“La vie d’un enfant vaut plus qu’arriver en retard au boulot” : un élève de maternelle renversé par une voiture devant son école à Montpellier

Devant l’école Kergomard, ce mardi 10 septembre. ML – GR

Un enfant de l’école maternelle Pauline-Kergomard, dans le quartier Boutonnet, a été renversé par une voiture, ce mardi 10 septembre, au matin. Un accident qui a choqué les parents et le personnel de l’école, que les représentants de la Ville sont venus rencontrer en fin de journée.

Les parents avaient revêtu leurs gilets jaunes, ce mardi 10 septembre, à la sortie de l’école maternelle Pauline-Kergomard, située à une centaine de mètres du conservatoire, à Boutonnet.

Le matin même, un enfant avait été renversé en traversant la rue du Colonel Marchand avec son père. Il n’a pas été blessé mais a été choqué, tout comme l’ensemble des adultes qui fréquentent cet établissement.

"Ça fait des mois, voire des années que les délégués de parents d’élèves et le personnel alertent sur la sécurité, explique Quentin, parent d’élève. Il faut malheureusement un accident impliquant un enfant pour qu’on soit pris au sérieux."

"La peinture presque effacée"

"Je me suis fait percuter au même endroit l’an dernier, alors que je traversais cette rue à pied avec mon vélo", ajoute-t-il. Faisant remarquer au passage que la peinture verte signalant la traversée des vélos est presque totalement effacée.

"Les dos-d’âne sont situés à plus de quinze mètres de chaque côté du passage piéton, ce qui fait que les automobilistes ont le temps de réaccélérer. C’est limité à 30 km/h mais aux heures d’entrée et de sortie scolaire, on ne doit pas rouler à cette vitesse car un choc peut avoir des conséquences énormes."

Et de conclure : "Je peux comprendre que ça soit énervant d’arriver en retard au boulot, mais je pense que la vie d’un enfant vaut un petit peu plus."

“La conductrice n’a pas vu l’enfant”

Maman d’élève, Zoubida était sur les lieux lorsque l’accident s’est produit, ce mardi matin. "J’ai traversé la rue et une voiture s’est arrêtée pour me laisser passer, explique-t-elle. Elle a redémarré et n’a pas vu le petit qui traversait derrière moi. Le papa qui suivait son enfant lui a fait des grands gestes en criant. La conductrice ne comprenait pas ce qui se passait. Elle a peut-être été éblouie par le soleil. Après, elle s’est arrêtée et est venue. C’était une jeune femme, elle était choquée."

"Le petit s’est relevé de lui-même et a pris son papa dans les bras. J’étais moi aussi choquée. Ça m’a fait revivre un accident qui était arrivé il y a deux ans et demi. Mon mari et mon fils avaient été percutés par une voiture qui ne les avait pas vus, près de la clinique Reich. Après ça, mon fils a fait des mois de rééducation à l’Institut Saint-Pierre, et mon mari a subi deux opérations."

L’entrée de l’école sera déplacée

"Les automobilistes roulent vite, confirme une maman. Ceux qui vont vers le tramway accélèrent quand ils voient le feu vert au loin, et ceux qui en viennent ont la ligne droite pour accélérer".

Ce mardi soir, entre deux discussions, les parents cherchaient des solutions pour améliorer la sécurité. "On pense à monter une équipe de bénévoles pour se relayer", proposait Quentin.

Deux heures avant d’être élue première adjointe de la Ville, Véronique Brunet est venue à la rencontre du personnel et des parents, en compagnie de Manu Reynaud, adjoint à la Ville apaisée. "Sécuriser les abords des écoles, c’est une priorité", a-t-elle expliqué.

"D’ici la fin du mandat, nous ferons toutes les entrées et sorties du groupe scolaire dans la rue adjacente (rue Monteil, beaucoup moins fréquentée). Nous sommes en négociations avec le Crous pour cela".

"Un agent de protection déployé rapidement"

Ce mardi, en fin d’après-midi, trois policiers municipaux veillaient au respect de la réglementation routière, devant l’établissement.

"Nous déploierons rapidement un Agent de protection des écoles (APE) devant cette école pour assurer la sécurité des entrées et sorties, a réagi le maire, Michaël Delafosse. Il y en avait zéro au début de mon mandat et il y en a aujourd’hui devant vingt-deux groupes scolaires."

"Nous allons aussi accélérer le mouvement en ce qui concerne les Rues aux écoliers (fermées à la circulation aux heures d’entrée et de sortie des écoles)". Un maillon essentiel de la "ville à hauteur d’enfants" que le maire s’est engagé à promouvoir.

Je m’abonne pour lire la suite