Des Barons des Cévennes élevés au pied du Comptoir Saint-Hilaire

Benoît Georges dans un parc avec une partie de son cheptel. Midi Libre – DR

Près d’Alès, une partie des 80 hectares du domaine est consacrée à l’élevage de cochons.

Lancé en 2021 au mas de la Rouquette, à Saint-Hilaire-de-Brethmas, le projet d’élevage de cochons Baron des Cévennes a pris son rythme de croisière.

À tout juste 30 ans, Benoît Georges, ancien cadre d’un grand groupe international, a opté pour la création d’une exploitation agricole en lien avec le Comptoir Saint-Hilaire, le mas devenu complexe touristique de luxe.

Aujourd’hui, sur plus de cinq hectares clôturés, une cinquantaine de cochons labellisés Baron des Cévennes, de race 100 % Duroc, mènent une existence paisible, en plein air.

Un élevage qui se veut totalement autonome

"Il a fallu renforcer les clôtures car les cochons ont tendance a tout défoncer. Sinon, on a une attention particulière sur leur confort de vie. Ils évoluent dans des parcs arborés pour qu’ils puissent se mettre à l’ombre, retourner le sol, gratter… On a prévu de grandes dalles bétonnées pour la nourriture. C’est bien mieux que de déposer les céréales a même le sol."

Par souci d’autonomie, les céréales utilisées sont produites au domaine. "Comme les terres, ici, ne sont pas forcément adaptées à cette production, je me suis installé de l’autre côté du Gardon, explique le jeune agriculteur. J’ai semé des céréales sur dix hectares aux anciennes pépinières Niel de Saint-Christol-lez-Alès, comme ça, je suis totalement indépendant."

L’autonomie est le maître-mot du projet de Benoît Georges : "Je fais tout, tout seul. Le matin, je suis dans les parcs ; après, il y a la préparation du frais, la charcuterie, la vente…"

Inquiétudes autour de l’abattoir

Le maintien de l’abattoir à Alès est, donc, une préoccupation majeure de l’éleveur. "Pour les petits producteurs comme moi qui amènent une ou deux bêtes par mois, la fermeture possible de l’abattoir aurait des répercussions importantes sur nos exploitations", explique-t-il.

La viande fraîche est ensuite vendue sous vide ou en caissettes. "Je réalise aussi la charcuterie, élaborée localement. Les jambons sont en cours de salage et séchage. J’espère pouvoir les présenter au printemps prochain."

L’ouverture d’un point de vente

Outre la viande, Benoît Georges propose à la vente, dans sa boutique La ferme cévenole, située à côté des établissements Perfectys, sur l’ancienne route de Nîmes, à Saint-Hilaire, tous les produits issus du domaine. "On a planté deux hectares de lavande, dont on extrait des huiles essentielles. L’huile d’olive provient de nos 600 arbres, mais je suis en rupture de stock ! J’ai le miel des Ruchers de Cassagnes qui ont installé une trentaine de ruches."

Le trentenaire fourmille d’idées pour développer l’exploitation : "Je voudrais développer l’agrotourisme, proposer des animations, des dégustations avec des visites du domaine. On y réfléchit…"

La ferme cévenole : 1883, route de Nîmes. Contact : 06 23 18 65 14.

Un projet d’agroforesterie avec Agroof

"Pour compléter l’exploitation, je réfléchis à élever des brebis. Ce projet d’agroforesterie est en discussion avec le bureau d’études Agroof", avance Benoît Georges.

Récemment installée à Boisset-et-Gaujac, la Scop Agroof est spécialisée dans la formation, la recherche, le conseil et la mise en place de projets associant les arbres et les cultures sur une même parcelle.

"J’ai dix hectares que je voudrais consacrer à un élevage sous un verger", explique le jeune agriculteur, sous l’œil de son papa, Alain Georges, emballé par le projet. "De toute façon, la machine est lancée, on ne s’arrêtera pas. Il reste de la place sur le domaine. Si j’avais 20 ans de moins, c’est moi qui serai sur le tracteur !"

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