Altrad sur l’identité du MHR : “On n’a pas de 16e homme à Montpellier. En termes de soutien, il n’existe pas”

Altrad sur l’identité du MHR : "On n’a pas de 16e homme à Montpellier. En termes de soutien, il n’existe pas"

Le président Mohed Altrad a regretté la faible passion du public du GGL Stadium MAXPPP – MICHEL CLEMENTZ

En marge de l’officialisation d’un nouveau staff, le président Mohed Altrad a estimé que la faible passion des supporters montpelliérains était un handicap pour être "un grand club".

"Nous sommes en crise mais soyez indulgents avec nous", Ainsi Mohed Altrad a-t-il démarré sa conférence de presse, ce mardi au Mas Neuf, à Vic-la-Gardiole. Très attendu, le président du MHR n’avait "rien à cacher", malgré plusieurs digressions philosophiques, notamment sur l’étymologie du mot crise (Krisis), et une voix quasi inaudible. "Il faut être indulgent à notre égard car on est un club jeune, c’est un poids qu’on porte. Depuis 2011, Montpellier est l’enfant non désiré, encore plus depuis que je suis là", a-t-il souligné en préambule pour expliquer la saison catastrophique du club, qui a sauvé sa tête d’extrême justesse en Top 14, dimanche dernier contre Grenoble (victoire 18-20) lors de l’access match.

A lire aussi : VIDEO : MHR : Bernard Laporte "ne sera pas président délégué", "Doumayrou, Paillaugue et Caudullo, un staff complet de Montpelliérains", Mohed Altrad fait le point

Peut-être qu’on a trop gâté les joueurs et été bienveillant avec eux.

Montpellier est sauvé, Montpellier est à reconstruire, mais Montpellier n’aura pas Bernard Laporte comme futur président délégué, comme pressenti ces dernières semaines. "Bernard Laportel reste directeur du rugby. Il n’est pas là pour entraîner, il est là pour apporter son expérience considérable. Il a sa vision du jeu, le dernier mot lui revient. Il est là sur le moyen et long terme."

Laporte reste directeur du rugby

Arrivé le 19 novembre 2023, "Bernie" s’était vu contesté il y a un mois par la majorité du groupe, après une interview cinglante dans Midi Libre au cours de laquelle il dénonçait ses prédécesseurs et le manque d’implication de certains joueurs. Un épisode balayé par le président : "On mettra ça au clair, mais plus jamais ça. Quand le directeur rugby a des choses à dire, il les dit. Il était énervé. Peut-être qu’on a trop gâté les joueurs et été bienveillant avec eux. Après Toulouse (défaite 22-29, le 18 mai), ils m’ont dit qu’ils n’étaient pas à la hauteur. À côté de ça, ils ont aussi dit qu’ils étaient attachés à l’institution. C’est paradoxal. "

Laporte reste donc le grand patron du sportif et, à ses côtés, il disposera d’un staff au (très) fort accent montpelliérain, puisque les anciens de la maison Joan Caudullo (manager), Benoît Paillauge (attaque) et Geoffrey Doumayrou (défense) débarquent aux côtés de Didier Bès (mêlée), Antoine Battut (touche, maul, jeu des avants) Benson Stanley (jeu au sol) et Jérémy Valls (jeu au pied).

Couleur locale privilégiée

Une couleur locale qui a été fatale à Patrice Collazo, Christian Labit et Vincent Etcheto, qui n’ont pas été reconduits, malgré la "réussite" de leur mission. Sauf que quarante-huit heures après le sauvetage du club, les langues commencent à se délier. Au premier rang des déçus, l’entraîneur des trois-quarts Vincent Etcheto. Dans une interview accordée ce mardi à nos confrères de midi olympique, Etcheto dénonce un "putsch" fomenté par les anciens de la maison, parmi lesquels figurent, selon lui, Fulgence Ouedraogo, Louis Picamoles, Benoît Paillaugue et Joan Caudullo.

C’est un challenge car aucun n’a été coach de haut niveau. J’assume ma responsabilité.

Ces deux derniers reviennent en pleine lumière. Commentaire de Mohed Altrad : "C’est un challenge car aucun n’a été coach de haut niveau. J’assume ma responsabilité. Cette saison, je n’étais pas souvent là. Je vais être plus présent. Est-ce qu’ils sont capables de durer ? Chaque année, quatre à cinq clubs changent d’entraîneurs mais on ne parle que de nous, je ne comprends pas."

Identité et public

Sans doute parce que le MHR véhicule une image trouble, à l’identité mal perçue. Un handicap que Mohed Altrad met sur le compte du public, peu présent cette saison. "On n’est pas un club bancal mais, pour faire des grands clubs, il vous faut un public. Or, on n’a pas de 16e homme à Montpellier. C’est au public de bâtir une identité." Ce sera l’une des missions de Laporte : assurer le spectacle et remplir le stade, tandis qu’aucun objectif n’a été fixé au staff, même si on imagine bien qu’une qualification pour les phases finales serait bienvenue.

"Il faut essayer de construire quelque chose. La vie, c’est bâtir et rebâtir", a confié Mohed Altrad, métaphore de sa propre vie. Mais à l’heure de repartir de zéro, le président n’est sûr de rien, même s’il a tout misé sur les anciens du club, avec qui il espère entamer une nouvelle histoire à même de fidéliser et fédérer les forces vives montpelliéraines. "Quand on a frôlé le précipice, il faut en tirer les leçons. Ça passe par le travail." Le défi est de taille. Pour ne plus jamais revivre une saison aussi cauchemardesque.

Add a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

(function(d,s){d.getElementById("licnt2061").src= "https://counter.yadro.ru/hit?t44.6;r"+escape(d.referrer)+ ((typeof(s)=="undefined")?"":";s"+s.width+"*"+s.height+"*"+ (s.colorDepth?s.colorDepth:s.pixelDepth))+";u"+escape(d.URL)+ ";h"+escape(d.title.substring(0,150))+";"+Math.random()}) (document,screen)