Zoom sur la poitrine, baiser et main sur la cuisse : l’homme à la petite caméra condamné à 18 mois ferme à Montpellier

Zoom sur la poitrine, baiser et main sur la cuisse : l’homme à la petite caméra condamné à 18 mois ferme à Montpellier

Le quadragénaire abordait de très jeunes femmes sur la promenade du Peyrou ou sur l’Esplanade. – JEAN-MICHEL MART

Depuis plusieurs années, ce quadragénaire abordait de très jeunes femmes, sur la promenade du Peyrou ou sur l’Esplanade, et filmait à leur insu leur poitrine, leurs fesses ou leur entrejambe, avant de publier les images sur Instagram.

Une petite caméra autour du cou, il abordait des jeunes filles, mineures pour la plupart, sur la promenade du Peyrou ou sur l’Esplanade, à Montpellier, et filmait à leur insu leur poitrine, leurs fesses ou leur entrejambe. Il publiait ensuite des captures d’écran de ses vidéos sur son compte Instagram. Poursuivi pour atteinte à l’intimité de la vie privée, cet homme de 46 ans, au casier judiciaire vierge, devait aussi répondre d’agression sexuelle pour avoir imposé un baiser sur la joue et une main sur la cuisse à certaines plaignantes.

Inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles

Lundi 27 mai, le tribunal correctionnel de Montpellier l’a condamné à 24 mois de prison, dont six avec sursis, pour ces agissements commis depuis 2018, et jusqu’au mois d’avril dernier. Devant la teneur de ses explications et les conclusions de l’expertise psychiatrique, le tribunal correctionnel a pris en compte l’altération de son discernement, et prononcé une obligation de soin. Autres peines complémentaires : l’interdiction d’exercer un métier en contact avec des mineurs pendant six ans, ainsi que son inscription au Fijais, le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.

Enfin, le quadragénaire s’est vu infliger une interdiction de séjourner dans l’Hérault pendant cinq ans. Un peu plus tôt, la procureure avait requis une interdiction de séjour en France à titre définitif, à l’encontre de cet homme originaire de Zambie et auparavant établi en Belgique.

Cinq victimes présentes à l’audience

Cinq victimes étaient présentes lors de l’audience. Mais la procédure a permis de recueillir de nombreux autres témoignages de femmes qui n’ont pas déposé plainte. Le 23 avril dernier, la mère d’une mineure, que l’homme avait abordée au Peyrou, avait signalé l’existence d’un compte Instagram sur lequel apparaissaient des photos de sa fille. "Ce qui m’a dérangé, c’est la quantité de photos de jeunes filles qui s’y trouvaient", déclare-t-elle au tribunal présidé par Alix Fredon.

Dans le box, l’homme placé en détention provisoire reconnaît les captations vidéo mais nie toute agression. Il parle de "discussions courtoises" et justifie ses actes par une démarche artistique, voire scientifique. "Je cherche à filmer l’action communicationnelle", avance-t-il. Et ces dessins pornographiques, réalisés par ses soins, qu’il montrait aux jeunes femmes pour engager la conversation ? "Je suis dessinateur, le nu fait partie des techniques à maîtriser", répond-il, reconnaissant une attitude "désinhibée."

À la barre, des victimes choquées

La présidente l’interroge aussi sur ce baiser donné par surprise à l’une des victimes. "Qu’est-ce qui vous a laissé penser qu’elle était d’accord ?". "Mon instinct", rétorque l’intéressé. À la barre, la jeune femme proteste : "Je n’étais pas d’accord pour ça ! Ça reste une agression !" La victime raconte qu’on lui a signalé l’existence du compte Instagram du prévenu : "Voir la photo de sa main sur ma cuisse a été un choc."

Pour Me Corinne Pivard, l’avocate d’une des parties civiles, l’homme est "dangereux." "Il n’est plus dans le même monde que nous. Il ne changera pas. Il vous appartient de protéger toutes les adolescentes", adresse-t-elle au tribunal. L’avocate du prévenu, Me Laëtitia Leroy-Swed, salue d’abord "la sagesse et le courage des victimes présentes à l’audience". "Je ne suis pas là pour décrédibiliser votre parole et rassurez-vous, il n’y a plus de traces. Le compte Instagram a été fermé et les scellés seront détruits", leur indique-t-elle. Avant d’enchaîner sur le trouble psychiatrique de son client, diagnostiqué comme une schizothymie. "Dans sa tête à lui, c’est un artiste. Dans sa démarche, il n’y a pas de sexualité recherchée. C’est une séduction."

Si le tribunal a relaxé le prévenu d’une des poursuites pour atteinte à l’intimité (seul le visage de la victime avait été filmé), il l’a en revanche reconnu coupable de l’ensemble des autres faits.

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