Au refuge de Bellegarde, dans le Gard, plus de 200 chiens et chats à sauver
|Noémie est saisonnière depuis trois étés au refuge de Bellegarde. Midi Libre – Agathe Courret
Le refuge de Bellegarde, géré par la Fondation Assistance aux Animaux, œuvre pour les chiens et chats. La surpopulation animale, due à une augmentation des abandons et à une baisse des adoptions, met à rude épreuve les capacités d’accueil du refuge.
En 1985, grâce à la générosité de ses légataires, la Fondation Assistance aux Animaux a fait l’acquisition de cet établissement afin de recueillir les animaux abandonnés et tous ceux victimes de mauvais traitements. Ce refuge, un des plus grands de la Fondation, répond aux impératifs des placements d’urgence et peut accueillir plus de 120 chiens et 100 chats. Ces animaux sont ensuite proposés à l’adoption après avoir été stérilisés, tatoués et vaccinés.
La fondation, active depuis plus de 30 ans, a évolué pour devenir un refuge essentiel pour la région. Aujourd’hui, elle accueille une centaine de chiens et une centaine de chats, bien que la capacité maximale pour les chiens soit régulièrement atteinte, obligeant parfois à loger deux, voire trois chiens par box.
Certains chiens disposent de lits, de couvertures et même de clim ! Midi Libre – Agathe Courret
En juillet, le refuge hébergeait 90 chiens et 114 chats, avec plus d’entrées que de sorties, une situation qui empire au fil des mois. "Ce mois-ci, il n’y a que des appels pour des abandons", confie Noémie Dubos, saisonnière au refuge depuis trois étés. En dépit des efforts du refuge, seules trois adoptions de chiens ont été concrétisées récemment, contre une quinzaine habituellement pendant les beaux mois. “Durant l’été, les gens sont en vacances, donc les adoptions stagnent, de plus, les chiens les plus grands et ceux qui ont un passé compliqué sont les plus difficiles à faire adopter."
“Nous ne savons même plus où mettre les chiens”
Cette surpopulation devient critique, et les conditions se dégradent : "Nous sommes complets, nous ne savons même plus où mettre les chiens. Ils ont besoin de plus d’espace", explique Noémie. Les boxes des chiens, bien que spacieux et intelligemment disposés pour permettre aux pensionnaires d’assister à la vie du refuge, sont parfois insuffisants face au nombre croissant d’animaux. Certains boxes disposent de niches protégées du vent par des paravents, d’autres d’un espace intérieur chauffé en hiver et avec la clim en été. Les chiens du refuge bénéficient néanmoins quotidiennement de moments de détente avec les bénévoles en promenade ou dans le parc avec le parcours santé. Un processus d’adoption rigoureux est mis en place pour assurer une adoption réussie. "Il n’y a pas d’adoption immédiate. Il faut revenir plusieurs fois pour voir si le courant passe bien entre le chien et l’adoptant", précise Noémie. Chaque chien est stérilisé, pucé, vacciné et vermifugé avant l’adoption, les frais s’élevant à 135 euros pour un mâle et 160 euros pour une femelle.
Sam est venu tout droit de Roumanie Midi Libre – Agathe Courret
Sam et la route de l’espoir
Un homme originaire de Roumanie a entrepris un voyage périlleux à vélo jusqu’en Espagne, accompagné de son fidèle compagnon, un chien nommé Sam. Ce périple, qui traversait plusieurs pays européens, a commencé dans le jardin d’une voisine en Roumanie, où Sam vivait en permanence, faute d’attention appropriée.
Ne pouvant plus subvenir à ses propres besoins, ni à ceux de Sam, il a refusé de laisser Sam dans un refuge espagnol, craignant que les conditions d’accueil ne soient pas aussi bonnes que dans ceux de France. Convaincu que son compagnon méritait un meilleur avenir, il a parcouru des centaines de kilomètres, déterminé à offrir à Sam une chance de trouver un foyer aimant.
Le 3 juillet, après des semaines de route, l’homme est arrivé au refuge de Bellegarde, épuisé mais résolu à offrir une vie meilleure à son chien. Sam, âgé de 4 ans, a ainsi été confié au refuge, une décision déchirante pour son maître qui ne voulait absolument pas se séparer de lui sans s’assurer qu’il serait pris en charge correctement.
Un homme originaire de Roumanie a entrepris un voyage périlleux à vélo jusqu’en Espagne, accompagné de son fidèle compagnon, un chien nommé Sam. Ce périple, qui traversait plusieurs pays européens, a commencé dans le jardin d’une voisine en Roumanie, où Sam vivait en permanence, faute d’attention appropriée.
Ne pouvant plus subvenir à ses propres besoins, ni à ceux de Sam, il a refusé de laisser Sam dans un refuge espagnol, craignant que les conditions d’accueil ne soient pas aussi bonnes que dans ceux de France. Convaincu que son compagnon méritait un meilleur avenir, il a parcouru des centaines de kilomètres, déterminé à offrir à Sam une chance de trouver un foyer aimant.
Le 3 juillet, après des semaines de route, l’homme est arrivé au refuge de Bellegarde, épuisé mais résolu à offrir une vie meilleure à son chien. Sam, âgé de 4 ans, a ainsi été confié au refuge, une décision déchirante pour son maître qui ne voulait absolument pas se séparer de lui sans s’assurer qu’il serait pris en charge correctement.
Un parcours santé est disponible pour les chiens, même si pendant les fortes chaleurs du moment il n’est pas conseillé. Midi Libre – Agathe Courret
Le refuge de Bellegarde dispose également d’une chatterie récemment refaite, offrant aux chats un vaste accès extérieur où ils peuvent profiter du soleil et de l’herbe fraîche. Des chatteries spécifiques sont réservées aux chats FIV et FELV, garantissant des soins adaptés à leurs besoins particuliers. Outre les chiens et les chats, le refuge de Bellegarde accueille aussi d’autres animaux, souvent retirés pour mauvais traitements ou destinés à l’abattoir. Cochons, chevaux, et animaux à plumes y vivent sereinement et à l’abri, grâce aux efforts de l’équipe.
Un personnel dévoué
Les besoins matériels sont constants, notamment en couvertures, friandises, et pâtés. Les bénévoles jouent un rôle crucial en aidant à promener les chiens, à leur apprendre à marcher en laisse, et en leur offrant une dépense mentale et physique indispensable.
Patricia est bénévole depuis 10 ans au refuge. Midi Libre – Agathe Courret
“Je les pleure comme si je les avais toujours eus”
Patricia Velay a 67 ans, habite à Menduel. En ayant du temps libre elle a souhaité s’investir auprès des animaux et a choisi le refuge le plus proche de son domicile :
"Depuis 10 ans, bénévole au refuge de Bellegarde, je consacre une grande partie de mon temps aux chiens en fin de vie. J’ai commencé par une demi-journée par semaine, puis presque tous les jours. Je suis en contrat senior avec des vieux chiens d’ici, en quelque sorte “une famille d’accueil”, c’est le 4ème chien que je prends chez moi, les gens veulent des chiots car c’est mignon mais ça ne reste pas chiots. Je les promène, je leur tiens compagnie, et je suis présente lors de leurs derniers instants. Chaque chien que j’accompagne laisse une empreinte dans mon cœur. Même si l’attachement est fort, je sais que mon rôle est essentiel pour leur offrir une fin de vie apaisée. Je les pleure comme si je les avais toujours eus”.
Le quotidien au refuge est chargé : "Les salariés sont divisés en secteurs. On nourrit, on nettoie, on change les bandages, on nettoie les oreilles, on donne les prescriptions des vétérinaires", explique Noémie. L’après-midi est consacrée à l’entretien des locaux, au bricolage, et au toilettage. "On essaie de rendre l’endroit aussi agréable que possible pour les animaux", ajoute-t-elle. Adopter un animal n’est pas une décision à prendre à la légère. "Il faut réfléchir, ne pas s’attarder sur une race, et être sûr que le chien correspond à son mode de vie", conseille Noémie. Le refuge fait tout son possible pour que chaque adoption soit un succès, en suivant les animaux après leur départ et en menant des enquêtes post-adoption.
Le refuge fait partie d’un réseau plus large de la SPA, avec son siège à Paris et cinq grands refuges répartis en France : le refuge de Carros, de Morainvilliers, de Toulon, de Villevaudé et bien sûr celui de Bellegarde.