Législatives 2024 : avec quatre députés de l’union de la gauche, Montpellier reste fidèle à ses convictions

Michaël Delafosse partage sa joie avec Fatma Nakib, adjointe à la Ville de Montpellier, peu après les résultats. Midi Libre – JEAN-MICHEL MART

La forte mobilisation des électeurs montpelliérains a permis à trois députés de l'union de la gauche, plus Nathalie Oziol dimanche dernier,  à faire barrage aux candidats du Rassemblement national. 

Après l'inquiétude, le soulagement. Il est un peu plus de 21 heures, à l'Hôtel de ville, lorsque Michaël Delafosse entouré d'élus socialistes, prend la parole. "Il ne faut jamais croire les sondages" attaque-t-il d'emblée se remémorant sa propre expérience, en 2020, pour les municipales. Les duels entre le Nouveau front populaire et le Rassemblement national sont quasiment tous favorables à l'union de la gauche un peu plus d'une heure après la fermeture des bureaux de vote à Montpellier ce dimanche soir.

Des duels favorables à l'union de la gauche

La victoire est acquise à sa première adjointe Fanny Dombre-Coste sur la 3e. Son score final est sans appel : 58,29 % face à Lauriane Troise (41,71 %). L'écologiste Jean-Louis Roumégas sur la 1re, arrivé en deuxième position dimanche dernier avec 40 voix de retard face au RN Josyan Oliva, est en train de rattraper son retard. Il rassemble au final 55,19 % des suffrages face au candidat LR-RN (44,81 %). Des résultats qui font dire au premier magistrat que les Français "sont viscéralement attachés à la République et à la valeur de fraternité". Extrêmement serré, le duel opposant le sortant Sylvain Carrière à Cédric Delapierre se termine à son avantage : 50,33 % contre 49,67 % sur la 8e circonscription. Ni le sortant Sébastien Rome sur la 4e ni la candidate de l'union de la gauche Nadia Belaouni sur la 9e ne parviennent à transformer l'essai. Pas de bureau montpelliérain pour sauver Rome. Le poids du vote extrême-droite en Petite Camargue n'est pas compensé par les électeurs du sud de Montpellier pour pousser Belaouni.

La 2e circonscription acquise dès le premier tour

Avec l'élection de Nathalie Oziol dès le premier tour sur la 2e circonscription, Montpellier demeure un bastion de la gauche qui boute le RN hors des frontières de la ville. Un résultat conforme aux précédents scrutins, des Européennes aux législatives et à la présidentielle. Fidèles à leur convictions, les Montpelliérains se sont fortement mobilisés avec un taux de participation autour des 60 %. Si l'heure était au soulagement, pas de triomphalisme pour autant. "Il nous faut travailler pour répondre aux colères des Français au premier rang desquelles le pouvoir d'achat", a convenu Michaël Delafosse. L'élu a souligné "la gravité" du moment. Sentiment partagé par Fanny Dombre-Coste sur le point de faire son retour sur les bancs de l'Assemblée nationale après un premier mandat de 2012 à 2017. "Ce soir on est soulagé, on est heureux. Mais je ressens beaucoup de gravité face à cette responsabilité. Le pouvoir d'achat sera une priorité absolue."

Forte mobilisation des électeurs

Tous les élus de l'union de la gauche se félicitent de la mobilisation des Montpelliérains pour "faire barrage au Rassemblement national". L'écologiste Coralie Mantion, ex membre de la majorité municipale, voit aussi "l'effet d'une hypermétropolisation au détriment de territoires délaissés où le RN a prospéré. Avec quatre députés du Front populaire, Montpellier est une poche qui résiste à la vague brune". 

Tandis que le chef de file des Insoumis est le premier à s'exprimer dès 20 heures, les élus locaux se persuadent que l'union de la gauche résistera aux querelles d'égo à travers "les valeurs qu'elle porte en commun" et remettent la question à plus tard. Pour Michaël Delafosse, c'est tout vu. Alors que son nom a été cité à plusieurs fois dans l'entre deux tours pour occuper ce poste, lui préfère rester "viscéralement fidèle à ses engagements. Je suis maire de Montpellier, on peut m'appeler à d'autres fonctions, je les déclinerai." 

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