Vins, fruits, viande : le préfet en opération de contrôle dans un hypermarché près de Montpellier

Vins, fruits, viande : le préfet en opération de contrôle dans un hypermarché près de Montpellier

Le préfet de l’Hérault François-Xavier Lauch (2e à gauche) a accompagné les agents de la DDPP sur le contrôle à l’hypermarché Carrefour de Lattes. Midi Libre – SYLVIE CAMBON

Le gouvernement avait promis des contrôles : François-Xavier Lauch et les services de la répression des fraudes étaient ce mardi 30 janvier après-midi au Carrefour de Lattes. 

Ewa Mendra garde le sourire. La directrice de l'hypermarché Carrefour de Lattes, près de Montpellier, n'avait toutefois pas prévu dans son agenda de ce mardi 30 janvier, la visite surprise du préfet de l'Hérault, François-Xavier Lauch, accompagné du directeur de la DDPP, la direction départementale de la protection des populations, Yann Louguet.

L'opération de contrôle impromptu fait suite aux annonces gouvernementales visant à envoyer un signal aux agriculteurs en colère. Ce mardi, les agents de l'Etat vont ainsi inspecter le rayon vins, les étals de fruits et légumes, avant de passer par la boucherie.

Lutter contre la "francisation" des vins

Les chefs de rayon sont un peu tendus. "Il ne s'agit pas de viser une enseigne plutôt qu'une autre", assure le préfet. "Nous allons procéder à cinq contrôles de ce genre cette semaine dans le département. Il y a une forte attente des viticulteurs notamment sur ce qu'on appelle la francisation qui consiste à faire passer pour français des vins étrangers, en trompant le consommateur". 

Dans le rayon vin, Daniel Hirschy et Nathalie Beau, inspecteurs, relèvent déjà une présentation qui peut être source de confusion. Ce cabernet d'Anjou, au milieu des vins AOP et des vins du Languedoc, est-il réellement à sa place ? Les petits panonceaux en haut de rayon, colorés de rouge et de jaune et ornés d'une croix occitane, sont censés dans l'esprit des vendeurs marquer une séparation entre ce qui est régional et ce qui vient d'ailleurs. Un achalandage trop "confusionnel" pour les fonctionnaires. Lesquels s'interrogent également de savoir si le rosé pamplemousse en petite bouteille est vraiment un vin…

Vins, fruits, viande : le préfet en opération de contrôle dans un hypermarché près de Montpellier

Le rosé pamplemousse a-t-il sa place dans le rayon vins ? Une question quasi… philosophique. Midi Libre – SYLVIE CAMBON

Un blanc "Fin Bouquet" vendu 1,70 €

Mais on s'arrête surtout face aux vins à bas prix. Ce "Fin Bouquet", vendu à… 1,70 €, est un blanc qui se targue sur l'étiquette d'être "spécial crustacés". Sa provenance de l'Union européenne n'est mentionnée qu'en petits caractères à l'arrière.

Pire encore, ce rouge orné d'un château sur l'étiquette, avec la mention France d'un côté, Union européenne de l'autre. "La réglementation impose que les informations essentielles soient sur la même étiquette, assure Nathalie Beau, l'inspectrice. "Là, nous allons saisir la brigade des vins qui ira contrôler le négociant"

Au rayon des primeurs, les agents évoquent la saisonnalité. En cette fin janvier, c'en est fini des clémentines de Corse, les fruits à feuilles qu'on trouvera ne peuvent être qu'étrangers. Ouf, l'étiquetage correspond, les clémentines sont présentées comme espagnoles.

Pas de souci non plus pour les pommes Gala qui sont bien françaises, malgré un cageot portugais. Les agents demandent au chef de rayon tous les bordereaux de commande. Idem à la boucherie où les étiquettes tricolores apparaissent à tous les coins de vitrines.

Le contrôleur passe à l'arrière, vérifie les filets et les cuisses de poulet, et demande qu'on lui envoie les bordereaux des dix derniers jours. "Notre administration travaille en réseau, et nous pouvons demander à un autre service départemental d'aller vérifier chez un producteur ou chez un négociant", explique Daniel Hirschy. 

Vins, fruits, viande : le préfet en opération de contrôle dans un hypermarché près de Montpellier

Le rayon boucherie a également fait l'objet d'un contrôle de la direction départementale de la protection des populations. Midi Libre – SYLVIE CAMBON

La DDPP mène parfois des opérations conjointes avec les Douanes, qui vont pister la traçabilité chez les négociants. "Nous contrôlons également le respect des lois Egalim, ajoute le préfet, qui garantissent une bonne rémunération aux producteurs, il peut y avoir vérification des contrats, des prix pour les périodes de vente normales et pour les périodes de promotion".

Dans l'année, les 60 fonctionnaires de la DDPP de l'Hérault effectuent environ 2 200 contrôles.

Circuits courts

La directrice de Carrefour Lattes (13 800 m 2 de surface et 450 salariés) travaille avec trente producteurs en circuit court. Certains ont démarché l'hyper, d'autres ont été sollicités par celui-ci. Ewa Mendra cite les salades qui viennent de Mauguio ou de Vic-la-Gardiole, des poissons en provenance de Sète, des viandes locales également. Ce chiffre pourrait-il augmenter ? "Bien sûr; on est ouvert à cela", assure la patronne qui estime toutefois que la motivation première d'achat de sa clientèle demeure le prix.

Je m’abonne pour lire la suite

Add a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

(function(d,s){d.getElementById("licnt2061").src= "https://counter.yadro.ru/hit?t44.6;r"+escape(d.referrer)+ ((typeof(s)=="undefined")?"":";s"+s.width+"*"+s.height+"*"+ (s.colorDepth?s.colorDepth:s.pixelDepth))+";u"+escape(d.URL)+ ";h"+escape(d.title.substring(0,150))+";"+Math.random()}) (document,screen)