Affaire des viols de Mazan : Gisèle Pélicot, la victime refuse que le procès soit à huis clos, comme le demande l’avocat général

Affaire des viols de Mazan : Gisèle Pélicot, la victime refuse que le procès soit à huis clos, comme le demande l’avocat général

Giselle Pélicot, à droite, et sa fille Caroline, parties civiles. MIDI LIBRE – François Barrère

La septuagénaire a fait face ce lundi 2 septembre à Avignon pour la première fois depuis novembre 2020 à Dominique Pélicot, son ancien mari, qui l’a offerte à des dizaines d’hommes qui sont venu la violer la nuit à son domicile conjugal alors qu’elle avait été rendue inconsciente par des anxiolytiques administrés à son insu.

Des dizaines d’accusés et d’avocats alignés sur les bancs de la cour criminelle du Vaucluse, un double box vitré pour les 18 hommes qui comparaissent détenus, et une famille poignante qui se serre sur les bancs de la partie civile. Le procès hors norme de l’affaire des viols de Mazan s’est ouvert ce matin dans une ambiance lourde, à l’image de ce dossier qui défie l’entendement, et qui voit 51 accusés comparaître jusqu’à la mi-décembre à Avignon.

Gisèle Pélicot, 72 ans, qui a découvert en novembre 2020 que depuis une dizaine d’années, son mari Dominique l’endormait en lui administrant à son insu des somnifères, avant de la livrer à des hommes qui venaient la nuit à son domicile, pour abuser sexuellement d’elle, pendant que son époux filmait, a choisi d’apparaître à visage découvert devant la presse, aux côtés de sa famille, et notamment de sa fille Caroline, qui milite pour dénoncer la pratique de la soumission chimique dont a été victime sa mère.

Le long défilé à la barre des accusés

À l’ouverture de l’audience, les deux femmes ont fixé le box où son ancien mari est entré en premier, avant que tous les autres accusés ne s’installent, puis ont assisté le temps de l’appel, pendant près d’une demi-heure, au défilé à la barre des 51 accusés, âgés de 26 à 72 ans.

Dès l’ouverture des débats, l’avocat général a demandé que l’audience se tienne à huis clos. "Le procès fait état de faits d’une extrême violence, de façon répétitive pendant une dizaine d’années. Des photos circuleront, des vidéos seront à notre sens nécessairement visionnées et il apparaît que la publicité serait dangereuse pour les bonnes mœurs et porterait atteinte à la dignité des personnes, victimes comme accusés" a expliqué le magistrat.

Une position à laquelle Gisèle Pélicot s’oppose, par la voix de ses avocats. "Elle souhaite que ce qu’elle a vécu se sache, et estime qu’elle n’a pas à se cacher. Personne ne peut imaginer que ma cliente trouvera une satisfaction à l’exposition de ce qu’elle a subi. Le huis clos c’est s’enfermer ici avec les personnes qui l’ont agressée, elle souhaite que cette salle soit ouverte que cette justice soit rendue de manière publique."

Plusieurs avocats de la défense font part de leur opposition à une audience publique. La cour est partie délibérer et devrait rendre sa décision avant la mi-journée.

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