“Merci à vous d’accepter un punk !” : l’artiste sétois Hervé Di Rosa intronisé à l’Académie des Beaux-Arts

"Merci à vous d’accepter un punk !" : l'artiste sétois Hervé Di Rosa intronisé à l’Académie des Beaux-Arts

Hervé Di Rosa à la tribune. – Edouard Brane / Académie des beaux-arts.

L’artiste sétois Hervé Di Rosa a été officiellement installé, mercredi 12 juin, à l’Académie des Beaux-Arts.

C’est une immense récompense pour cette figure de l’art contemporain, maître des Arts populaires et modestes, dont il préside le musée, à Sète. Hervé Di Rosa a été officiellement intronisé à l’Académie des Beaux-Arts, mercredi 12 juin, à Paris. Il a été installé par sa consœur Astrid de La Forest, membre de la section de gravure et dessin. L’entrée sous la coupole de l’artiste sétois s’est faite sous des applaudissements nourris, en présence notamment du metteur en scène, réalisateur et scénariste français Jean-Pierre Ribes, de l’ex-ministre de la Culture Rima Abdul Malak, ou encore du maire de Sète François Commeinhes.

"Merci à vous qui acceptez un punk, enfin, un ex-punk, auprès de votre prestigieuse compagnie"

Astrid de La Forest a salué "l’art foisonnant et éclectique" d’Herve di Rosa. "Vous refusez d’emblée les discours intellectuels autour de l’art – héritage de votre accès direct aux images – pour un rapport physique, presque organique avec la création. Autant de terrains d’exploration qui sont indissociables de votre réflexion sur la pratique artistique, vous érigeant en penseur des "arts modestes", diffuseur-passeur d’autres artistes grâce à votre rôle de mécène-collectionneur."

"Merci à vous d’accepter un punk !" : l'artiste sétois Hervé Di Rosa intronisé à l’Académie des Beaux-Arts

À 64 ans, le Sétois élève son art au firmament.

Hervé Di Rosa avait été élu à l’Académie le 23 novembre 2022 au fauteuil IV de la section de peinture. Dans son discours sous la coupole, il a partagé son émotion et sa fierté, toujours avec l’humour qui le caractérise. "Me voilà devant vous en grand habit, sur mesure, au son des tambours de la République. Il ne manque plus que les trompettes de la renommée, je ne me sens pas vraiment modeste ! Merci à vous qui acceptez un punk, enfin, un ex-punk, auprès de votre prestigieuse compagnie."

L’artiste a remercié ses parents, Yvonne et Marius, son épouse Victoire, et ses enfants, Vincent, Carmen, Théo, Tess et Antonia, qui l’encouragent "depuis toujours". "À mon arrivée à Paris au siècle dernier, a-t-il continué, l’Académie était un mystère pour moi. Je n’aurais même pas pu la situer sur la carte. Comment imaginer un jour qu’elle deviendrait ma maison ? Depuis mon élection, je découvre sa force, son ouverture, son sérieux et son expertise. J’ai encore du mal à m’imaginer m’installer dans ce fauteuil."

Hommage à son prédécesseur Jean Cortot

Il a ensuite rendu un vibrant hommage à "la pensée créatrice" de son prédécesseur, l’artiste peintre et illustrateur français Jean Cortot. "Le plus important aujourd’hui est de faire revivre mon prédécesseur Jean Cortot (disparu il y a six ans), lui aussi voyageur dès son plus jeune âge. Immortel dans notre vie et dans nos cœurs […]. Jean Cortot est un passeur, mais surtout un grand lecteur. Les lettres qui se transforment en mots puis en textes sont sa matière picturale. Il pourrait encore longtemps nous enchanter avec ses peintures-poèmes. J’aurais tant aimé rencontrer cet homme, partager notre passion des livres, partager les marges dans lesquelles il écrivait, et notre amour de la poésie. Il m’aurait d’ailleurs beaucoup appris. Pour Jean Cortot, il n’y a pas de confrontation entre la peinture abstraite et la peinture figurative, il ne se reconnaît pas dans ces controverses esthético-politiques. Pour lui, la peinture est le sismographe des sentiments et le lieu de toutes les expériences."

"Merci à vous d’accepter un punk !" : l'artiste sétois Hervé Di Rosa intronisé à l’Académie des Beaux-Arts

L’épée remise à l’artiste en symbole.

À l’issue de la séance, Pascal Ory, membre de l’Académie française et directeur scientifique de France Mémoire, a remis à Hervé Di Rosa son épée d’académicien. "Selon la légende, cette épée a été dessinée en 1794 par le peintre Jacques-Louis David pour l’uniforme des élèves de l’École de Mars, première école militaire destinée à former les cadres", explique l’Académie. Son glaive, conçu par Hervé Di Rosa, prend part à la mythologie de l’artiste : personnage aux yeux multiples, théâtre d’ombres grotesques, René et Renée, la spirale du Simplon Simplon, en hommage à Alfred Jarry, et le dieu tentaculaire Ah Ah Ah.
 

Hervé Di Rosa et les Arts Modestes sont toujours visibles au Centre Pompidou dans le cadre de l’exposition "Le passe-mondes", à découvrir jusqu’au 26 août 2024.⁠ Rétrospective consacrée au travail d’Hervé Di Rosa, l’exposition accueille des œuvres du fonds de collection du MIAM, prêtées pour l’occasion, et la dernière carte des territoires de l’art dessiné par l’artiste. ⁠

Une exposition Di Rosa est également disponible chez AD Galerie, 335 rue Etienne-Lenoir à Mauguio, jusqu’au 31 juillet. Je m’abonne pour lire la suite

Add a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

(function(d,s){d.getElementById("licnt2061").src= "https://counter.yadro.ru/hit?t44.6;r"+escape(d.referrer)+ ((typeof(s)=="undefined")?"":";s"+s.width+"*"+s.height+"*"+ (s.colorDepth?s.colorDepth:s.pixelDepth))+";u"+escape(d.URL)+ ";h"+escape(d.title.substring(0,150))+";"+Math.random()}) (document,screen)