union avec la mère de la plaignante et le beau-père. La maman venait d'accoucher. " Si tu parles, je vous tuerai tous", aurait déclaré le beau-père. Et les viols se seraient poursuivis pendant plus d'un an.
Plainte à la gendarmerie du Vigan
"Je ne comprends pas les dénonciations de ma fille, a témoigné, hier la maman. Jean-Louis (NDLR : l'accusé) ne mérite pas ça. Je m'en serai aperçu. J'étais en congé parental et toujours avec mes enfants. S'il avait commis quelque chose, il me l'aurait dit."
Et pourtant, dès 1991, un maître d'école signale des traces de coups sur le visage de la fillette. 1991-1992, c'est la PMI (protection maternelle et infantile) ou un assistant social qui s'inquiètent. Puis viennent les dénonciations de voisins. Allo enfance maltraitée est contactée. Une première enquête menée par la gendarmerie est close. Pas de poursuites. L'enquête menée plus tard par les enquêteurs du commissariat de Nîmes s'avère toute aussi infructueuse. La famille habite alors, rue Galilée à Nîmes. Sont tout de même évoqués des faits de viols, dans l'appartement, la voiture.
L'enfant, son père, sa mère, l'entourage seront entendus. " Vous ne lui demandez même pas ( à sa fille : NDLR), ce qui s'est passé", constate, Me Laure Mattler, l'avocate de la jeune femme, en s'adressant à la maman. Vous le croyez lui, quand il vous dit qu'il a été violé par son père lorsqu'il était enfant, et pas elle !" "Pourquoi ne l'avez vous pas emmenée chez un gynécologue ?", l'interroge le président de la cour, Christian Pasta. La jeune femme portera plainte, une fois adulte, en 2012 à la gendarmerie du Vigan. Les débats se poursuivent aujourd'hui.
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