La tête dans l’eau : à Nîmes, un stage de natation gratuit pour des enfants des quartiers populaires

Objectif : ne plus avoir peur de l’eau pour les pitchouns, âgés entre 4 et 11 ans. DR

À l’École nationale de police, à Courbessac, une piscine est mise à disposition d’enfants des centres de loisirs des quartiers populaires nîmois. De 4 à 11 ans, ils apprennent à nager gratuitement, jusqu’au 2 août.

"Allez on y va !" Les enfants s’élancent en crawl dans la piscine installée pour la première fois à l’École nationale de police. Sous le regard et les conseils du maître nageur, Christophe Pellé. Les petits poissons sont au centre de loisirs André-Malraux, au Chemin-Bas.

160 enfants sur 15 jours

Les élèves en primaire de ce quartier prioritaire passent gratuitement la compétence du savoir-nager, pour les minots entre 6 et 11 ans. Il faut "aller au rythme de l’enfant", explique au bord du bassin Dominique Latour, moniteur de plongée de profession.

Le but principal ? Que les 160 enfants prévus jusqu’au 2 août n’aient "plus peur de l’eau". Pour cela, la piscine hors-sol d’1,5 m de profondeur est mise "en situation incitative". Cerceaux, échelle pour sauter, cordes au-dessus de l’eau… "Le jeu est essentiel."

"C’est quand qu’on va à la piscine ?"

Les plus petits, entre 4 et 6 ans, suivent un stage d’aisance aquatique, certificat qui consiste notamment à mettre "la tête dans l’eau". Les pitchouns du centre de loisirs de l’école maternelle Jean-Carrière, quartier Haute-Magaille, attendent de se baigner. "C’est quand qu’on va à la piscine ?", demande une maternelle à un animateur.

Des maîtres-nageurs du club subaquatique des pompiers du Gard familiarisent les enfants à l’eau par le jeu. DR

"Ils sont tous très impatients", constate Daniel Biré. Son groupe de dix enfants a commencé à nager hier, lundi 22 juillet, date du début de l’opération. "Ils ont adoré." Leur stage se déroule sur quatre jours, avec deux séances par jour, le matin et l’après-midi.

Apprentissage d’écogestes

Pour patienter, les maternelles essayent à tour de rôle des casques de pompier, au stand du SDIS 30. Les sapeurs-pompiers du Gard sont partenaires de l’évènement, organisé par le club subaquatique des pompiers du Gard.

Des bénévoles, une trentaine au total, sont allés à Toulouse chercher la piscine de 10 m par 5 m. Elle est remplie avec de l’eau du Bas-Rhône, traitée. Une initiative écologique. L’association souhaite aussi "sensibiliser à l’environnement".

Fabrice Quintieri, salarié de l’association de plongée, anime des ateliers sur l’écocitoyenneté. Il dispose de trois grandes bâches, sur le temps de dégradation dans l’eau des déchets, en particulier des mégots, et leurs conséquences. Un petit cours afin que les enfants des centres aérés de quartiers populaires nîmois "puissent adopter des gestes du quotidien".

Rencontres avec des policiers, pompiers et militaires

Au-delà de la lutte contre les noyades, à l’École nationale de police permet des rencontres entre enfants et personnels en uniforme, policiers, pompiers ou militaires. Des treillis arrivent, pour monter une tente. L’armée, comme la police, tiendra un stand ce jeudi 25 juillet. L’après-midi, les enfants recevront leurs diplômes, en présence du préfet du Gard.

Au deuxième jour du stage, les péquélets sont bien partis pour valider le savoir nager ou l’aisance aquatique. "Depuis hier ça bien progressé", assure Christophe, le maître-nageur. Les enfants de 4 et 5 ans du centre de loisirs de Courbessac, qui dispose d’une piscine, n’ont plus peur de l’eau. La plupart avaient déjà nagé.

Les maternelles sont contents. "On a appris à mettre la tête dans l’eau." Qu’est-ce qu’il leur a le plus plu ? "Sauter !" Le groupe précédent sort du bassin. "Enlevez vos chaussures et chaussettes !", lance l’animatrice. À l’eau !