Changement climatique : la nouvelle alerte de Copernicus sur la hausse des températures illustrée en région, de Mende à Formiguères

Changement climatique : la nouvelle alerte de Copernicus sur la hausse des températures illustrée en région, de Mende à Formiguères

La sécheresse dans les Pyrénées-Orientales, l’une des conséquences du réchauffement climatique. MAXPPP – Frederic Vennarecci

Le mois de mars 2024 a encore été chaud, dans le monde comme sur l’ex-Languedoc-Roussillon où l’on a largement dépassé les normes de saison.

Copernicus n’en finit plus de tirer la sonnette d’alarme. Ce mardi, le programme d’observation du changement climatique a révélé que ce mois de mars 2024 a été le dixième mois consécutif à battre un record mondial de chaleur, avec une température moyenne globale de 14,14°C, "soit 0,73°C au-dessus de la moyenne". C’est même, à l’échelle mondiale, le mois de mars le plus chaud jamais enregistré, supérieur de 0,10°C du précédent record datant de 2016.

Ce réchauffement n’est pas qu’une vue de l’esprit des scientifiques ou une impression au doigt mouillé, il se concrétise aussi sur les thermomètres de notre région. L’association Infloclimat, dont l’objectif est de favoriser l’échange de données et de connaissances autour du climat par l’installation de stations météo dans toute la France, illustre ainsi son ampleur. Nous avons compilé les chiffres de neuf stations situées sur l’ex-Languedoc-Roussillon et en Aveyron, dont l’antériorité permet une analyse pertinente et ceux-ci confirment que le pourtour méditerranéen n’échappe pas au phénomène.

Enchaînement

Ces neuf stations enregistrent toutes des mois de mars 2024 où la température moyenne est nettement supérieure aux normales de saison. C’est 1°C de plus au sommet du mont Aigoual, + 1,1 °C à Montpellier, + 1,5 °C à Millau… Et même 2,3°C plus chaud dans les Pyrénées-Orientales, à Formiguères comme à Perpignan.

Changement climatique : la nouvelle alerte de Copernicus sur la hausse des températures illustrée en région, de Mende à Formiguères

Des hausses de températures marquées dans la région. Infographie A. L.

En dehors de ces deux dernières, aucune de ces stations n’a battu les records de températures moyennes pour le mois de mars des années 2012 et 2017. La différence, c’est que ces deux années-là, la météo avait été très fluctuante avec un hiver très froid et un mois d’avril marqué par un net rafraîchissement, entourant ces mois de mars très chaud. Or, cette fois, depuis un an, on enchaîne, partout, douze mois où la température moyenne est supérieure aux normes de saison. Sur les neuf stations, seules celles de Formiguères et de Mende ont connu une légère baisse des températures, respectivement aux mois de mai (-0,2°C) et novembre (-0,2°C). Et pour beaucoup, cette série de mois où la température moyenne est toujours au-dessus des normales a débuté dès février 2022.

Surtout, le réchauffement semble s’accélérer en ce début d’année, avec des hausses nettement plus marquées depuis janvier, particulièrement dans les Pyrénées-Orientales. Formiguères a même battu, en janvier, son record de température extrême en atteignant 20,7 °C… à 1500 mètres d’altitude. Quasiment le même jour, ce même record a été battu à Nîmes-Courbessac (21,7 °C) et Montpellier-Fréjorgues (22,1 °C).

Un excédent thermique "presque permanent"

Des chiffres éloquents ? Visiblement pas pour tout le monde. Vice-président de l’association Infoclimat, l’agroclimatologue héraultais Serge Zaka est régulièrement obligé de les étayer face à ceux qui émettent des doutes sur la matérialisation du réchauffement climatique.A ceux qui estiment que l’hiver a été frais, voire froid, il répond : "Début 2024 est le plus chaud depuis le début des mesures avec un excédent thermique presque permanent depuis le 22 janvier. C’est dire à quel point on a oublié la réalité de l’hiver en France.Cette sensation de “froid” est en réalité due au manque d’ensoleillement et à l’excès de précipitation", a-t-il détaillé sur X.

Selon Serge Zaka, la pluie peut paradoxalement être, çà et là, la conséquence du changement climatique, "chaque degré gagné engendrant 7 % de capacité d’eau supplémentaire dans l’air, soit +2 à 4 % de précipitation, notamment visible durant les épisodes de fortes pluies". Mais ce n’est pas le cas dans notre région où ce dérèglement "pourrait être à l’origine de la modification de position de centres d’actions, comme les anticyclones en Méditerranée en 2022, augmentant la fréquence et la durée des périodes sans pluie". À l’image des Pyrénées-Orientales en déficit de précipitations de l’ordre de 70 à 90 %.

Serge Zaka s’inquiète notamment pour les cycles des végétaux qui « se réveillent plus tôt au printemps et entrent en dormance plus tard en automne », ce qui a de nombreuses conséquences. Lui aussi, comme Copernicus, n’en a pas fini pas de tirer la sonnette d’alarme. Particulièrement en ce début avril où les records de température s’enchaînent encore.

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