“Le gouvernement n’a pas respecté ses engagements” : Carole Delga dénonce “l’attaque brutale de l’État” sur les budgets des Régions

"Le gouvernement n’a pas respecté ses engagements" : Carole Delga dénonce "l’attaque brutale de l’État" sur les budgets des Régions

Carole Delga, c e jeudi, lors de l’assemblée plénière. Midi Libre – Michael Esdourrubailh

Lors de l’assemblée plénière, la présidente de la Région Occitanie a évoqué 210 millions d’euros de recettes en moins sur deux ans, ainsi que les conséquences de "ces désengagements de l’État".

" Le gouvernement n’a pas respecté ses engagements et les Régions le subissent de plein fouet. Avec 210 millions d’euros de recettes en moins sur deux ans, , dont 136 en moins en cette année 2024, notre capacité à agir va être impactée".

Le ton de Carole Delga est grave, devant les 158 élus réunis en ce jeudi 11 juillet en assemblée plénière, au Parc des expositions de Montpellier, lorsqu’elle aborde le sujet de la décision modificative relative au budget 2024.

Face à l’inflation, "pas de compensation"

Elle le conserve quand elle reprend son propos un peu plus tard, devant la presse : "L’État s’attaque brutalement aux budgets des collectivités pour combler un déficit qu’il a lui-même creusé, alors que bons gestionnaires, elles sont les premiers investisseurs publics pour le quotidien des Français. Je déplore cette baisse conséquente et constante des moyens depuis sept ans et la présidence d’Emmanuel Macron" poursuivait-elle.

Avant de déplorer que "face au choc inflationniste, aucune preuve de solidarité de l’État envers les Régions. Nous sommes la seule collectivité à n’avoir reçu aucune compensation financière contrairement aux autres échelons territoriaux. Le compte n’y est pas…"

"Au futur gouvernement de prendre ses responsabilités"

Une situation alarmante, qui, précisait dans la foulée la présidente de la Région Occitanie, aura des conséquences immédiates : "En 2025, la Région arrêtera de pallier les carences de l’État. Nous ne compenserons plus les désengagements, notamment en matière d’investissements ferroviaires ou de rénovation énergétique. Nous n’en avons plus la possibilité, nous devons faire des économies, nous ne pouvons pas mettre la collectivité régionale dans une zone de tension budgétaire. Et il reviendra au futur gouvernement de prendre ses responsabilités".

Un discours qui vaut "pour l‘ensemble des Régions de France, car partout la situation budgétaire est devenue complexe", assurait Carole Delga.

Les pistes d’économies envisagées

Parmi les pistes d’économies envisagées, outre celles déjà mentionnées, la présidente des Régions de France a évoqué une demande qui sera adressée "aux partenaires de la Région en bonne santé financière, d’accepter une baisse ponctuelle du montant des aides". Et d’évoquer une "légère diminution de subventions", pour ne pas "appliquer de coupes brutales". Les "partenaires" qui seront sollicités pour cet effort n’ont pas été révélés ce jeudi.

Les élections pas oubliées

Les élections, européennes, législatives, n’ont pas été oubliées lors de cette assemblée plénière. Lors de laquelle Carole Delga a adressé ses "félicItations républicaines" aux quatre conseillers régionaux élus députés européens, et aux cinq autres réélus au Palais Bourbon.

Dans son discours devant les élus, puis devant la presse, elle a redit que si "un avantage a été donné dimanche aux forces de gauche, il faut rester humble. Il nous manque près de cent députés, donc il faut partir du projet du NFP, mais, après, il nous faut une majorité. Il faut donc rassembler, aller vers la Macronie".

Auparavant, Julien Sanchez, récemment élu député européen (ce qui va le conduire à quitter son mandat de maire de Beaucaire), avait indiqué qu’il participait à sa dernière session, laissant le leadership du groupe Rassemblement national à la Région au député gardois Yoann Gillet. Et de saluer "l’élection de 20 députés d’Occitanie, sur 49, à l’Assemblée nationale".

Il a par contre été acté, dans le cadre de cette décision modificative au budget 2024, d’augmenter le tarif des cartes grises (ultime recette fiscale des Régions), pour le porter à 54,5 € par cheval fiscal, à compter du 1er octobre 2024, "afin d’intégrer l’évolution récente de l’inflation". Soit une hausse de "+ 7,5 % appliquée au tarif actuel de 47 €".

Les collectivités locales, "bouc émissaire" de l’État

Du côté des oppositions, Julien Sanchez (Rassemblement national), a à nouveau stigmatisé "une dette abyssale qui a augmenté de + 225 % en neuf ans. Carole Delga continue néanmoins à dépenser hors compétences. Et elle commence à faire du matraquage fiscal, avec l’augmentation du tarif de la carte grise. Heureusement qu’elle ne peut pas lever d’autres impôts ou taxes !"

Pour les élus languedociens de la droite et du centre, Christophe Rivenq, tançait l’État : "Il a trouvé son bouc émissaire, les collectivités locales, il pense que ce sera indolore, elles ne manifestent pas, ne font pas grève… Et la Région subit ainsi des baisses de dotations. C’est scandaleux ! Il faut redonner aux exécutifs locaux la liberté de lever l’impôt, pour que les territoires puissent être innovants, et ingénieux."

Ce jeudi, les conseillers régionaux ont aussi délibéré sur l’acte 1 du contrat de filière viti-vinicole, sur le plan d’action régional d’adaptation du littoral au changement climatique, sur le contrat de filière pêche, sur la stratégie en matière d’intelligence artificielle ou sur le lancement d’un comité régional du dialogue citoyen… Je m’abonne pour lire la suite

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