Béziers : la détresse des salariés du supermarché Casino du Polygone

Béziers : la détresse des salariés du supermarché Casino du Polygone

L’entrée du supermarché Casino au Polygone de Béziers Midi Libre – Mathilde Jullien

En avril, le groupe Casino annonçait un plan social concernant 3 000 postes selon les syndicats. Ce plan social n’intègre pas les salariés du supermarché Casino du Polygone, qui ont appris la fermeture prochaine du supermarché, et se sentent laissés-pour-compte.

Parce qu’il appartient à une entité juridique distincte de Distribution Casino France, le supermarché du Polygone – qui ne compte que 20 salariés – ne sera pas concerné par le plan social du groupe. Si le magasin est bien une filiale à part entière de Casino, il est officiellement en portage. C’est-à-dire que le groupe a racheté le fonds de commerce à son ex-franchisé, en attentant de trouver un nouveau repreneur, qui se fait attendre. Cette attente et l’absence de visibilité sur leur sort provoquent le désarroi des salariés. "On est complètement dans le flou", explique Dorian Blanquefort, ouvrier qualifié :

"On n’est pas concernés par le plan social, on se sent invisibles."

"Nous n’avons aucune nouvelle à propos de l’avenir du magasin. On ne sait pas s’il est repris, s’il ferme totalement, s’il y a un repreneur en vue. Ce magasin, en portage, ne rentre dans aucune liste. Les employés intégrés Casino, eux, sont concernés par un plan social. Ils seront accompagnés après leur licenciement économique, pour retrouver un emploi. Nous, on n’en fait pas partie, on se sent invisibles."

La direction du magasin ne dispose d’aucune information, pas plus que la direction régionale du bassin Languedoc, qui renvoie au siège social. Cette absence de direction claire fait craindre aux salariés qu’aucun repreneur ne se manifeste et que l’aventure se termine sans même l’ombre d’un licenciement officiel, ce qui les pousserait à recourir aux Prud’hommes.

"Le directeur régional nous dit qu’il espère qu’on fasse partie du plan social, mais tout ça est hypothétique. Même les syndicats du groupe Casino n’ont pas idée de notre sort et selon eux nous ne sommes pas sur les listes".

Un magasin au ralenti, des employés démoralisés

Avec des rayons qui se vident à vue d’œil, sans être réapprovisionnés, une atmosphère morose rythme désormais les journées des employés du supermarché. "Dans le magasin, on parle tous de ça, tous les jours", relate l’ouvrier qualifié : "Il y a de l’agacement, de l’énervement, du stress. Beaucoup sont partis en arrêt de travail pour des problèmes physiques, et sont moralement épuisés par cette attente. On était une vingtaine, désormais on est moins de dix, et on s’en sort comme on peut. Les livraisons ont réduit, on a le minimum en réception, on ne peut plus commander de produits, hormis des packs d’eau. Certains sont là depuis des années, sont attachés au magasin et sa clientèle, ont fait leur vie à Béziers, avec des crédits… On ne veut pas démissionner"

Malgré leur sollicitation auprès des élus du personnel et de la direction régionale, le mystère reste entier sur le sort qui attend les employés du Casino. Selon Simon Menant, directeur du Polygone Béziers : "À date, nous n’avons pas de communication à transmettre, le preneur est toujours en place".

Contacté, le directeur régional responsable du bassin Languedoc n’a pas souhaité répondre à nos questions et nous renvoie à la direction du siège social, injoignable en fin d’après-midi. Je m’abonne pour lire la suite

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