Des chercheurs de Montpellier montrent que les ports jouent un rôle dans la propagation d’un cancer bénin des moules

Des chercheurs de Montpellier montrent que les ports jouent un rôle dans la propagation d'un cancer bénin des moules

Des chercheurs de Montpellier montrent que les ports jouent un rôle dans la propagation d'un cancer bénin des moules

Les chercheurs ont constaté que les ports concentraient le cancer des moules. La raison : le biofouling. DR

Des chercheurs Montpelliérains ont établi que le cancer transmissible de ces bivalves entre eux – sans aucun danger pour l’Homme ni pour la consommation des moules – est lié au trafic maritime et au biofouling.

Les ports maritimes jouent un rôle de foyers épidémiologiques dans la propagation mondiale d’un cancer contagieux affectant les moules. C’est la conclusion de travaux d’une équipe de recherche menés par des scientifiques du CNRS et de l’Université de Montpellier et dont l’étude a été diffusée le mois dernier.

Mais rassurons-nous tout de suite : ces moules restent tout à fait comestibles, cette maladie n’est en aucun cas transmissible à l’Homme et cela n’entraîne pas non plus de taux de mortalité important chez le bivalve.

"Il n’y a pas de problème ou d’impact pour la santé humaine. Effectivement, ça fait un peu peur de lire "cancer transmissible", mais ça ne peut pas sauter sur l’Homme, nous ne parlons que de cellules, il n’y a aucun risque et la prévalence est faible" précise Maurine Hammel, doctorante à l’Université de Montpellier qui a mené l’étude avec Nicolas Bierne du CNRS.

Au départ donc, elle s’est intéressée à cette leucémie connue depuis les années 70 et qui existerait entre une centaine et un millier d’années. C’est seulement en 2016 que les chercheurs ont compris qu’il s’agissait de la même maladie présente un peu partout dans le monde.

Baptisé "MtrBTN2", le cancer est localisé sur la façade atlantique, sur la côte de la Manche et il existe en Méditerranée : "nous ne l’avons pas trouvé dans l’étang de Thau dans l’Hérault où nous avons fait des recherches, mais en revanche en Croatie" développe Maurine Hammel. Il est aussi présent au Chili, au Japon et au nord de l’Europe.

La pollution serait mise hors de cause

"Ce même cancer a un jour émergé d’une moule et ensuite s’est transmis et a réussi à se répandre. Il est donc transmissible : on ne sait pas trop comment, les cellules arrivent à sortir de la moule et, à travers l’eau, aller infecter une moule voisine" poursuit la doctorante.

Et puis il y a eu cette découverte qui a été étonnante sur le coup : "un peu par hasard, nous avons trouvé la majorité des cancers dans les ports. De là, nous sommes demandés pourquoi plus qu’ailleurs".

Deux hypothèses sont alors formulées. D’abord, l’environnement portuaire, plutôt "fermé" avec une forte population, un peu pollué, "la pollution pourrait impacter leur système immunitaire et les cellules cancéreuses trouveraient plus facilement un nouvel hôte. Mais nous n’avons pas de preuve".

D’autant que les observations se sont concentrées sur les pontons, des zones "ouvertes", peu polluées et avec des courants.

"On peut faire le parallèle avec le Covid"

"Nous avons basculé sur la deuxième hypothèse : le trafic maritime des bateaux, car tous ces ports sont reliés entre eux et il y a du transport d’animal sur les coques des navires, ce que l’on appelle le biofouling" avance Maurine Hammel.

"On peut faire le parallèle avec le Covid : si on n’avait pas le trafic aérien, le virus ne serait pas répandu à l’échelle mondiale aussi rapidement".

Conclusion : "il faut se dire que le trafic maritime a un impact sur des choses que l’on transporte d’un endroit à un autre, il serait temps de continuer à faire des efforts pour le limiter" dit la chercheuse, qui espère, désormais déterminer comment le cancer se transmet et comment cette propagation mondiale est arrivée.

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