A Saint-Jean-de-la-Blaquière, après 25 éditions, le Festival Remise à neuf baisse le rideau

A Saint-Jean-de-la-Blaquière, après 25 éditions, le Festival Remise à neuf baisse le rideau

Emilie Lebougault, secrétaire, Sarah Vedrenne, trésorière et Aurélie Felgines, présidente de l’association Scènes autres idées. Midi Libre – JEROME MOUILLOT

A Saint-Jean-de-la-Blaquière, après 25 éditions, le Festival Remise à neuf baisse le rideau

Lundi, l’heure était au démontage de la dernière édition du festival. Midi Libre – JEROME MOUILLOT

A Saint-Jean-de-la-Blaquière, après 25 éditions, le Festival Remise à neuf baisse le rideau

Les bénévoles s’affairent pour tout ranger avant 17 h. Midi Libre – JEROME MOUILLOT

A Saint-Jean-de-la-Blaquière, après 25 éditions, le Festival Remise à neuf baisse le rideau

Aurélia Felgines garde le sourire… et la niaque. Midi Libre – JEROME MOUILLOT

Le rideau est tombé sur la 25e et dernière édition du festival Remise à neuf. À Saint-Jean-de-la-Blaquière, le bureau de l’association jette l’éponge.

"On a tout un village à ranger avant 17 h", lance Aurélia Felgines, présidente du festival Remise à neuf. Sous des températures harassantes, cet ultime effort collectif signe les dernières heures du rendez-vous culturel. La fin d’un quart de siècle d’une formidable aventure artistique, théâtrale, musicale… Humaine aussi. "Le dernier soir, des bénévoles étaient vraiment très émus, certains ont pleuré. Ils n’arrivent pas à se dire que c’était la dernière. Nous, on est bien obligé de garder le sourire", racontent Sarah, Emilie et Aurélia*. Un trio de femmes qui a clairement décidé de tourner la page, même si, évidemment, le cœur est lourd.

Une situation financière qui se complique

La faute à une situation financière qui se complique depuis les trois dernières éditions avec des contraintes de sécurité qui se sont alourdies au fil des ans et des subventions qui se sont réduites*. La faute aussi à la mort annoncée d’HMS, Hérault Matériel Scénique, une structure du Département qui prête du matériel pour les spectacles. Une aide déterminante pour nombre de festivals de l’Hérault. Pour remise à neuf, cette année, le prêt de "matos" équivaut à une subvention de près de 25 000 €. Autant dire que le ballon d’oxygène était vital pour ce rendez-vous culturel au cœur des territoires. "Sans ce matériel-là, il est impossible de faire tourner un festival comme celui-ci", analyse Emilie Lebougault, secrétaire de l’association.

Un festival… de vents contraires

Cette année, pourtant, "les gens avaient répondu présent. On a fait mieux que l’année dernière", évalue Sarah Vedrenne, trésorière de l’événement. "L’année dernière, nous avions eu un déficit de 6 000 €. On devrait avoir un déficit de 8 000 € cette année", calcule Aurélia. Pragmatisme oblige, pour cette 25e année, "nous avions programmé moins de spectacles que l’année dernière où nous avions déjà réduit la programmation." Jusque-là, la trésorerie avait permis d’éponger les pertes. Mais, "cette année, on devrait finir à zéro ou moins, il n’y a plus de réserve. On ne repart pas", tranche le trio bien décidé à ne pas laisser le rendez-vous s’étioler comme peau de chagrin. "L’année dernière, le soutien de la com com du Lodévois et Larzac* avait baissé de 5 000 € (passant de 20 000 à 15 000€). Cela n’a pas baissé davantage cette année, mais ce n’était déjà plus assez",regrette la secrétaire Emilie Lebougault. Auparavant, " tous les contrats avec les compagnies, étaient couverts par les subventions. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. L’idée du festival, c’est quand même que la culture soit financée par des subventions. Ensuite on peut comprendre que le fonctionnement tourne avec le bénévolat, même si on finance la production, les techniciens… avec les buvettes, les petites restaurations", analyse Sarah Vedrenne. En outre, les délais de versement ont changé. "Jusqu’en 2022, les subventions (de la Com com) étaient versées avant le festival. Depuis l’année dernière, elles sont versées en fin d’année." Last but not least, dans le village, l’arrivée annoncée d’un "nouveau lotissement, de la (nouvelle) caserne de pompiers et de la cantine de l’école va considérablement réduire l’espace disponible pour faire jouer les spectacles. On ne veut pas baisser en qualité, on préfère s’arrêter sur des paillettes", formule Emilie. Aujourd’hui, en dépit de sa centaine de bénévoles, cette accumulation de vents contraires semble avoir eu raison de l’énergie consacrée, depuis 25 ans, à faire vivre le festival.

Quid de la billetterie ?

Pourquoi alors ne pas revenir à une billetterie pour combler le déficit ? "Les spectacles ne sont pas gratuits mais en participation libre", répond d’emblée Aurélia. "Pendant 21 éditions, la billetterie nous permettait de rentrer environ 8500 € mais on allait à l’encontre de ce que l’on défend. Car lorsqu’on ouvrait la billetterie du festival ici, tous les spectacles étaient déjà complets, réservés par des gens qui ont l’habitude d’aller voir la culture. Certains spectateurs n’étaient jamais allés voir un spectacle tant qu’on avait pas fait sauter la billetterie." Un nouveau public devenu inconditionnel du festival. En outre, face aux frais induits par la gestion de la billetterie, In Fine, le chapeau tirait bien son épingle du jeu. De toute façon, "même si l’on remettait en place une billetterie, cela ne sauverait pas le festival", conclut Aurélia Felgines, présidente du festival.

Remise à neuf est mort. "Vive Remise à neuf". Il renaîtra peut-être, sous une autre forme. Des graines sont plantées du côté de Saint-Jean-de-la-Blaquière."Une page qui se tourne, mais il y a plein de forces vives. Des jeunes qui ont grandi avec le festival et qui ont vraiment compris ce qu’était la force du groupe. Il y a beaucoup de gens avec qui on pourra imaginer autre chose, parce que l’on en a envie ", évoque le trio.

Une baisse des subventions… Un soutien affiché

Du côté de la Région et du Département, les subventions sont régulières depuis des années, précise Aurélie Felgines. Soit 4 000 € apportés par la Région et 3 000 € de du Département (Hors prêt de matériel). Principal contributeur financier, (15 000 € aujourd’hui), la Com Com du Lodévois et Larzac a, en revanche, revu sa participation à la baisse. "Ce sont des baisses qui sont intervenues depuis deux ou trois ans. En raison d’une nécessaire rigueur budgétaire, nous sommes contraints à faire quelques économies et cela touche autant Résurgence, que Roc Castel ou Remise à neuf, tout en gardant un niveau de soutien élevé", souligne Jean-Luc Requi. Président de la Com com du Lodévois et Larzac, l’élu poursuit : "nous allons réfléchir à ce que l’association souhaite faire pour la suite, sur Remise à neuf, et nous essayerons de les aider au mieux. Si d’autres partenaires veulent faire davantage, nous suivrons le mouvement, mais ce que l’on fait est déjà significatif."

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