Alain Argilier, membre fondateur du Festival international du film de Vébron : “Un public de vrais cinéphiles”

Alain Argilier, membre fondateur du Festival international du film de Vébron : "Un public de vrais cinéphiles"

Le maire Alain Argilier (à gauche) avec des bénévoles membres-fondateurs du festival. Midi Libre – Corentin Migoule

"Populaire" mais "exigeant", le Festival international du film est une institution à Vébron. Sa 37e édition bat son plein jusqu’à ce samedi 20 juillet 2024 et fait la fierté du maire, Alain Argilier, lequel est à l’origine de sa création.

Dans quel contexte ce festival a-t-il été créé ? 

Dans les années 80, on faisait la fête du village et je voulais lui ajouter une dimension culturelle. On était une poignée de jeunes passionnés de cinéma donc on a opté pour un festival du film. Au début on m’a dit "un festival de cinéma à Vébron, ça ne marchera jamais !" Mais avec 1 500 francs, on a réussi à présenter une première version grâce à l’aide du réalisateur Raymond Achilli qui avait une école de cinéma à Aix-Marseille et nous a envoyé des jeunes réalisateurs.

L’année d’après, en 1989, l’amitié du père d’un membre fondateur avec la comédienne Bernadette Lafont nous a ouvert des portes. C’est elle qui a permis au festival de se développer. Mais on a toujours voulu garder cet esprit de fête du village. C’est ce qui fait l’âme du festival.

Comment avez-vous assuré la pérennité du festival de sorte qu’il célèbre cette année sa 37e édition ?

Un festival associatif qui tient aussi longtemps, c’est vrai que c’est très rare ! Le réseau s’est créé petit à petit avec Bernadette Lafont. Il y a toujours eu une dynamique avec les bénévoles. En termes de financements, c’est plus facile aujourd’hui. On est reconnu par les différents partenaires que sont la Région, le Département et la communauté de communes qui nous subventionnent à hauteur de 18 000€ pour un budget de 40 000€.

Plus de 300 courts-métrages ont été visionnés par le comité de présélection. Seulement 35 sont présentés au public. Comment s’opère "l’écrémage"?

Il y a neuf membres qui forment le comité de présélection. Ils font trois groupes de 3 et chaque groupe visionne environ 130 films de novembre à avril. Tous les films qui obtiennent une note moyenne supérieure à 12 sur 20 sont visionnés par toute l’équipe. À l’issue, les 35 films sont sélectionnés à partir de critères relativement subjectifs. Chacun a sa sensibilité. Certains sont plus attachés à la forme purement technique, d’autres plutôt au scénario et au message que dégage le court-métrage. On essaie toujours de penser au public, quitte à fermer les yeux sur certaines imperfections.

Quel est le profil des spectateurs du festival ?

On a un public de fidèles. Ce sont des gens qui suivent le festival depuis des années, même s’il y a des nouveaux qui débarquent chaque été. C’est un public familial, un public très pointu composé de vrais cinéphiles. Le public est très juste lorsqu’il doit rendre son verdict pour le prix du public ! Il est souvent en cohérence avec la vision de l’association.

Quelle est l’influence de l’actualité sur les créations présentées par les réalisateurs ?

Elle est majeure dans le sens où une année morose peut générer des films plus noirs, plus durs. Ça a été le cas après la pandémie. De nombreux réalisateurs ont traité cette période, dont celle du confinement, dans leurs courts-métrages. Cette année, à première vue, je trouve que c’est très équilibré, avec des films assez frais. La satisfaction, c’est qu’il y a de plus en plus de réalisatrices. Elles représentent 42 % des films du festival.

Les films récompensés à Vébron trouvent-ils parfois un écho à l’échelle nationale ?

Oui, cela a été le cas pour Julie Bertuccelli ou Nicolas Philibert qui a obtenu le César du meilleur film documentaire par exemple.

Quelle est la plus grande fierté de l’association organisatrice, 36 ans après la première édition en 1988 ?

C’est d’être parvenu à faire venir à Vébron des personnalités importantes du cinéma comme Michel Galabru, Coline Serreau, Alexandra Lamy ou Alexandre Astier. Ce sont des pointures, ils n’acceptent pas de présider n’importe quel festival. Ceux qu’ils aiment, c’est qu’ici, on garde des liens après le festival. Certains sont là depuis 37 ans, ça c’est notre fierté ! Notre autre fierté, c’est que certains bénévoles originaires du village ont découvert le cinéma ici à Vébron et ont fait carrière dans le milieu, en tant que réalisateur ou dans un autre rôle.

Le programme, c'est par ici !

Alain Argilier, membre fondateur du Festival international du film de Vébron : "Un public de vrais cinéphiles"

En qualité de maîtresse de cérémonie, Anne Girouard présente chaque film avant sa projection. Midi Libre – Corentin Migoule

Anne Girouard, maîtresse de cérémonie

"C’est mon festival préféré", clame celle qui a animé la cérémonie d’ouverture ce mardi soir. Connue pour son rôle de la reine Guenièvre dans la série Kaamelott, Anne Girouard se plaît dans cette fonction confiée par les organisateurs. "J’ai eu un coup de foudre pour ce festival il y a deux ans lorsque j’y ai participé en tant que membre du jury. Cet endroit est merveilleux ! C’est un festival qui est à la fois exigeant et populaire", renchérit la comédienne. Et d’ajouter : "C’est un festival très vivant, avec beaucoup d’échanges et de convivialité. Il offre 35 points de vue différents du monde actuel. Il fait penser, réfléchir, se remettre en question. J’adore ça !" Une fois la parenthèse vébronnaise refermée, Anne Girouard poursuivra le tournage du deuxième volet du film Kaamelott qui vient tout juste de débuter.

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