Éléphants, zèbres, hippopotames… 723 animaux sauvages vont être abattus en Namibie pour distribuer de la viande aux victimes de la sécheresse
|83 éléphants provenant de zones de conflit identifiées seront abattus (illustration). MAXPPP – Florian Launette & Mégane Chêne
Pour remédier à la sécheresse, la Namibie a décidé d’abattre 723 animaux afin de distribuer de la viande à la population.
Le ministère de l’Environnement de la Namibie a annoncé son intention d’abattre 723 animaux, dont 83 éléphants, 30 hippopotames, 60 buffles, 50 impalas, 100 gnous, 300 zèbres et 100 élands, pour faire face à une grave pénurie alimentaire causée par une sécheresse exceptionnelle, rapporter Reuters.
Une crise alimentaire
Cette mesure a pour but de distribuer de la viande à la population namibienne, lourdement impactée par la crise alimentaire qui touche toute l’Afrique australe, région confrontée à "sa pire sécheresse depuis des décennies", causée par le phénomène El Niño et le réchauffement climatique.
#Namibia
Ministry of Environment, Forestry and Tourism @MinistryofEnvi2➡️ Update On the Culling of Wild-animals as a Result of Drought
Including
● 83 ● Elephants pic.twitter.com/CbGpVzYPPj— City's🐘 for Elephants & Rhinos🚩 (@CitysFElephants) August 26, 2024
Selon un communiqué du ministère publié le 26 août, cet abattage "est nécessaire et conforme à leur mandat constitutionnel selon lequel leurs ressources naturelles sont utilisées au profit des citoyens namibiens".
L’abattage se déroulera dans les parcs et les zones communes où "le nombre d’animaux dépasse les pâturages et les réserves d’eau disponibles", afin de "réduire l’impact négatif de la sécheresse sur la conservation des animaux sauvages".
En raison de la sécheresse, les conflits entre les humains et la faune ont augmenté, notamment avec les éléphants. Le gouvernement précise que "83 éléphants provenant de zones de conflit identifiées seront abattus et la viande sera allouée au programme de secours contre la sécheresse".
Les abattages sont effectués par des "chasseurs professionnels sous contrat avec le ministère et les conservatoires dans des zones spécifiques". À ce jour, 157 animaux ont déjà été abattus, produisant 56 875 kilogrammes de viande.
Une vive opposition
Mais, cette décision a suscité une vive opposition de la part des défenseurs des animaux. Le groupe "La ville se bat pour les éléphants et les rhinocéros" a lancé une pétition contre ce qu’il qualifie de "plus grand abattage massif d’animaux sauvages de l’histoire de la Namibie".
🔴 ✍🏼🦣 PETITION
🙏🏻PLEASE sign and share widely
🤚🏼Stop #Namibia's Largest Mass-Cull of #DesertElephants and Other Wildlife✍🏼https://t.co/ooeaZUlvck https://t.co/Rxfy96GbIL
— City's🐘 for Elephants & Rhinos🚩 (@CitysFElephants) August 27, 2024
Les défenseurs affirment que cette politique "consistant à autoriser l’abattage d’un grand nombre d’animaux sauvages depuis 2011 a anéanti toute la faune sauvage, à l’exception des éléphants et des girafes" dans certaines régions du pays.
Ils critiquent également le manque d’évaluation de l’impact environnemental et économique de cette mesure et accusent le gouvernement de la Namibie de vouloir vendre une partie de cet abattage "sous forme de trophées de chasse à des étrangers fortunés".