Une conseillère municipale de La Roque-Sainte-Marguerite agressée par… un ancien élu

Une conseillère municipale de La Roque-Sainte-Marguerite agressée par... un ancien élu

La scène s’est produite à La Roque-Sainte-Marguerite. Midi libre – Illustration

La conseillère municipale de la Roque-Sainte-Marguerite était en randonnée lorsque les faits se sont passés. 

Les élus locaux sont de plus en plus la cible d’agressions et d’incivilités. Toutes les études le prouvent et l’Assemblée nationale a même pris une salve de mesures en début d’année pour endiguer le phénomène. Celui-ci touche tous les coins de France. Même les plus reculés. Récemment, le tribunal de Rodez s’est penché sur une affaire de… La Roque-Sainte-Marguerite, petite commune d’environ 150 âmes dans le Sud-Aveyron et connue pour être une place forte du festival des Templiers. Fin novembre 2023, l’édile du village et trois de ses conseillères partent pour une randonnée. Elles décident de se rendre sur un chemin communal, à proximité d’un gîte.
Plusieurs jours avant, le propriétaire avait été invité à retirer une chaîne, en travers de ce chemin qui bloquerait l’accès au domaine public… "On voulait voir si l’accès avait été libéré ou pas", explique la deuxième adjointe, âgée de 77 ans. C’est elle qui a subi les foudres de son administré. Alors qu’elle s’avançait vers le nœud du problème, ce dernier l’aurait attrapée "violemment" par le bras et lui aurait indiqué "de partir" de chez lui.

"Il m’a ensuite regardée droit dans les yeux en me disant : “ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous violer, vous n’êtes pas à mon goût…” Pour humilier une femme, il n’y a rien de mieux", témoigne-t-elle, expliquant avoir contracté des douleurs aux lombaires, ainsi que développer une certaine anxiété depuis les faits.

« Une bonne comédienne »

"Les violences envers les élus sont inacceptables. Et encore plus lorsqu’elles sont assorties de telles paroles !", s’est agacée la procureure, Mathilde Jayais, avant de requérir quatre mois de prison avec sursis et une peine d’amendes de 2 000€ à l’encontre du prévenu. Né en 1956, ce retraité nie les faits. Sur les violences physiques, il explique : "Cette femme était chez moi, elle voulait forcer le passage. Je l’ai juste pris par le bras car j’en étais obligé et je l’ai conduite à l’extérieur de ma propriété comme on fait avec une dame âgée, en la prenant par le bras." Sur ses paroles plus que malheureuses : "Cela peut se dire dans ce contexte, c’est à prendre au deuxième degré, c’est une expression."

"Pour moi, c'était une randonneuse, pas une élue"

Surtout, avec son conseil Me Christophe Bringer, il réfute la qualification pénale de violences sur une personne dépositaire de l’autorité publique. "Je ne connaissais pas cette personne, elle n’avait pas d’écharpe tricolore et pour moi, c’était une randonneuse, pas une élue. Même la maire de la commune, je ne la connais pas ! Lorsqu’elles sont arrivées, elles ont fait preuve de beaucoup d’arrogance", assure-t-il, alors que son épouse, ayant assisté à la scène, parlera elle devant les enquêteurs "d’une bonne comédienne".

Cela n’a pas convaincu le tribunal. Car le prévenu était… élu de la même commune durant le précédent mandat. "Vous voulez nous faire croire que vous ne connaissiez pas la nouvelle maire et les nouveaux adjoints, dans une si petite commune de 160 habitants ?", s’est interrogée, ironiquement, la présidente Christine Piccinin. Avant de condamner le prévenu à 750€ d’amendes et 600€ au titre du préjudice envers la victime.

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