La fin des réunions Tupperware ! Le fabricant emblématique de boîtes en plastique est en faillite

Le groupe américain, fabricant des légendaires boîtes alimentaires en plastique, a lancé mardi 17 septembre 2024 une procédure de faillite après des années de difficultés, sur fond de désamour des consommateurs.

Est-ce le clap de fin pour les réunions Tupperware ? "Depuis quelques années, la situation financière de l’entreprise a été sévèrement affectée par un environnement macroéconomique difficile", a fait valoir mercredi Laurie Ann Goldman, la directrice générale, citée dans un communiqué.

Dans ce contexte, se placer sous la loi de protection sur les faillites était "la meilleure issue", a expliqué la responsable de l’entreprise qui fabrique des boîtes en plastique et autres gadgets pour la cuisine.

Problèmes de liquidités

L’annonce était dans les tuyaux depuis plusieurs semaines. Le groupe d’Orlando (sud-est) avait expliqué continuer de faire "face à des problèmes de liquidités importants" et avoir "des doutes quant à sa capacité à poursuivre son activité".

Dans les documents déposés devant le tribunal américain des faillites du Delaware (est), Tupperware évalue ses actifs entre 500 millions et un milliard de dollars, et son passif (capitaux et dettes) entre un et dix milliards de dollars. Il répertorie entre 50 000 et 100 000 créanciers.

Tupperware avait restructuré ses engagements financiers en 2020. Puis, mi-2023, il était parvenu à remanier plus d’un demi-milliard de dollars de sa dette.

"En concluant plusieurs accords sur sa dette, Tupperware avait obtenu un peu de répit et une bouffée d’oxygène. Malheureusement, ce temps est écoulé et l’entreprise n’est toujours pas dans une position pérenne", a relevé Neil Saunders, directeur de GlobalData.

La cotation de l’action Tupperware a été suspendue dès mardi à la Bourse de New York. Le titre avait clôturé lundi à 0,5 dollar, contre 2,55 dollars en décembre 2023.

Le plastique, pas "fantastique"

Le groupe, emblématique de la vente à domicile, a été fragilisé par l’émergence du commerce en ligne, l’essor de la livraison de repas et, dans son sillage, du plastique à usage unique, qui ont remis en cause son modèle.

Il a aussi été victime de la volonté des consommateurs d’accéder à des solutions plus environnementales. "La fête est finie depuis quelques temps pour Tupperware", commente ainsi Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

"Les changements de comportement des acheteurs ont rendu ses contenants démodés, alors que les consommateurs ont commencé à se sevrer de leur dépendance au plastique et à trouver des moyens plus respectueux de l’environnement pour conserver les aliments".

L’entreprise a tenté de s’adapter aux changements des modes de consommation en développant ses ventes sur internet et en passant des accords de distribution avec des chaînes de magasins, mais sans parvenir à enrayer sa glissade.

Selon Neil Saunders, elle a pâti de la baisse du nombre de représentants, de l’intensification de la concurrence et des alternatives moins chères mais également du manque d’innovation qui avait fait son succès. "Il est très difficile de voir comment la marque va pouvoir retrouver ses jours de gloire", a-t-il noté.

Fin de gloire

Lancé en 1946, Tupperware est devenu un phénomène de société, entrant dans des millions de foyers à travers le monde, grâce à l’efficacité de son réseau de représentants.

Originellement lancées en magasins, ses boîtes en plastique avec couvercle hermétique pour conserver la nourriture plus longtemps ne se vendaient pas bien.

L’entreprise avait alors imaginé le principe des "réunions Tupperware", des démonstrations effectuées au domicile d’un ou d’une représentante pour un groupe d’acheteurs potentiels.

Ces dernières années, Tupperware avait multiplié les éditions spéciales et les collections colorées, à la recherche de nouveaux clients.

En 2017, la société fondée par l’inventeur américain Earl Tupper comptait encore plus de trois millions de représentants dans le monde.

Elle a connu une période faste durant la pandémie de Covid-19, avant de voir ses ventes s’éroder : les derniers comptes annuels publiés par le groupe, ceux de 2022, faisaient état d’un chiffre d’affaires de 1,3 milliard de dollars, soit 42 % de moins que cinq ans plus tôt.

"Il y a encore une chance de trouver un acheteur pour l’entreprise, mais le plastique étant loin d’être fantastique, parmi les consommateurs soucieux de l’environnement, revitaliser la marque sera un combat difficile", a estimé Susannah Streeter.

Add a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

(function(d,s){d.getElementById("licnt2061").src= "https://counter.yadro.ru/hit?t44.6;r"+escape(d.referrer)+ ((typeof(s)=="undefined")?"":";s"+s.width+"*"+s.height+"*"+ (s.colorDepth?s.colorDepth:s.pixelDepth))+";u"+escape(d.URL)+ ";h"+escape(d.title.substring(0,150))+";"+Math.random()}) (document,screen)